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Quinze années dans les geôles de Ben Ali
Les années de la torture
Publié dans Le Temps le 16 - 02 - 2011

Hamadi Ben Abdelmalek a été arrêté en janvier 1992. Condamné à vingt-cinq ans de prison, il a été remis en liberté le 5 novembre 2006. Il a été accusé de préparer des attaques contre l'Etat. Aucune preuve n'a jamais été produite. Son seul crime, m'a-t-il dit, a été d'avoir des amis membres du parti Ennahda, alors interdit par le pouvoir.
J'ai rencontré Hamadi Ben Abdelmalek chez lui. Durant plusieurs heures, il m'a raconté ses années de torture et de détention. Son témoignage nous plonge dans l'horreur et l'absurdité du système paranoïaque des années Ben Ali. Plusieurs personnes m'ont confirmé les faits qu'il relate.
Le siteRue89 a choisi de ne pas révéler les noms des personnes mentionnées par Hamadi Ben Abdelmalek sauf ceux, déjà connus, de certains responsables politiques.
Il a 49 ans, on est en janvier 1992. Le téléphone sonne. C'est un ami d'Algérie : « J'ai un copain, Ali, de passage à Tunis, il a besoin d'argent. Donne lui 150 dinars. » Il retrouve Ali près du café de la Lyre, rue de Rome, et lui remet l'argent. Hamadi Ben Abdelmalek ne sait pas alors que ce coup de fil va lui coûter sa liberté.
Le 25 janvier 1992, à 23h30, on sonne chez lui. Walid, son fils, ouvre la porte. Ils sont neuf, des policiers en civil. Dehors, un minibus attend. Hamadi Ben Abdelmalek est embarqué.
Qui est Abdellatif Tlili ? C'est leur première question. Abdellatif Tlili est l'ami d'Algérie. Un jeune Tunisien qui avait travaillé à la STEG, la compagnie d'électricité. Une sorte de fils pour Hamadi qui jure l'avoir rencontré parce que dans son quartier, le courant sautait sans arrêt et que Tlili savait y faire avec les réseaux 110 volts.
Surtout, Tlili faisait partie d'Ennahda, la « renaissance », un parti politique interdit et combattu férocement par Bourguiba puis par Ben Ali.
« Je n'étais pas d'Ennahda, je ne faisais pas de politique », dit-il. C'était il y a vingt ans. Depuis, il n'a plus jamais touché un téléphone. Dans son salon, il y en a bien un mais Hamadi craint toujours qu'un mot de trop, mal compris par les mouchards du régime, ne le renvoie en prison.
« Moi, j'avais la tête par terre et les pieds en l'air »
Ce 25 janvier, un autre homme, Hbib S., est interrogé dans les locaux du ministère. Il conduit les policiers à l'hôtel de l'Algérien, celui à qui ont été remis les 150 dinars. Une confrontation est alors organisée. Les coups pleuvent sur Hamadi. Les insultes aussi. « Tu es un metteur en scène toi ! Tu prétends que tu ne le connais pas ? Tu l'as vu au café ! Avoue ! » J'ai reconnu Ali mais j'ai répété que je ne le connaissais pas plus que ça. « Tais toi ! Tais toi ! » Ils m'ont frappé. »
Qui est Ali ? Quels sont ses liens avec Tlili ? Pourquoi lui, agriculteur, fréquente-t-il Tlili ? Après 48 heures d'interrogatoire, un homme important débarque dans le bureau. C'est le directeur de la sûreté de l'Etat. Il s'installe. Hamadi se souvient de son regard, plein de mépris. Ce jour-là, il se contente de lui poser des questions.
Le lendemain, Hamadi commence à faiblir et les policiers à s'impatienter, les coups ne suffisent plus. « Ils m'ont déshabillé puis ils m'ont ligoté les pieds. J'avais les mains attachées derrières les genoux. J'étais gros, c'était difficile de me mettre dans la position du “poulet rôti”. » Ou de « l'hélicoptère ».
Cette sinistre technique de torture de la police tunisienne consiste à immobiliser la victime en coinçant un bâton derrière ses genoux. Les chevilles et les poignets sont liés.
« Ils m'ont coincé entre deux bureaux. Je les ai vus apporter une barre de fer. On m'a frappé, frappé toute la journée. De temps en temps, le directeur de la Sûreté entrait, le cigare à la bouche, et demandait : “Il a pondu? Non ? Bon, il va pondre.” Moi, j'avais la tête par terre et les pieds en l'air. »
A la fin de la journée, il est en miettes
Cela fait plusieurs heures que Hamadi est battu lorsque le responsable de l'Intérieur revient. « J'ai un ordre de monsieur le Président Ben Ali. Walid, ton fils. Son avenir, on va le saper. Et tu vois, toi, ce corps ? Il ne bénéficiera pas d'une tombe. On va faire venir ta femme, tu vas voir ce qu'on va faire à ta femme et à ta fille, devant toi ! »
Hamadi ne comprend rien. Pourquoi le président de la république tunisienne ? Il est terrorisé par les menaces et craint pour sa femme et sa fille.
Il saisit le stylo qu'on lui donne mais il ignore ce qu'il doit écrire. « On me disait “tu vas faire un coup d'Etat”. Mais quel coup d'Etat ? On me disait “les 150 dinars, c'était 1 500 dinars pour acheter des armes.” On me disait “tu vas devenir ministre de l'Agriculture demain ? ” Tout était faux. »
A la fin de la journée, il est en miettes. Les pieds et les mains gonflés, il ne peut plus marcher. Les gardiens le traînent dans sa geôle dans les sous-sols du ministère de l'Intérieur.
« Ce n'était pas vraiment un sous-sol mais un grand garage fermé où ils avaient construit douze geôles. J'ai été enfermé dans la numéro 8 avec neuf autres personnes. Il y avait Abdelhaid A., un militaire ; Mohamed M. un ingénieur ; Sadek H. L., un étudiant mais je ne me souviens plus le prénom ; F. un type de la banque centrale, enfermé parce que sa belle-sœur qui vivait en Algérie avait appelé sa femme ; R. un jeune de Fouchana.
Ils ont aussi enfermé Farid D. Son travail, c'était d'établir les itinéraires quand les cortèges de Ben Ali traversaient la ville. Je me souviens aussi d'un étudiant, Lotfi F., il venait de Gabès. Il a réussi à s'évader à Tripoli mais le gouvernement libyen l'a renvoyé à Tunis. »
Il se souvient aussi qu'à cette époque, un juif avait été emmené là. Il avait un grand chapeau et des boucles. Il était isolé au premier étage. Hamadi, monté pour un énième interrogatoire, l'a vu. Allongé sur un lit de camp, son visage était recouvert par une couverture. Un policier lui a expliqué que le type était fou, qu'il se prenait pour Moïse. Hamadi n'a jamais su pourquoi le juif était là mais « il n'était pas fou, c'étaient encore et encore des prétextes. »
Hamadi n'a rien oublié. Pas un nom, pas un visage. Détailler ainsi son histoire est sa façon de rendre hommage aux victimes du régime.
« Les premiers jours, on tapait sur les murs pour savoir combien de personnes étaient là. Un coup, ça voulait dire une personne. On était environ 112. »
« Tu auras de l'eau quand tu auras pondu »
Il est resté enfermé dans la cellule 8 deux mois et deux jours. L'enfer. Il y a le bruit impossible à oublier de la sonnerie. C'était le signal qu'on ouvrait la porte blindée du hall, gardée par quatre policiers. Ils venaient alors prendre un détenu. Ils se demandaient tous « à qui le tour ? ». Les coups, ils les entendaient dès que le prisonnier avait franchi la porte.
« Il ne devait pas aimer son nom parce que Dehroucha, j'ai su plus tard qu'il s'appelait Abdelkader. Le 28 janvier 1992, c'était un mardi, il est entré et il a dit : “Je veux goûter la chair d'El Hadj”. On m'appelait comme ça. »
Abdelkader avance, un pied de chaise à la main puis il se ravise, « non, non ». Il revient avec une matraque rugueuse. C'est mieux. Hamadi dit qu'elle était grosse comme un avant-bras. Il le frappe une première fois puis il ne s'arrête plus. Hamadi est traversé par une douleur nouvelle, « comme de l'électricité ». Un autre s'y met, des coups de pied et des coups de poing.
Ses chevilles sont cassées, il ne peut plus plier les jambes. Montassar C., le médecin de la pénitentiaire, accourt. Il prend sa tension. 28. Il regarde Abdelkader et hoche la tête. Ça veut dire : « Vous pouvez continuer. »
« A 19h30, ils ont arrêté. J'avais la gorge très, très sèche, ça devait être l'adrénaline ou je ne sais quoi et j'avais terriblement soif. Je disais : “De l'eau, de l'eau.” “Tu auras de l'eau quand tu auras pondu ! ”»
Pondre, c'est affirmer son appartenance à Ennahda, dénoncer ses membres, signer les aveux, peu importe ce qu'ils comportent.
Une surveillance permanente
Durant ces soixante-deux jours de torture au ministère de l'Intérieur, Souad, la femme de Hamadi, est sans nouvelle. Elle sait qu'il a été pris mais elle ignore où il se trouve. Elle a peur qu'on lui annonce la mort de son mari, il est parti sans ses médicaments.
Elle a peur pour ses enfants. Ils sont cinq. La plus jeune, Rahma, a 3 ans. Elle a peur de ces policiers, nombreux autour de son domicile. « On était sous surveillance permanente. Ils sont venus une nuit. Ils ont fouillé la maison, même les poubelles. On m'a pris les bagues des petites. »
Le transfèrement vers la prison du 9-Avril, à Tunis, a lieu le 27 mars 1992, quelques heures avant la rupture du jeûne. C'était le mois de ramadan. Hamadi est presque soulagé d'avoir quitté les geôles du ministère de l'Intérieur mais il ne sait pas qu'il vient d'entrer dans l'un des pires centres de détention du pays. Le premier soir, il ne mange rien. Il ne dort pas non plus.
Le lendemain, la police relève les empreintes des nouveaux détenus et examine leurs dossiers médicaux. Il a un traitement lourd, vingt comprimés à avaler tous les jours et aucun médicament. A l'infirmerie, il n'y a pas de médecin mais « un gardien qui jouait à l'infirmier ».
Il rejoint le pavillon B. Avant de le laisser entrer dans la cellule, les gardiens font l'appel. On lui ordonne « tête contre le mur, à genoux, numéro du matricule ». Il n'arrive pas à s'agenouiller. « T'as pas entendu ? »
« J'étais désorienté, complètement perdu. Dans la cellule, on était 270 détenus. Un enfer. Il y avait des sortes de bancs en ciment à deux niveaux. Quand les gens descendaient, on aurait dit des chimpanzés.
On mettait une couverture sur le ciment pour dormir. Si tu étais trop grand, il fallait te recroqueviller, tu ne pouvais pas allonger les jambes. Une fois couché, tu ne trouvais plus ta place, tu ne pouvais pas aller aux toilettes. “Debout ! Tombé ! ” Je ne connaissais pas le langage de la prison, il est brutal. Ce soir-là encore, je n'ai pas pu dormir. »
Vingt-cinq ans de prison
Les journées se ressemblent. Chaque jour, les détenus sont appelés, comptés, fouillés parfois. Les islamistes ne connaissent pas de répit. Un matin, un gardien sort huit étudiants proches d'Ennahda de leur cellule : « Hier au coucher du soleil, Ahmed M. priait et vous, vous répétiez “Amin, amin, amin” [amen, ndlr]. Pourquoi ? » Il arrive encore que les détenus soient battus.
Jusqu'en 1996, Hamadi ignore les raisons exactes et la durée de son enfermement. Le 13 avril 1995 et le 30 mai 1996, il est condamné pour « entente dans le but de commettre des attaques sur les personnes et tentative d'attaque dans le but de changer la forme du gouvernement et d'inciter les citoyens à s'armer les uns contre les autres », pour avoir « révélé des secret d'Etat de la part d'un Tunisien à un Etat étranger » et pour « appartenance à une bande de malfaiteurs ».
Lorsqu'il s'entend accuser la première fois d'avoir voulu attenter à la vie des filles de Ben Ali, de Boulaïmane, le maire de Tunis et de Abdelkarer, le ministre de l'Intérieur, Hamadi croit à une blague. « Arrêtez de plaisanter maintenant, c'est passible de peine de mort », lui réplique le juge.
Il assure ne pas connaître ses complices présumés, un commandant de bord et des doctorants en maths et en informatique. « Monsieur le juge, je ne les connais pas. Je suis agriculteur. Si la DST faisait proprement son travail, elle m'aurait adjoint des complices agriculteurs, pas un commandant de bord ! » Hamadi a écopé de vingt-et-un ans de prison en 1995 puis de vingt-cinq ans en 1996.
« Ma petite Rahma, ta robe était jolie »
Le monde s'écroule.
« Le plus dur c'est d'avoir laissé mes enfants. Je n'ai pas joui de leur enfance. J'ai laissé mes fils, ma Ramla et ma toute petite, ma petite Rahma. Ils étaient si jeunes. Je ne les ai vus qu'au parloir, je ne les ai pas vus grandir. »
Il leur écrit souvent.
27 octobre 1993 : « A ma chère et tendre fille, Ramla, comme tu dis, ce n'est qu'un au revoir et nous nous réunirons comme avant. Nous tous, tes frères, ta petite sœur, ta mère. »
23 novembre 1994 : «Mes chers enfants, vous me manquez énormément. J'attends avec impatience les vacances d'hiver pour enfin vous voir au parloir. Ma Rahma, j'attends toujours quelques lignes mon enfant, avec un beau dessin de tes belles petites mains de fée avec quelques lignes de ta chère maman.»
17 octobre 1995 : « Mes adorables enfants, ma charmante épouse, […] même loin de vous, je suis toujours plus près, je connais ton dévouement ma belle et chère épouse, tu es et tu seras toujours notre précieuse émeraude. »
19 janvier 1998 : « Mon cher Sabri, j'ai reçu ta charmante lettre qui m'a réjoui et réchauffé le cœur, oui une lettre venant de ceux qu'on aime et qu'on adore me réconforte et me cicatrice toutes les plaies.»
9 février 1998 : « Mes adorables enfants, leur charmante maman, l'Aïd est passé, j'espère que vous vous portez bien. Vendredi dernier, au parloir, je n'ai pas vu ma chère Ramla, elle passait un devoir, j'espère que tu l'as réussi ma chère Ramla ce devoir. La robe de ma petite Rahma était jolie. »


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