Que l'on se rassure grandement d'emblée, le mouvement d'humeur et de contestation gagnant la plus grande et non moins très large frange de la confrérie des chirurgiens dentistes ne date pas des lendemains de notre Révolution, histoire de faire comme tout le monde et d'emboiter le pas à cette mode désormais quasi quotidienne de sit-in, grèves, voire actes désolants de vandalisme. L'affaire remonte donc à très longtemps mais a pris des dimensions énormes ces derniers temps. Il s'agit au fait d'une dissension et d'un profond malaise pour ne pas dire plus entre les praticiens et les prothésistes. Normalement, ces deux composantes travaillent en étroite collaboration et se complètent surtout en ce qui concerne le chapitre des prothèses dentaires. Car si pour les soins à prodiguer aux patients du genre mise à plat d'un quelconque abcès, traitement canalaire visant à dévitaliser une dent, détartrage, etc. le dentiste s'en sort tout seul et sans faire appel à qui que ce soit, la donne change pour les prothèses et pour cause. Normalement, le dentiste commence par traiter les dents abimées, les tailler par la suite avant d'en prendre l'empreinte définitive qu'il transmet au prothésiste pour la confection de la prothèse. Une fois cette dernière prête, retour au cabinet pour sa mise en place définitive. Seulement voilà, certains prothésistes en parfaite connivence avec les patients empiètent largement sur les plates-bandes des médecins en usant d'un procédé peu orthodoxe. Le client effectue les étapes préliminaires de soins et de taille chez le médecin avec une avance symbolique sur le montant global de la prothèse ne dépassant guère une centaine de dinars sur des honoraires définitifs fixés et convenus d'avance de l'ordre de mille dinars à titre d'exemple. Une fois cette étape terminée, direction l'atelier du prothésiste pour la prise de l'empreinte, la confection de la prothèse et sa mise en place pour quelque 2 voire 3 cents dinars. Tout le monde est gagnant sauf le dentiste qui se voit jouer le dindon de la farce dans l'affaire. Mais très souvent le patient paie chèrement ses petits calculs du moment que la prothèse faite sur une empreinte empirique prise par des gens nullement qualifiés et habilités à cet effet se révèle défectueuse et non adaptée à ses véritables mensurations et mesures.