• Les grévistes ont même bloqué la route menant au centre d'approvisionnement de La Goulette - Les files d'attente se sont prolongées hier (dès le petit matin) devant toutes les stations service dans le Grand-Tunis. L'information qui avait circulé de bouche à oreille et par SMS faisant en effet, croire que tous les agents travaillant dans les stations de carburant comptent observer une grève de trois jours a semé la panique auprès des automobilistes. Ils étaient en fait nombreux (des milliers) à attendre pour faire le plein. Mais une source officielle : le Syndicat des Gérants et des Propriétaires des Stations de Service (SGPSS) a démenti l'information. M. Chaker R'kaya président du SGPSS a annoncé que « l'approvisionnement des différentes stations s'effectue de façon ordinaire », rassure-t-il tout en expliquant que « les chauffeurs transporteurs -travaillant selon la formule de sous-traitance dans deux sociétés de distribution- ont décrété une grève ». Il s'agit en fait des deux sociétés Oilibya et StarOil qui détiennent quand même la moitié de la part du marché du carburant en Tunisie. Approvisionnement normal Par contre, les autres sociétés qui sont au nombre de trois « approvisionnent le marché de façon régulière », déclare la même source. Et d'ajouter : « si on a enregistré un manque au niveau de l'essence c'est parce que les cuves stockant cette matière sont moins volumineuses que celles aménagées pour le stockage du gasoil », explique M. R'kaya. « Il ne faut pas aussi oublier qu'une grande partie du parc automobile circule à l'essence », ajoute-t-il. Expliquant les causes de cette grève M. Fawzi Chibani, Secrétaire Général Adjoint de la Fédération Générale du Pétrole et de la Chimie relevant de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a expliqué qu'il existe une grève chez le groupe du gaz de lubrifiant et de carburant Shell. « Les grévistes revendiquent l'intégration de 118 ouvriers exerçant sous la formule de sous-traitance dans les dépôts de Gabès et de Radès», d'après lui. A remarquer dans ce cadre que des responsables du groupe annoncent sur les ondes de la radio Mosaïque que « l'approvisionnement du secteur s'effectue de façon ordinaire par la compagnie Shell ». Et l'explication de l'UGTT « Une autre grève est annoncée auprès de la société de distribution du pétrole LibyaOil », selon M. Chibani. Il ajoute à cet effet que « nous demandons l'intégration des ouvriers travaillant dans la filiale Oilservice de la dite compagnie ». D'ailleurs, l'article 10 de la convention régissant le secteur stipule que « le recrutement s'effectue directement par l'entreprise ou par le biais des bureaux de l'emploi », précise le secrétaire général adjoint. De leur côté, les ouvriers travaillant dans la filiale TransOil de la Société Staroil, spécialisée dans le transport de carburant, revendiquent les mêmes demandes. Ils ne comptent reprendre leur activité qu'après « qu'ils eussent été intégré dans l'entreprise mère », toujours d'après M. Chibani tout en indiquant que « l'activité dans cette filiale est régie par la convention de transport de marchandises », tenait à préciser M. Chibani. Et si les employés demandent l'intégration au sein de la société StarOil c'est parce qu'il existe plusieurs avantages. Il est clair que les travailleurs comptent aller droit au but. Hier matin, ils ont même procédé au blocage de la route menant au centre d'approvisionnement à La Goulette, créant des bouchons sur des kilomètres. « Les sociétés (nationales ou multinationales) doivent répondre aux demandes légitimes des ouvriers », d'après M. Chibani qui tenait quand même à annoncer que l'UGTT a réussi à faire réintégrer 247 travailleurs au sein de la Société Nationale de Distribution du Pétrole AGIL. « Nous attendons que ces sociétés répondent à nos demandes, sinon nous poursuivrons la grève qui reste pour nous l'ultime recours », conclut-il.