*Extorsion abusive de sommes d'argent pour le compte du Fonds de solidarité 26-26 - Ils étaient les premiers à lever la voix haute- il y a trois ans- contre la corruption, le chômage et les conditions de vie défavorables. Ce sont en fait, les jeunes du bassin minier. Qui parmi nous ne se rappelle pas des événements et des émeutes qui ont eu lieu à Métlaoui, Om Larayess et Redeyef ? Des événements qui ont été étouffés par la répression et quelques mesures toujours sans résultats fructueux. A l'époque les jeunes diplômés de la région ont clamé haut et fort leur droit au travail. Ils appelaient pour l'égalité de chance et la distribution équitable de biens d'autant plus que la zone est riche en phosphate et abrite l'une des plus grandes sociétés nationales, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), supposée résoudre le problème et offrir des postes d'emploi pour les jeunes. Mais après l'assainissement qui a coûté aux milliers de personnes leurs postes de travail, la CPG ne présente aucune solution pour la région. Aucune alternative n'a été depuis présentée, ce qui a poussé les jeunes à réagir et attirer l'attention par rapport à la corruption et le phénomène du piston. Pour les calmer, l'ex-régime leur a proposé des solutions inefficaces. Il s'agit notamment du projet d'entretien de l'environnement à Om Larayes. Financé par le Fonds de Réorientation et de Développement des Centres Miniers, le projet fait travailler 850 ouvriers et 120 diplômés du supérieur selon la formule de sous-traitance. A priori, le projet est une parfaite solution pour les jeunes issus d'Om Larayes, toutefois, ces derniers n'ont jamais été satisfaits par cette formule et ce parce qu'ils voient leurs droits abusés. « Il faut dire que les projets ont été « offerts » à certaines personnes qui n'en ont pas besoin », attire l'attention Jamal, jeune diplômé du supérieur. Il précise à cet effet que « sept projets ont été accordés aux diplômés sur un ensemble de 18 projets prévus par l'Etat en 2008. Ce sont en fait des ex-syndicalistes, des RCdistes et des adhérents aux partis politiques qui soutenaient l'ex régime ainsi que des responsables de forces de l'ordre qui ont accaparé le plus grand nombre de projets ». C'est clair qu'ils ont partagé le gros morceau du gâteau au détriment des jeunes compétences exploités même par les responsables locaux. Jamal déclare que « leur salaire ne dépassait pas les 400 dinars par mois et qu'aucun contrat n'a été signé pour réglementer les procédures ». Pis ; « ils n'hésitent même pas à nous extraire abusivement et illégalement des sommes d'argent allant de 20 à 60 dinars durant les mois de novembre et décembre. Ils prétendent que la somme est versée pour le compte du Fonds de solidarité 26-26. Mais ça reste à vérifier », attire-t-il l'attention. Il faut dire ce que ces pratiques illégales étaient répétitives depuis 2008. Les réclamations auprès des responsables ne faisaient pas écho et d'ailleurs le délégué nous le disait carrément « Votre argent est chez Ben Ali, allez réclamer vos droits ». Face a cette situation, les jeunes d'Om Laryess se sentent exploités par l'ex régime et ses alliés qui ne songeaient qu'à leurs intérêts personnels. Ils demandent que justice soit faite et lancent un appel pour récupérer l'argent qu'on leur a volé.