Ceux qui persistent à prétendre qu'il sont blancs comme neige, tout en accusant d'autres personnes nommément en les traitant de tous les qualificatifs péjoratifs, ne servent en rien la révolution du Jasmin dont le but était ce mettre fin à toutes les formes d'abus et d'exploitation de l'homme par l'homme. Il y a certes, ceux qui ont plongé dans les magouilles du régime du président déchu, pour servir leurs intérêts personnels au détriment de ceux de leurs semblables. Cependant il y a ceux qui se sont trouvés malgré eux dans un système où ils ne pouvaient qu'obéir à l'ordre supérieur. Je veux dire tous ceux qui n'avaient aucun pouvoir de décision et qui se contentaient d'appliquer les ordres qui leur étaient dictés d'en haut, et pour lesquels ils n'y pouvaient pas grand chose. C'est l'ordre de la baïonnette, et il y a la baïonnette obéissante et la baïonnette intelligente. Celle-ci n'est pas donnée à tout monde surtout lorsque l'ordre est donné par un dictateur. Il faut reconnaître donc que ceux qui obéissaient à cet ordre dictatorial étaient acculés à le faire, et faisaient partie de la majorité silencieuse. On l'a tous plus ou moins été à un moment ou à un autre. Le speaker qui devait lire des propos élogieux du dictateur déchu, n'y adhérait pas forcément, mais il était quand mêm aculé à le faire. Le journaliste qui devait faire paraitre quotidiennement à la une de son journal la photo du tyran, n'avait aucune autre alternative pour sauver son journal, voire sa peau. Qui n'a pas essayé de flirter avec l'un ou l'autre des membres de l'ancien régime, soit pour un intérêt personnel, soit pour défendre une cause quelconque, fut-il de bonne ou de mauvaise foi ? Jusqu'au jour où il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase. Il a fallu la révolution du Jasmin, faite par des jeunes qui pouvaient faire changer les choses et permettre l'établissement d'un ordre nouveau : celui de la liberté, la justice et l'égalité entre tous. Je pense qu'au lieu de chercher noise à l'un ou à l'autre, laissons chacun à son âme et conscience afin qu'il puisse faire son mea culpa, et faire table rase, du passé à l'occasion de l'ère nouvelle, la vraie où s'ouvre une page blanche et glorieuse de l'histoire de la Tunisie. Personne en effet ne détient la vérité et aucun ne peut se vanter d'avoir été complètement en dehors de l'ancien système qui a souillé ceux qui étaient de mauvaise foi et a compromis les autres, même ceux qui ne demandaient rien. C'est une chance qui est donnée à tout le monde pour une réconciliation entre toutes les tendances dans l'intérêt général.