* Ce document a été élaboré par Maître Ezzeddine Mhedhebi, fondateur du collectif national de Lutte contre la corruption et publié récemment sur Internet Le premier essai des familles qui pillent la Tunisie (Acte I) fut un acte fondateur Son importance ne réside pas uniquement dans le volume important des informations portées à la connaissance du public mais surtout dans la détermination de la question centrale des maux de la Tunisie d'après le coup d'Etat du 7 novembre à savoir la Corruption. L'acte second des « familles qui pillent la Tunisie » entend apporter un complément d'informations s'étalant jusqu'à l'année 2010. Il est vrai que cette gangrène est intimement liée à la démocratie et aux droits humains mais c'est de sa dénonciation et de son traitement que seront abordées efficacement les questions de démocratie et de droits humains. Si Ben Ali et ses compères opposent à Mme Ben Sedrine les droits économiques et sociaux et le miracle économique tunisien lorsque cette dernière évoque les violations répétées des droits de l'homme en Tunisie, on ne voit pas ce qu'ils pourraient nous opposer quand nous soulevons la question de la corruption. Bien plus, autant le régime de Ben Ali peut s'accommoder et même bénéficier des attaques relatives aux droits de l'homme en s'appuyant sur son « miracle économique » autant il aura du mal à se soustraire aux dénonciations de pillage des biens et richesses du pays et de la corruption sans précédent de la classe politique, de l'administration, des partis politiques, des organisations nationales qu'a connu ce pays depuis le 07 novembre 1987. Depuis les « familles qui pillent la Tunisie » (acte 1), le phénomène s'est amplifié, diversifié et surtout banalisé. Les familles prédatrices se sont multipliées par divers moyens : alliances, récompenses, et acquisition de majorité dans les entreprises. En 20 ans de règne sans partage le paysage économique et politique de la Tunisie a vu s'installer une cohorte de familles liées les unes aux autres pour mettre à nu le pays et mettre son peuple devant le « fait accompli ». Les institutions politiques du pays et particulièrement le Parlement et le gouvernement orientent ces familles vers « les secteurs porteurs » et édictent des lois à même de légaliser des situations et des actes de pillage et d'appauvrissement du domaine public. Ce sont ces liaisons douteuses que « les familles qui pillent la Tunisie II » cherche à mettre à nu. I/ QUI PILLE LA TUNISIE ? Les familles qui pillent la Tunisie se sont multipliées. Et cette multiplication n'est que le résultat d'un raisonnement pernicieux lié à la question de la fin du règne de Ben Ali. COMMENT GARANTIR L'IMPUNITE ? Par la maîtrise du pouvoir politique et des administrations de répression : Ministère de l'intérieur, de la justice et milices de Ben Ali et du parti , Ministère des finances, par l'implication de plus en plus de personnes dans le processus du pillage, enfin par une maitrise démoniaque des moyens de communication. Les familles qui aujourd'hui pillent la Tunisie se subdivisent en 3 groupes : • Les familles du premier cercle, • Les familles d'alliances • Les familles de soutien. Il reste entendu que ces familles peuvent évoluer et évoluent d'un groupe à l'autre sans règle aucune et selon les désidératas du couple mafieux au pouvoir. a) LES FAMILLE DU PREMIER CERCLE : C'est le nœud gordien du pillage : ce sont évidemment les bénéficiaires immédiats du coup d'Etat du 7 novembre 1987 à savoir : les familles Ben Ali, Trabelsi, Chiboub, Letaief, Ammar, Jilani, Mabrouk et Matri. Certaines de ces familles se sont renforcées et ont accentuées leurs pillage : les Ben Ali, Trabelsi , Mabrouk , Matri et Jilani , d'autres ont été décalées vers les deux autres groupes : Chiboub, Letaief, Ammar. b) LES FAMILLES D'ALLIANCE : Leila Trabelsi s'est évertuée tout au long des vingt dernières années à nouer des alliances par voie de mariage afin d'impliquer le maximum de familles dites « honorables » : son frère Belhassen épouse la fille de Hédi Jilani, président du syndicat des patrons. Sa fille Nesrine épouse le fils de Moncef Matri, tristement célèbre putschiste des année 60, impliqué dans la tentative d'assassinat du Président Bourguiba, condamné à mort et gracié suite à l'intervention de la première dame de l'époque Wassila Ben Ammar ; Sakhr Matri, mari de l'ainée de Leila, est un garçon inculte, sans diplômes, pédant, jouant à fonds la carte du bon musulman, flirtant avec Rached Ghanouchi, (chef islamiste en exil à Londres) et « élu » récemment au comité central du R.C.D. après avoir été brièvement Président de la Cellule du RCD à Carthage. Ce dernier présente l'avantage pour Leila Trabelsi, d'appartenir à une famille dont 2 générations au moins (Moncef et son oncle Mahmoud) ont été impliqués dans l'histoire de la Tunisie. L'un (Mahmoud) en tant que compagnon de Bourguiba et l'autre Moncef père de Sakhr a échoué à assassiner le même Bourguiba. Sa fille cadette « Halima » s'est fiancée avec un petit jeune appartenant à la famille Belgaied – famille d'entrepreneurs de Gabès, d'excellente réputation par ailleurs - . La famille Ben Ali n'a pas été en reste, elle aussi en matière d'élargissement du cercle des familles qui pillent la Tunisie par voie d'alliance. Ainsi les filles de Ben Ali, issues de son premier mariage ont épousé, pour l'ainée Dorsaf, Slim Chiboub, , la seconde, médecin (Ghazoua) a convolé en seconde noce avec un certain Slim Zarrouk, originaire de Sousse, ancien fonctionnaire du Ministère de l'intérieur et homme d'affaires par conversion. La troisième fille de Ben Ali Cyrine a épousé le fils Mabrouk Marouane, devenu depuis lors, avec ses deux frères Mohamed Ali et Ismail, une des plus grosses fortunes de Tunisie. Le fils de Moncef Ben Ali Sofiène (patron de la Couscous Connection) a quant à lui épousé la fille de Hédi Jilani et est ainsi devenu parent par alliance des Trabelsi. Le fils de Hayet Ben Ali, Douraid vient de se marier avec un des membres d'une des familles les plus importantes du Sahel , la famille MHENNI. c) LES FAMILLES DE SOUTIEN : Appartiennent soit au clan de Sousse et Hammam Sousse soit aux familles «larbins» des Trabelsi à Tunis. Ce sont essentiellement les familles Mlika, Letaief, Daoues, et les familles des frères et sœurs et conjoint de Ben Ali . Quand aux «larbins» des Trabelsi, on citera Hamadi Touil, Lazhar Sta, Jarraya, Abdennadher, Bouricha, Hachicha, etc…. Il reste entendu que Ben Ali dispose de ses propres larbins et financiers de ses campagnes électorales Moncef Mzabi et Aziz Miled et Fethi Hachicha. Certains à l'image de Hassine Doghri, ont essayé contre l'avis de leurs familles je jouer le rôle de larbin de Sakhr. Je m'excuse dès à présent auprès des familles que j'ai omis de citer comme faisant partie de la MAFIA qui pille la Tunisie, elles feront l'objet d'un troisième volet des «familles qui pillent la Tunisie ». II. QUE FONT CES FAMILLES ET QUELS SONT LEURS SECTEURS D'INTERVENTION ? Nous allons traiter les secteurs du plus important au moins juteux. Selon une technique finement élaborée par deux criminels notoires Abdelaziz Ben Dhia (tête pensante du couple présidentiel/pilleur) et Abdelawaheb Abdallah (traitre à Bourguiba et actuel ministre des affaires étrangères). Les familles prédatrices vident les institutions et structures officielles et légales de leurs substances et rachètent ou créent de nouvelles unités d'accaparation. A. Les média – l'Information – les Nouvelles Technologies – 1/ La Télévision nationale : est caractérisée en Tunisie par la langue de bois et la mauvaise qualité des émissions culturelles et d'animation. Qu'à cela ne tienne Belhassen Trabelsi crée la Société «Cactus» société de production d'émissions d'animation en association avec Sami Fehri et récolte au passage durant toute l'année et particulièrement au mois de Ramadan tout ce qu'il y a à ramasser en droits publicitaires (feuilleton MEKTOUB, El Sandouk et une émission pour enfants animée par le débile Chaari ; des émissions de justice parallèle éclairées par les avis précieux d'avocats émargeant sur l'argent de la prédation de Belhassen Trabelsi. Cyrine Ben Ali vient elle aussi de recevoir son cadeau télévisuel, la chaine Tunisie Télévisions. 2/ Les journaux : Suite à un deal scabreux Sakhr Matri a racheté les parts de la famille Cheikhrouhou dans les journaux le «Temps» et «Assabah» et en fait un organe de propagande officielle pour ses beaux parents qui désormais apparaissent tous les jours en première page de ces journaux (le pauvre Cheikhrouhou doit se retourner dans sa tombe). Nesrine fille de Ben Ali et épouse de Sakhr publie elle aussi de nombreux magazines portant sur les femmes, les enfants et différents soins médicaux. L'ignare Belhassen Trabelsi publie – lui aussi – des journaux spécialisés notamment dans le tourisme et donne des leçons de professionnalisme aux hôteliers !!! A suivre… NB : Nous avons supprimé des paragraphes incriminant des personnes non interpellées par la justice.