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Le monde libre ne doit pas baisser les bras Symposium sur "les défis du pluralisme religieux et le dialogue entre l'Occident, le Moyen-Orient et le Japon"
Sous le patronage du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche scientifique et technologique, du Ministère d l'Education et de la Formation, avec la collaboration de Haut Conseil Islamique en Tunisie, de la Chaire Ben Ali pour le Dialogue des Civilisations et des Religions, de l'Ambassade du Japon en Tunisie, de l'Institut japonais "Nanzan" de religion et de culture, du Centre d'Etude et de Recherche sur le Dialogue entre les civilisations et les religions comparées à Tunis et en présence de plusieurs représentants d'universités et de centres de recherche internationaux (du Japon, du Canada, des USA, de la Bulgarie, de la Turquie, de la France, de la Hollande et de Liban) et tunisiens (université de Tunis, de Manouba, de Sousse, de Sfax et d'Ezzitouna) un grand forum d'échanges fructueux d'idées, de recommandations et de conceptions sur les différents moyens à établir, à entrevoir et à envisager pour renouer le dialogue entre les différentes civilisations, entre Orient et Occident, entre les différentes religions dans un monde chaotique où l'intolérance, le fanatisme, l'exclusion de l'autre prennent considérablement le pas sur les nobles valeurs de co-existence pacifique, de fraternité de concorde et de tolérance. Après deux journées de débat, de réflexion approfondie sur cette question épineuse qui suscite les polémiques les plus diverses et qui préoccupe le monde entier, M. Sadok Korbi, Ministre de l'Education et de la Formation a clôturé ce symposium international par une intervention qui a résumé les préoccupations longuement débattues et abordées par l'ensemble des participants à cette grande table ronde. Le ministre a tout d'abord reconnu la difficulté de la tâche qui incombe à toute la communauté internationale pour trouver un consensus autour de ce noble idéal dans un contexte conjoncturel où le dialogue de "sourds", l'hostilité de plus en plus envenimée caractérisent les relations inter-ethniques et inter-sociales, animosité alimentée par des divergences d'ordre religieux, confessionnel et rituel. Face à cette situation internationale "embrasée", le salut, dit le ministre, passe inéluctablement par la mobilisation de toutes les consciences éveillées, de tous les esprits lucides du monde libre pour réhabiliter le dialogue conscient, pour rapprocher les cultures si différentes soient-elles tout en tenant compte d'un critère civilisationnel inévitable : La pluralité religieuse. Ce facteur doit désormais être un vecteur de co-existence pacifique et non de discorde, comme l'est malheureusement maintenant, souligne-t-il. L'intervenant a tenu à préciser que cet objectif est devenu aujourd'hui une priorité, un grand défi à relever et une gageure à gagner. Tout le monde doit œuvrer, collaborer, aider et militer pour réaliser cette finalité à dimension humaine noble et indispensable. Si la communauté internationale échoué, désarme, baisse les bras, ça sera réellement la ruine, l'apocalypse. Le brasier sera inextinguible. La réalisation d'un tel projet à portée humanitaire doit tenir compte de trois critères fondamentaux, préconise le ministre. En premier lieu, il faut que la valeur de la tolérance, donc du respect de la différence se répande en dépit de la pluralité religieuse et confessionnelle. En second lieu, il faut que l'ouverture sur l'autre dépasse le cercle classique et étroit : Orient et Occident pour toucher d'autres zones géographiques plus lointaines, l'extrême Orient et le Japon en particulier, véritable pépinière de religions et de confessions dites secondaires et marginalisées. En dernier lieu, il faut savoir choisir et cibler les actions conciliatrices entre les différents groupes sociaux répartis sur les quatre coins de la planète. Après avoir exposé son point de vue sur la meilleure façon pour rapprocher les peuples pour propager la tolérance et pour assurer l'ouverture sur les autres cultures, M. Sadok Korbi a longuement parlé de l'expérience de la Tunisie et de son rôle pionnier et prépondérant dans la propagation des valeurs humaines nobles. La Tunisie, souligne-t-il, avec 3000 ans d'histoire a été toujours une terre d'accueil et de tolérance. D'Ibn Khaldoun, à Saint-Augustin, elle a toujours été un carrefour de civilisation, une patrie d'hospitalité et de fraternité. La culture de la liberté, de la solidarité, du rejet du fanatisme et du racisme s'est ancrée dans les esprits, les traditions de notre pays. Le Tunisien depuis l'éternité du temps est convaincu que la différence est source d'enrichissement. Elle est génératrice d'échanges fructueux. L'autre est notre semblable, est le miroir à travers lequel nous nous projetons. Cette mentalité conciliatrice qui incite à l'esprit d'indulgence, à la tolérance et au respect de la différence a été consolidée par la politique de "l'ère nouvelle" avec le Président Zine El Abidine Ben Ali qui fait du dialogue, le cheval de bataille de Tunisie moderne et prospère. Toutes les décisions, concourent dans notre pays à faire régner la démocratie, la liberté d'expression et du culte, à combattre rigoureusement les images du chauvinisme et du fanatisme. La Tunisie d'hier, était un pays de paix et de co-existence pacifique. La Tunisie d'aujourd'hui, elle l'est encore plus. Elle favorise la politique de l'ouverture et du dialogue constructif avec toutes les cultures. En matière, d'enseignement et d'éducation, toutes les approches et tous les programmes véhiculent cet esprit tolérant, permissif, indulgent et fraternel. Pour clore son intervention, le Ministre a rappelé aux auditeurs que l'ouverture sur l'autre, en ces temps modernes, ère de la technologie de la communication, ère de la mondialisation, est devenue presque une contrainte. Les distances ont été raccourcies, les frontières ont été éliminées. Le monde, vaste, étendu, divers et cosmopolite, est désormais un petit village à portée de main. La connaissance de l'autre avec ses différences idéologiques confessionnelles et rituelles est inévitable. Le destin est commun. Les intérêts économiques sont communs. Toute tentative d'autarcie, de repli d'exclusion et d'auto-exclusion est vouée à l'échec. La communication avec l'autre n'a jamais été une acculturation ou une déculturation. Au contraire, c'est un enrichissement de l'identité nationale, de l'héritage culturel ancestral. Aujourd'hui, on est à la fois agissant et influençable. La Tunisie, petit pays, mais grande avec son capital humain a fait son choix. La politique du dialogue avec l'autre et le refus de toute forme de confrontation et de rupture. Elle a adhéré au modèle international qui s'est fixé une triple finalité. Progrès, Démocratie et Droits. Elle s'est même forgé une originalité. La culture du dialogue et le dialogue des cultures. Le tout se basait sur l'esprit rational, sur l'esprit d'innovation, sur la condamnation des préjugés et des moules stérotypées et surtout sur la sauvegarde de l'identité arabo-musulmane.