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"L'économie mafieuse, c'est fini", affirme Elyès Jouini, ministre chargé des Réformes économiques et sociales
Publié dans Le Temps le 02 - 02 - 2011

Elyès Jouini a été nommé ministre des Réformes économiques et sociales au sein du nouveau gouvernement tunisien. Il répond au Point.fr.
La transition démocratique prend forme en Tunisie. Le Point.fr a interrogé Elyès Jouini, professeur d'économie tunisien à l'université de Paris-Dauphine, nommé récemment ministre chargé des Réformes économiques et sociales et de la Coordination sur les réformes à mettre en oeuvre pour redonner espoir à la jeunesse.
Quelles réformes économiques et sociales envisagez-vous pour lutter contre le chômage des jeunes Tunisiens, un des éléments à l'origine du renversement de Ben Ali ?
La révolution est partie de l'intérieur du pays, car de nombreuses régions (gouvernorats, NDLR) ont été les grandes oubliées des cinquante dernières années, et ce, malgré le miracle économique tunisien. Il faut donc les remettre au centre du dispositif pour qu'elles accèdent à un certain degré de développement économique. Cela passe par une décentralisation afin qu'elles soient capables de promouvoir leurs propres projets, d'adapter leur bassin d'emploi à leurs besoins industriels. La réponse ne peut d'ailleurs pas seulement être économique. Lors de la révolution, la population a exprimé un désir d'être reconnue dans son identité. Il faut que les différents gouvernorats reprennent leur destin en main.
Nous avons aussi énormément de choses à faire pour développer l'employabilité des diplômés. Aujourd'hui, le système universitaire est certes très développé, mais il est resté trop académique. Nous n'avons pas assez de formations professionnelles. Il va falloir trouver du travail pour des gens qui sont au chômage parfois depuis plusieurs années. Cela passe par des formations en matière de "soft skills", c'est-à-dire de maîtrise de la communication, de la langue... Enfin, nous allons essayer d'identifier les grands projets industriels et d'infrastructures adaptés à différents bassins d'emploi.
L'économie de clan a-t-elle disparu avec la chute de Ben Ali ?
L'économie mafieuse était essentiellement liée à une famille au pouvoir. Aujourd'hui, c'est fini. Nous voulons une économie qui fonctionne selon les règles de transparence, où les différents agréments ne sont pas obtenus en fonction de la proximité avec les autorités ni en payant. Maintenant, il y a la question des critères de recrutement. Une bonne partie est faite sur des critères personnels de proximité, parce qu'il est difficile pour un employeur de différencier des centaines de CV qui se ressemblent tous. Du coup, les employeurs embauchent ceux qui leur ressemblent, c'est-à-dire ceux qui sont de leur famille, de leur lycée ou de leur ville. La diversification des formations et leur mise en conformité avec les besoins devraient remettre la compétence au centre des recrutements.
De manière générale, que peut réellement faire votre gouvernement qui n'est qu'une équipe de transition ?
Il faut reconnaître qu'on ne pourra pas tout conduire nous-mêmes. Nous devons gérer les affaires courantes et préparer la transition démocratique. Le testament qu'on laissera, c'est un changement dans les pratiques et dans les approches. On assiste à une très grande mobilisation nationale et internationale en faveur de la Tunisie. Ce que nous voulons, c'est mobiliser toute cette énergie pour mettre en place de grands projets structurants que nous laisserons ensuite à nos successeurs.
Vous sentez-vous totalement à l'aise dans le gouvernement de l'ex-Premier ministre de Ben Ali, Mohamed Ghannouchi ?
Très franchement, je ne le connaissais quasiment pas jusqu'à il y a une dizaine de jours. J'ai découvert un homme dont je suis absolument convaincu qu'il est d'une très grande intégrité, qu'il a une très grande capacité d'écoute et qu'il veut remplir sa mission constitutionnelle de mener la transition. Il l'a dit et redit : il n'a aucun agenda politique. Je n'ai donc absolument aucun état d'âme à travailler avec lui et son équipe.
Avez-vous l'ambition de rester ministre après la période de transition pour mener à bien vos réformes ?
Il ne faut jamais dire fontaine, je ne boirai pas de ton eau, mais aujourd'hui mon état d'esprit, c'est que je suis là pour six mois pour assurer la transition et faire en sorte que mon pays tire le maximum de bénéfices de ce qui vient de se passer.
Propos recueillis par MARC VIGNAUD


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