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“Mettre en application la décision de geler les activités du RCD” Politique - Jouneïdi Abdeljaoued, premier secrétaire par intérim du Mouvement Ettajdid
Depuis la nomination du premier secrétaire du Mouvement Ettajdid, M. Ahmed Brahim, ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique au gouvernement de transition. C'est M. Jouneïdi Abdeljaoued qui assure l'intérim au secrétariat d'Ettajdid. Nous l'avons invité pour nous parler de la révolution, des actes de violence commis ces derniers jours et de la participation de ce parti au gouvernement. Interview. · Le Temps : Comment jugez-vous la situation dans le pays ? - Jouneïdi Abdeljaoued : Nous vivons, aujourd'hui, une période de transition après la chute et la fuite de Ben Ali. D'un régime dictatorial corrompu nous nous acheminons vers un Etat démocratique où la volonté du peuple sera librement exprimée et où le citoyen sera respecté. Il faut après cette période transitoire organiser des élections loyales et sans falsification et ce, dans le cadre de la sauvegarde et la consolidation des acquis et des constantes constitutionnelles comme l'égalité des hommes et des femmes, la séparation du religieux et du politique, de l'égalité effective des citoyens. Bref, un Etat démocratique. · Avec quel régime ? - Un régime où le gouvernement sera contrôlé par un Parlement représentatif avec une séparation réelle de l'exécutif et du législatif et une indépendance totale de la justice. Et aussi avec un conseil supérieur de l'information qui garantit l'éthique et la déontologie de la presse. • Comment expliquez-vous la participation d'Ettajdid au gouvernement de transition? - Nous participons à ce gouvernement pour assurer la transition. Dans un communiqué publié le 7 février nous avons précisé que notre soutien au gouvernement de transition est fonction de sa capacité à gérer les rapports entre ses membres et avec la société, dans le cadre de la fidélité à l'esprit de la révolution et à ses objectifs. Cette participation s'inscrit aussi dans le cadre de la rupture totale avec le despotisme et avec toute gestion qui ne réponde pas aux exigences de la phase transitoire et aux attentes du peuple. • Mais cette période de transition se caractérise, aujourd'hui, par des perturbations des activités et par la recrudescence de la violence dans certaines régions. - Nous considérons que ces événements constituent les chaînons d'un plan bien établi visant à déstabiliser le processus démocratique de transition et la mainmise sur la révolution du peuple, en anéantissant les acquis réalisés et en semant le doute quant à la capacité du gouvernement transitoire à gérer les affaires de l'Etat l'empêchant ainsi d'effectuer ses tâches transitoires dans un climat de paix et dans le cadre d'une confiance mutuelle avec les citoyens. • Quels sont les auteurs de ces actes de violence ? - Ce sont des personnes qui sont manipulées par des responsables du RCD. Ettajdid a appelé le président de la République provisoire et le gouvernement de transition à prendre des mesures immédiates pour punir les ennemis de la révolution, quel que soit leur statut et à arrêter les responsables des gangs qui ont procédé au saccage et créé le chaos et à mettre en application la décision de geler les activités du RCD. C'est-à-dire la fermeture de tous ses sièges. Ettajdid appelle aussi à assainir l'appareil de la sécurité et le ministère de l'Intérieur des éléments dont on suspecte l'implication avec l'ancien régime. • Mais, aussi il y a un mouvement de revendications qui se manifeste un peu partout ? - Oui, il y a une accumulation de revendications justes. Mais, il faut du temps pour éliminer toutes les injustices. Rappelons les objectifs de la révolution celle des jeunes et du peuple. Ce sont l'instauration d'un Etat démocratique où la dignité serait respectée et l'égalité rétablie entre les personnes et les régions. Aujourd'hui, on voit bien qu'il y a des revendications légitimes et d'autres qui ne le sont pas. La révolution a été déclenchée pour éradiquer la corruption, le favoritisme et le clientélisme. Nous avons vécu une révolution inédite déclenchée par des jeunes victimes de l'injustice. Bouazizi n'a pas mis le feu dans une entreprise ou une administration il s'est immolé pour dire non à l'injustice et pour protester contre sa dignité bafouée. Il s'est sacrifié afin que ce peuple puisse vivre librement et dignement. Interview réalisée par Néjib SASSI