Il n'est pas aisé de dénombrer toutes les causes du malaise de l'université et des universitaires tunisiens. Certaines sont liées au niveau de l'enseignement, d'autres à l'évolution croissante de l'environnement international caractérisé par la difficulté. En conséquence, l'université tunisienne a besoin plus que jamais de se réformer et de changer son mode de fonctionnement. Tout le monde est d'accord aujourd'hui qu'on est face à une baisse de niveau de l'enseignement universitaire et des études supérieures qui est vraiment très frustrant. En effet, il existe un problème de professionnalisation de l'université qui nous met face à des diplômes qui mal adaptés au marché de travail, d'où la nécessité d'une meilleure qualité des formations et des diplômes pour s'adapter aux mutations économiques mondiales qui constituent une nécessité afin de garantir l'employabilité des nouveaux diplômés. Pour ce faire il faut dynamiser les stages au sein des entreprises qui permettent de mieux orienter l'enseignement, d'améliorer les contacts étudiants-entreprises et de favoriser une meilleure employabilité. Pour sa part, les universités doivent organiser des conférences effectuées par des hommes d'affaires qui disposent d'une meilleure connaissance des besoins du marché de compétences et d'un savoir-faire spécifique au domaine où ils opèrent. On remarque aussi que la plupart des enseignants ont délaissé l'activité de recherche et ont un niveau de qualification inopérant dans la plupart des cas, ce qui fait que les universités tunisiennes souffrent d'un déficit en terme de publications des travaux de recherche. Et même s'ils existent ils ne sont pas écrits en langue anglaise ce qui explique le mauvais niveau de l'enseignement et de la recherche scientifiques au rang mondial. Car les critères retenus pour le classement des universités tunisiennes sur le plan international exigent une bonne qualité d'enseignement et sans doute des recherches scientifiques développées en anglais. La situation oblige de revoir le contenu de formation afin d'améliorer le niveau de l'étudiant et fixer un programme d'enseignement en langue anglaise et d'exploiter de façon optimale les technologies modernes dans le domaine de la formation, en mettant en place un enseignement virtuel parallèle dans les différentes filières et dans les différents niveaux universitaires qui peut apparaître fondamental pour garantir le développement durable et pour répondre aux besoins de l'environnement qui se complexifie de plus en plus. En définitive ,encore une chose importante puisque on a l'impression que l'étudiant tunisien n'a pas de vie universitaire comme c'est le cas pour les pays étrangers dans la mesure où il ne fait qu'étudier à la faculté. Il faut donc intensifier l'animation culturelle, aménager les espaces culturels et améliorer le rôle associative de l'étudiant dans l'université. Bochra CHARFEDDINE l'ISG Tunis