Consacrant les nouvelles orientations de la Tunisie post révolutionnaire, en matière de respect total de la liberté de pensée et d'expression, le ministère de la Culture a promis de faire en sorte que la prochaine édition de la Foire internationale du livre de Tunis, la 29ème depuis sa création et la première après la Révolution sera ‘‘une session exceptionnelle et tâchera de refléter absolument cette précieuse émancipation de l'esprit tunisien''. Des concertations ont été engagées avec les professionnels du secteur du livre afin de préparer, comme il se doit, cet événement, dans la perspective de faire de ce rendez vous annuel ‘‘une véritable fête du livre''. Un engouement particulier pour la lecture édifiante a été enregistré, ces dernières semaines, chez le grand public des Tunisiens contents d'avoir accès, enfin, aux nombreux livres interdits de vente en Tunisie, sous le précédent régime. Selon un responsable de la librairie Al Kitab, à Tunis, la première à mettre en vente ces livres anciennement interdits, plus de 200 Tunisiens ont commandé des exemplaires du livre ‘‘La Régente de Carthage, main basse sur la Tunisie'' de Nicolas Beau et Catherine Graciet, dès la levée de l'interdiction qui le frappait, pour ne citer que cet exemple. Cette interdiction frappait de nombreux livres tunisiens et étrangers, en arabe et en français, plus particulièrement, dont des écrits d'éminents universitaires et de militants tunisiens des droits de l'homme, comme le livre ‘‘Mon combat pour les lumières'' de feu le professeur Mohamed Charfi. Une traduction en arabe du livre ‘‘La Régente de Carthage'' serait en cours de réalisation, d'après le libraire signalé, afin de faire profiter le plus grand nombre de lecteurs de la connaissance des informations présentées par ce livre sur la corruption systématique qui caractérisait la politique du régime du président déchu. Des citoyens et des intellectuels ont, néanmoins, saisi cette occasion pour lancer des appels aux écrivains et historiens tunisiens en vue de prendre l'initiative d'écrire, dès à présent, une histoire de la Révolution tunisienne, ses origines, son déroulement et ses conséquences, ou du moins, une première chronique de la Révolution tunisienne qui soit actuelle, en procédant à une mise à jour et à une vérification approfondie des données, car les livres écrits sur le régime précédent sont anciens comme ‘‘La Régente de Carthage'' qui date de 2008. Or, beaucoup d'événements se sont produits depuis, tandis que de nombreuses révélations avérées et vérifiables sur la politique du régime précédent sont venues, dernièrement, grossir la masse considérable d'informations et de données recueillies à ce sujet, notamment grâce au travail de la commission nationale indépendante chargée de l'établissement des faits sur la corruption et la malversation pendant le régime précédent et celle chargée de l'établissement des faits sur les abus policiers commis pendant la Révolution. Les journaux et les médias tunisiens ont également couvert, dans l'intégralité, les divers épisodes de la Révolution tunisienne, au jour le jour, et fourni des informations diverses à ce propos ainsi que sur la situation de la Tunisie sous le régime précédent, en ce qui concerne, entre autres, les martyrs de la Révolution, avec les photos et tous les renseignements nécessaires à ce sujet. Espérons que les premiers essais sur la Révolution tunisienne garniront les stands de cette nouvelle édition prometteuse de la Foire internationale du livre de Tunis, prévue dans deux ou trois mois.