Ce qui s'est passé lors du match Ezzamalek-CA ne nous empêchera pas de continuer à parler de football. Certes, les images sont encore fraîches, le traumatisme évident chez les joueurs et il leur sera difficile de se remettre au travail sans penser à ce qui leur est arrivé. Et pourtant, ils doivent le faire dans les plus brefs délais. Le temps presse car au cours de la dernière semaine du mois d'avril, le Club Africain aura à croiser le fer avec Al Ahly du soudan dans le cadre du troisième et dernier tour préliminaire avant le système des poules. Encore un gros morceau pour les Clubistes qui peuvent aller très loin en cette ligue des champions, comme ils l'ont prouvé face à Ezzamalek. Avec Kaïs Yâakoubi, nous sommes revenus sur cette rencontre qui s'est déroulée dans des conditions particulières. L'entraîneur clubiste l'a fait en ces termes: « Ce qui s'est passé au Caire est un vrai cauchemar. Ça n'a rien à voir avec le football. Rien ne peut justifier ces débordements. Pourtant lors du match aller, le match s'est déroulé dans de bonnes conditions et l'arbitrage fut équitable sur l'ensemble des deux matches. Il faut se le dire, nous avons frôlé la catastrophe. Vous devez savoir que ce que vous avez pu voir à la télé n'a rien à voir avec la réalité des choses car les images étaient montées. J'ai pu voir l'enregistrement dans sa totalité dans l'avion et un seul commentaire me vient à l'esprit: c'est effrayant. Il faut voir le stade du Caire après l'envahissement du terrain. Tout a été saccagé. Les dégâts sont innombrables. Un responsable du stade m'a même affirmé que plus rien ne fonctionne. Maintenant, il faut se dire que ce qui est fait et il ne faut pas trop s'attarder sur ce qui s'est passé après le match. Aux responsables de faire leurs investigations pour savoir qui a orchestré tout ça. Ce dont je suis sûr, c'est que le club d'Ezzamalek n'est en rien responsable dans ce qui s'est passé ». Pour ce qui est de la rencontre, l'entraîneur clubiste s'est dit surpris par le comportement de l'équipe adverse qui a, dès la première minute, opté pour un jeu direct: « Nous avons par moments créé des problèmes aux Egyptiens qui ont opté, dès le départ, à un jeu direct. Jâafar faisait la tour et déviait de la tête, soit à droite, soit à gauche à ses coéquipiers qui s'engouffraient dans les espaces en profitant du retour tardif de Aouadhi et Alexis. En opérant de la sorte, les Egyptiens ont évité notre milieu de terrain. Je pense que cette tactique nous a gênés. Ce schéma s'est répété plus d'une fois au cours de cette rencontre. Je n'ai pu y remédier rapidement car je ne pouvais communiquer avec mes joueurs. Nous ne nous entendions pas parler. Il faut savoir que vers la fin de la rencontre, je n'avais plus de voix tellement j'ai crié. Je profitais des arrêts de jeu pour communiquer avec mes joueurs ». Un vrai chaudron L'ambiance dans les gradins était digne des stades argentins et cela a, en quelque sorte pénalisé les joueurs clubistes. Une grande partie d'entre eux n'a pas l'habitude de jouer dans un environnement aussi hostile. Kaïs Yâakoubi le confirme: « Vous avez vu le match à la télé et il faut être dans le stade pour comprendre la teneur de mes propos. Personnellement, il m'arrivait d'oublier le jeu pendant quelques secondes pour voir ce qui se passe dans les gradins. C'était insoutenable. Certains de mes joueurs sont jeunes et ne sont pas habitués à une ambiance pareille. Fort heureusement, ils ont su réagir après l'expulsion de Iffa. Ils ont su doubler de concentration et se sont mieux comportés quand ils étaient en infériorité numérique. Je pense que c'est une qualification méritée, obtenue dans la douleur et dans la frayeur. J'estime qu'il s'agit là d'un déclic pour un nouveau Club Africain ». L'entraîneur clubiste a peut-être raison d'autant plus que l'esprit de corps et la solidarité affichés au cours de ce sommet étaient évidents. De bon augure pour le troisième tour préliminaire face à Al Hilal du Soudan. Un autre gros morceau pour les Clubistes: « Quand un club s'absente un peu trop longtemps des compétitions africaines, il est tout à fait normal de le voir souffrir et se retrouver devant de grandes équipes lors des tours préliminaires. Pour ce qui est de notre prochain adversaire, c'est un autre football, rapide et athlétique. Les joueurs qui ont disputé le CHAN pourraient nous aider. Autrement, il faudrait une logistique et préparer le voyage au Soudan pour éviter les mauvaises surprises ».