Le Conseil Fédéral Suisse vient de dresser une liste des personnes dont les avoirs en Suisse seront gelés. Cette liste comprend les avoirs et les ressources économiques appartenant à ou sous contrôle des personnes physiques, entreprises. Il s'agit de tous les actifs financiers, y compris le numéraire, les chèques, les créances monétaires, les lettres de change, les mandats ou autres moyens de paiement, les dépôts, les créances et reconnaissances de dette, les titres et titres de dette, les certificats de titres, les obligations, les titres de créances, les options, les lettres de gage, les dérivés; les recettes d'intérêts, les dividendes ou autres revenus ou plus-values engendrés par des biens en capital; les crédits, les droits à des compensations, les cautions, les garanties d'exécution de contrats ou autres engagements financiers, ainsi que les accréditifs, les connaissements, les contrats d'assurance, les documents de titrisation de parts à des fonds ou à d'autres ressources financières et tout autre instrument de financement des exportations. Le Gel des Avoirs, veut en termes plus simple à dire : « empêcher toute action permettant la gestion ou l'utilisation des avoirs, à l'exception des actions administratives normales effectuées par des instituts financiers ». Ce gel concerne aussi les valeurs de quelque nature que ce soit, corporelles ou incorporelles, mobilières ou immobilières, en particulier les immeubles et les biens de luxe, ainsi que les ressources économiques, à savoir toute action visant à empêcher leur utilisation afin d'obtenir des avoirs, des biens ou des services de quelque manière que ce soit, y compris par leur vente, leur location ou leur hypothèque. La liste des personnes concernées par ce gel est plutôt longue. Il s'agit de personnes physiques, entreprises et entités soumises. De la famille Ben Ali on cite : Zine el-Abidine Ben Ali, Naïma Kéfi, fille du général Kéfi, ex-patron de Ben Ali. Leurs enfants: Ghazoua Ben Ali, médecin, mariée à l'homme d'affaires Slim Zarrouk (vente d'entreprises étatiques privatisées); secteur du plastic; agence de publicité HAVAS Tunisie. Dorsaf Ben Ali, médecin, mariée à Slim Chiboub (président du Comité national olympique tunisien, homme d'affaires); commerce international; partenaire de Aziz Miled dans la Marina de Gammarth; représentant du bouquet Canal + à Tunis commercialisé dès octobre 2010. Cyrine Ben Ali, mariée en 1996 à l'homme d'affaires Marouane Mabrouk. Présidente et fondatrice de l'Association «Salama», soutien aux enfants hospitalisés. Leïla Trabelsi, présidente de l'association «Besma» pour l'emploi des handicapés; présidente de l'Association «Saïda» de lutte contre le cancer. Ses enfants Nesrine Ben Ali, née en 1986 à Bruxelles et mariée en 2004 à Mohamed Sakhr El Materi, fils de l'officier Moncef El Materi condamné à mort puis gracié à la suite d'un complot avorté contre le président Bourguiba en 1962; qui possède une revue «Nos enfants» et a créé, en été 2010, l'association caritative «Rahma». Halima Ben Ali fiancée à Mehdi Ben Gaïed, depuis peu PDG de STAFIM Peugeot et fils de Riadh Gaïed, administrateur à l'Amen Bank, PDG de SPIPA «la Pâtissière». Les avoirs de Mohamed Zine el-Abidine Ben Ali (2005). Kais Ben Ali, frère aîné du Président; free-shops, alcools, à Sousse et Monastir. Djalila Ben Ali, sœur du Président; restauration, immobilier. Hayet Ben Ali, sœur du Président. Et l'on on poursuit avec Moncef Ben Ali, frère du Président, décédé. Sofiane Ben Ali, fils de Moncef, époux d'une des filles de Hédi Jilani. On en vient par la suite à la Famille Trabelsi. Il s'agit des avoirs de Belhassen Trabelsi (1963), frère de Leïla, marié à l'une des filles de Hédi Jilani. Désormais Ex- propriétaire de compagnies aériennes et hôtels Karthago, Nouvelair, Tunisia Airport Services; la Radio privée «Mosaïque», TV chaîne «Carthage», ainsi que ses activités dans la distribution de matériel informatique, immobilier. Outre son rachat de la Banque de Tunisie (BT). Ajoutant à cela la délocalisation d'une partie de son groupe à Charm El Cheikh en Egypte. La décision de gel concerne par ailleurs Mourad Trabelsi, frère de Leïla, président du Club de volley-ball de Sidi Bou Saïd, Mehdi Trabelsi, fils de Belhassen, représentant de Lacoste. Imed Trabelsi, neveu de Leïla, fils de Mohamed Naceur, qui avait mis la main sur Bricorama, l'Association caritative «Noor» (malvoyants). Samira Trabelsi, soeur de Leïla, épouse de Montassar Meherzi. La Famille El Materi est à son tour concernée. Le gel concerne Moncef El Materi, PDG de Adwya (groupe pharmaceutique) et président du Conseil d'administration de Nestlé. Tahar El Materi, frère de Moncef. Mohamed Sakhr El Materi, à la tête du groupe «Princess El Materi Holding », présent aussi dans le commerce automobile (VW, Audi, Renault Truck, Porsche), la presse (Groupe Dar Assabah, Zitouna FM), l'immobilier, le tourisme de croisière (Goulette Shipping Cruise), les finances (Banque Zitouna) et l'agriculture. Et ex-député au parlement. Son association «Dar El Materi» assurait le logement et le soutien psychologique aux cancéreux nécessiteux. En dernier lieu, la décision de gel concernant la Famille Mabrouk, héritière d'une tradition industrielle et financière. De ses membres, on cite Marouane Mabrouk, Mohamed Ali Mabrouk, frère de Marouane, Ismaïl Mabrouk, frère de Marouane. Ils sont présents dans l'alimentaire (Monoprix, Géant, Sotubi, Sotuchoc,), l'automobile (société Italcar et le Moteur qui représentent Alfa Roméo, Lancia, Fiat, Iveco, Mercedes, Hyundai), en finance (Assurances GAT, Banque BIAT), en communication (Orange Tunisie, Planète Tunisie), et en tourisme (Tunisian Travel Services, Fly International Airways). L'ensemble de ces avoirs pourrait s'évaluer à des centaines de millions de dinars, si ce n'est des milliards. De quoi donner au nouveau gouvernement les bonnes assises financières pour bien démarrer ses projets de développement qui devront toucher toute la Tunisie, et surtout les régions à partir desquelles les toutes premières flammes de la révolution se sont embrasées. Des avoirs qui ont été acquis de manières loin d'être légales et transparentes et qui devraient retourner dans les caisses de l'Etat afin d'en faire le meilleur usage