Le souk hebdomadaire de Nabeul qui se tient chaque vendredi matin est d'habitude pris d'assaut chaque jour par des milliers de touristes. Entre 8 et 13 heures, le flot humain est incessant. Tout le monde s'approvisionne en légumes, fruits mais aussi en produits d'artisanat.. On se bouscule devant chaque commerce. Les gens achètent et ne reculent pas. Une tournée dans ce marché nous a permis hier de découvrir cette ambiance qui refait surface avec l'afflux de touristes. A 10H00, cet espace commercial connaissait une animation particulière. Des Français, anglais et belges essayent de parcourir le plus vite possible ce marché au risque de dégarnir leur portefeuille. Ils marchandent et essaient d'acheter quelques souvenirs de Nabeul. Ce qui fait le bonheur des artisans qui essaient par tous les moyens de vendre leurs produits. Harcèlement ou non. C'est le moment ou jamais d'écouler son produit nous dit Hédi car notre activité a été touché en plein fouet. « La baisse d'activité touristique a freiné ce secteur qui semble donner des signes d'essoufflement accentué notamment par les derniers événements et la crise économique qui persiste encore à nos jours » dit-il Il est vrai qu'on constate une importante baisse des commandes et par là même de la trésorerie. Sami, un jeune nattier respire un peu avec la venue de ces touristes « Ils nous rehaussent le moral en cette période de crise. Avec la situation en Libye, la situation est devenue alarmante et il nous reste qu'à croiser les bras » Nadine une jeune française est très solidaire avec le printemps tunisien « J'ai décidé de prendre l'avion pour partager ces moments de liberté avec les tunisiens. Je suis là au souk aussi pour discuter avec ces jeunes artisans et les soutenir. J'ai acheté plusieurs poteries pour ma famille et mes amis » avoue-t-elle. Paul de Metz vient chaque printemps à Nabeul. Sa première curiosité c'est de visiter ces artisans « J'essaie de les réconforter. Ils sont très gentils et accueillants. C'est vrai qu'ils passent par des moments difficiles. Mais ils gardent le sourire. C'est transitoire et nous espérons les voir prochainement plus gais » Véronique, une jeune belge assure ces artisans « Ils sont moins stressés maintenant. Certains m'ont dit qu'ils ont fait de bonnes affaires. L'amélioration de la conjoncture touristique pourra contribuer à booster leurs ventes » Il est vrai que tourisme et artisanat sont deux alliés inséparables. En cette période morose, ces jeunes artisans ont besoin plus de clients pour subvenir à leurs besoins. L'artisanat ne peut pas passer du tourisme. La situation se corse si le tourisme ne retrouve pas sa vitesse de croisière. Le mieux c'est que cette activité renoue avec la croissance et aider cette activité artisanale à sortir de son marasme. En attendant, ces potiers et nattiers respirent peu. Peut être les choses s'amélioreront à la veille de la haute saison touristique