Les slogans brandis par les agents et les cadres de l'Office national de la famille et de la population (ONFP), hier matin, convergent vers un même objectif : rendre justice aux salariés qui en ont été privés durant des années et faire pression sur les instances publiques pour limoger Nabiha Gueddana montrée du doigt comme étant la première responsable du mal qui sévit au sein de cette institution. Les bureaux régionaux du syndicat ont répondu à l'appel de M. Anwar El Wafi, le secrétaire général du Bureau syndical des agents de l'office, décidé lui et ses collègues de crier haut et fort leur mécontentement. Mais pourquoi les pratiques malsaines des uns et des autres sont dénoncées aujourd'hui et non pas plus tôt ? Eh bien la réponse est simple. Les temps sont aux toutes sortes de manifestations travaillistes. « l'ONFP est à l'image de ce qui se passe dans notre pays. Nabiha Gueddana et sa horde de proches qu'elle a recrutée ont consacré la politique du vice au sein de cette institution. Les fonds donnés par les bailleurs de fond étrangers pour financer des recherches et autres sont mis à la disposition de personnes incompétentes facilement manipulables pour venir au secours du système politique. »nous dit Rachid Ben Slama un directeur. Pendant ce temps, on apprend que la directrice de l'ONFP a été accompagnée à la sortie par la porte arrière. Histoire de se dérober au regard des manifestants dont le moins qu'on puisse dire étaient dans tous leurs états. Une ‘'dégage-mania'' s'installe Une véritable ‘'dégage-mania'' s'en prend des employés qui s'inspirent, désormais, des slogans de la révolution du 14 janvier pour demander à ce que leur directrice de l'ONFP « dégage ». « Il fallait changer le nom de cette institution par l'Office national de la famille Gueddana » nous dit Mme Rebh Chérif, la directrice des relations presse à l'ONFP qui nous a parlé des promotions illégales dont jouissent les proches de Mme Gueddana au détriment des personnes compétentes qu'on a toujours matées et des employés dont certains parmi eux n'ont pas eu leurs droits même après trente ans de service ! Et c'est là que le bât blesse et que les demandes se font des plus urgentes. Fawzia Jnaieh travaille en tant qu'animatrice depuis 13 ans sans pour autant voir sa situation professionnelle se régulariser. Du cas de Fawzia il y en a beaucoup au sein de l'ONFP, au point que les représentants de Dar Assabah étaient pris dans un bain de foule sans pareil. Les voix furieuses s'élèvent en effet et les doléances attendent à être satisfaites. « La politique qui règne ici consiste à brimer toutes les personnes compétentes qui ne peuvent pas servir les intérêts de Mme Gueddana et de ceux de l'Etat qui ne veut en aucun cas ternir son image. », nous confie M. Fawzi Bouaziz, Docteur en sociologie à qui on a confié le dossier de la recherche sur la violence qui continue « Les chiffres ne reflètent pas la réalité. Ils sont erronés pour servir les intérêts des uns et des autres. J'ai été le chef du projet dans sa phase A (2006 et 2008) et puis on m'a écarté. La directrice avec qui je collabore dans la deuxième phase du projet, qui est par ailleurs une parente de Mme Gueddana m'a dit un jour qu'elle était manipulée. Il s'agit de Mme Faika Baqbac. Où sont les études sur la ménopause ; où sont les recherches et les derniers rapports de l'ONFP. Ils ont été bien entendu recélés pour cacher bien de choses qu'on n'a pas intérêt à les publier. » souligne-t-il. S'il en est ainsi, il y a lieu de remarquer que la situation est d'autant plus urgente car il en est de la crédibilité de cette institution connue sur le plan international. Mona BEN GAMRA ---------------------------- Mme Gueddana s'explique «Mon intégrité est au-dessus de tout soupçon» Mme Nabiha Gueddana la directrice de l'ONFP a tenu à recevoir les journalistes de Dar Assabah pour donner sa version des faits. « Mon intégrité est au dessus de tout soupçon. » nous dit-elle en ajoutant « J'ai été surprise par les prises de décision de me limoger et de mettre à ma place Mme ben Youssef. Elle est une femme honnête qui a exprimé son refus par écrit, à rentrer dans le jeu du syndicat. Depuis quelques années j'ai été écartée de la scène médiatique, et tout le monde le sait, car j'ai refusé de servir les intérêts de la famille Trabelsi. Houssem Trabelsi, l'Association Besma, et j'en passe, étaient en butte à mon hostilité. Voilà pourquoi l'année dernière l'ONFP était l'objet de cinq contrôles dont ceux de la cours des comptes, du premier ministère, du ministère de la santé et des auditeurs libres. Pourquoi autant d'acharnement, d'après vous ? Cela s'explique bien, je ne sers pas les intérêts de Leila Ben Ali et de son clan. » a-t-elle conclu.