Plus d'un mois après le feu vert de l'ONU autorisant l'usage de la force en Libye contre les troupes du colonel Kadhafi, les forces coalisées et les observateurs dressent un constat d'impuissance. Ils se rendent à l'évidence que les frappes aériennes ne peuvent, à elles seules, décider de l'issue de la guerre, ni provoquer l'effondrement du régime dictatorial installé à Tripoli. Ainsi l'idée d'une intervention terrestre commence à germer dans l'esprit de ceux qui craignent une éternisation et un enlisement du conflit et ont hâte DE précipiter le départ du bouillonnant « guide de la révolution » et de sa famille. La rébellion libyenne hostile à cette idée au début des affrontements, semble aujourd'hui prête à infléchir sa position devant l'ampleur des massacres commis par les kadhafiens et le déséquilibre des forces défavorables à une rébellion mal entraînée, désorganisée et à court d'armes et de munitions. Mais l'Occident ne peut s'aventurer sur cette voie tortueuse sans risque de susciter la colère et la haine du monde arabo-musulman déjà martyrisé par les exemples irakien et afghan. Les Etats-Unis pour des considérations intérieures surtout écartent catégoriquement cette option. Pour les autres il ne s'agit pour le moment que de l'envoi d'instructeurs militaires pour orienter les rebelles et les assister. Mais est-ce suffisant sans la fourniture d'armes à la rébellion, une idée à laquelle beaucoup hésitent à souscrire ? Pour le moment, l'Occident multiplie les gestes de bonnes intentions comme la reconnaissance par certaines capitales européennes du Conseil national libyen et comme l'autorisation par le président Obama de recourir a des drones militaires. Il reste quand même le doute que la guerre n'est pas près de finir et que l'agressivité des troupes kadhafiennes risque de durer.