• Et en plus, la concurrence asiatique s'accentue - Artisanat, premier employeur de la ville de Nabeul, l'Artisanat fait partie intégrante de la vie de tous les jours des Nabeuliens où 20.000 personnes travaillent dans ce secteur clé qui n'échappe pas à la crise malgré ses capacités d'adaptation. La baisse d'activité touristique a freiné ce secteur qui semble donner des signes d'essoufflement accentués notamment par les derniers événements et la crise économique qui persiste encore de nos jours. La baisse d'activité est déjà quantifiable dans la poterie, la céramique, le textile, les nattes et le cuir où on constate une importante baisse des commandes et par là même de la trésorerie. « Le secteur est en crise. D'abord l'essoufflement des niveaux de commandes ensuite une concurrence issue des produits importés des pays asiatiques. Enfin, la hausse des coûts salariaux et la fragilité des trésoreries sont un autre facteur de préoccupation », nous dit Habib qui a du mal à payer son personnel. Sabeur, un jeune potier est obligé de fermer les portes de son usine en raison de la baisse des commandes « Pas de touristes et donc pas de ventes. Avec la crise de la Libye, la situation est devenue alarmante et il nous reste qu'à croiser les bras » Il est vrai que ce secteur artisanal souffre en effet de son manque d'organisation. Aucune définition juridique claire n'a été mise en place pour encadrer la profession, entraînant un phénomène de dégradation des conditions sociales des artisans, qui s'aggrave avec la baisse de l'activité touristique. « Notre activité souffre également de la concurrence. De nombreux arrivants de secteurs en crise tentent sans aucune qualification, de gagner leur vie en se rabattant sur les métiers de l'artisanat tels que la poterie ou le cuir», souligne Mhamed un jeune artisan. En attendant le salon de l'artisanat ! L'artisanat nabeulien est touché de plein fouet. Certains artisans sont dans l'incapacité de payer leurs engagements. « Nous sommes en chômage depuis deux mois et nous sommes incapables de payer les salaires de notre personnel, le loyer, l'électricité. Nous n'avons jamais connu une telle crise. Notre rôle est surtout de préserver certains métiers menacés de disparition » avoue Hédi. Le souci des artisans est la nécessité de reporter le paiement des taxes et des impôts. « La réduction des taxes sur la valeur ajoutée (TVA) pour tous les composantes des produits de l'artisanat outre le rééchelonnement des dettes auprès des banques pourront être des mesures incitatives à respirer un peu en attendant la reprise de l'activité » Du côté de la Médina de Nabeul, certains artisans sont incapables de payer leur loyer « Je dois payer 2000 dinars de loyer. Je n'ai aucune recette et je suis vraiment bloqué. Heureusement que le propriétaire s'est montré compréhensif pour reporter l'échéance de paiement » nous dit un artisan installé à l'avenue Farhat Hached. Faute de touristes, faut –il organiser des salons destinés aux tunisiens pour booster la destination ? Fayçal attend avec impatience la tenue du salon de l'artisanat en avril pour espérer écouler sa marchandise. D'autres artisans essaient de contacter le CEPEX pour s'informer des dates de la tenue des foires en Europe « Il ne me reste que l'exportation pour sortir de cette crise », affirme Taieb. L'artisanat nabeulien vit des moments difficiles. Sa relance passe par le soutien de ces artisans qui méritent beaucoup de considération et de respect.