Ils sont une trentaine, ils continuent de revendiquer leur droit au travail depuis le 26 janvier dernier, mais vainement. Les solutions proposées aux directions concernées restent sans réponses concrètes. Il est question en fait des diplômés du supérieur d'Om Larayès, (gouvernorat de Gafsa) qui n'ont pas réussi à décrocher un poste d'emploi fixe depuis des années et qui ont fait l'objet d'un reportage publié dans notre édition du 11 mars 2008. Nous avons soulevé les problèmes de la région dont le chômage des diplômés du supérieur. Ce problème remonte même plus d'une décennie (1996). Pour clamer haut et fort leur droit au travail, les jeunes ont choisi de résider dans une tente plantée au siège de l'UGTT. Ils ont également établi une liste de solutions pour remédier au problème et assurer entre autres, le développement de cette zone qui se base essentiellement, sur l'extraction du phosphate. Il s'agit d'ailleurs de l'unique activité économique disponible dans cette localité, mais qui n'assure par une source de revenu pour tous les citoyens actifs de cette ville. « Offrir une opportunité de travail dans les directions locales des différentes administrations, essentiellement là où l'on enregistre un manque de cadres qualifiés, créer des directions locales des établissements publics comme la STEG, la CNSS, la CNAM..., offrir des opportunités d'embauche dans le domaine de l'enseignement entre autres, sous forme de Maître Auxiliaire Catégorie A, créer des grands projets de développement dans la région susceptibles de résoudre les problèmes de l'emploi dans la zone... », il s'agit notamment, des solutions proposées par les jeunes d'Om Larayès pour résoudre le problème du chômage dans cette localité. Certes, l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur est un problème qui se pose de plus en plus dans notre pays, et ce suite à l'augmentation des étudiants issus des établissements universitaires lors des dernières années. Nous enregistrons même un déséquilibre entre les offres et les demandes de l'emploi plus particulièrement celles des diplômés du supérieurs. Ce phénomène se pose avec acuité dans les régions de l'intérieur du pays contrairement aux grandes villes là où il y a plus d'opportunités de travail. Le taux du chômage varie d'une zone à l'autre, mais il est très souvent élevé dans les villes qui souffrent de carence au niveau d'investissement économique à l'instar du Sud Ouest. Om Larayès, cette localité minière compte à elle seule plus de « 4600 diplômés du supérieur sans emploi dont 1600 titulaires de maîtrise, 1800 techniciens supérieurs et 1200 titulaires de licences appliquées et fondamentales », d'après Jamal Alaya, Coordinateur de la Commission Locale de la Défense des Chômeurs, Diplômés du supérieur à Om Larayès. Absence de dynamique économique Conscient de l'ampleur du problème qui se pose au niveau national, Jamal demande « qu'on aligne le taux du chômage dans cette localité à celui global. Cela se réalisera notamment à travers les mesures déjà citées », appelle-t-il. Et de proposer ; « Pour mieux réussir les projets économiques dans notre zone, l'Etat doit encourager les investisseurs dans différents domaines. Il doit arrêter des mécanismes outre que ceux du Fonds National de l'Emploi (21-21) ». « Il faut investir lourd dans la région qui souffre de plusieurs lacunes », enchaîne-t-il. D'ailleurs, Jamal précise que sa localité est écartée de l'activité économique en dépit de la présence de la Compagnie de Phosphate de Gafsa. Car, de son côté, « la CPG se désengage de plus en plus des opérations d'embauche », toujours d'après la même source. Ce jeune diplômé du supérieur en chômage depuis quatre ans, soulève un autre problème ; le manque des établissements publics dans la localité qui compte plus de 30 mille habitants. Le rapport de la Banque Mondiale sur l'insertion des diplômés de l'année 2004 démontre que « le taux de chômage des individus ayant un niveau d'éducation supérieur a grimpé de 8,6 % en 1999 à 14,8 % en 2005 malgré...la multiplication des programmes actifs de l'emploi ». Cette hausse est due entre autres à l'augmentation continue de l'effectif des diplômés. Le chiffre a presque doublé au bout de cinq ans (entre 2001-2006) passant de 24500 à 52300 diplômés soit une moyenne de croissance de l'ordre de 16,35 % par an. Les chiffres tendront à la hausse lors des prochaines années. Un pic sera enregistré en 2014, d'où l'urgence d'arrêter des solutions durables et efficaces pour faire face à ce fléau. Songer également aux régions de l'intérieur du pays là où le problème se pose le plus est d'une importance majeure, avant qu'il ne soit trop tard. A quand donc des solutions efficientes ?