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Un déficit de communication
Les chantiers de l'enseignement
Publié dans Le Temps le 30 - 04 - 2007

Au-delà des différends sur l'évaluation du taux de suivi des appels à la grève lancés par les différents syndicats, il y a un constat évident de malaise dans toutes les sphères de l'enseignement : primaire, préparatoire, secondaire et supérieur.
Les enseignants sont mécontents et considèrent qu'on ne prête pas attention à leurs requêtes, notamment en matière de préservation de la qualité de l'enseignement. Ils reprochent aussi aux diverses tutelles d'ignorer les nouvelles approches de gestion participative. « Les objectifs d'un établissement scolaire (ou universitaire) se décident en fonction des évaluations de ses diverses composantes, à savoir les enseignants, les élèves (ou les étudiants) et l'administration (et la tutelle). Il est certain que ces objectifs sont en interactivité avec la politique nationale mais, il y a toujours des spécificités à prendre en considération. Il est dommage que ce concept ne soit pas de mise chez nous. Les tutelles continuent à tracer des programmes et prendre des décisions à partir des bureaux de leurs responsables. C'est ce qui explique les acrobaties successives dans les mots d'ordre. L'examen national de la 4ème en est l'exemple type.», souligne Ridha, un inspecteur de l'enseignement secondaire. D'ailleurs, l'existence d'un accord triennal entre l'UGTT et le gouvernement - qui stipule que toutes les requêtes ayant des effets financiers sont ajournées- ne justifie plus le rejet des doléances qui ont des répercussions financières tellement les exceptions sont devenues nombreuses. On explique, certes, chaque nouvel accord financier en extra par les spécificités du secteur mais chaque domaine a les siennes. Donc, c'est devenu une question de rapport de forces. Tout secteur qui s'estime en mesure de faire pression le fait et obtient généralement gain de cause. Les enseignants n'ont pas dérogé à cette règle et, déjà, le ministère de l'Education et de la Formation a proposé 120 dinars d'indemnité de rentrée scolaire, répartie sur 2 années (60 dinars à la prochaine rentrée qui deviendra 120 dinars à la rentrée 2008). Personne ne peut spéculer sur l'évolution des négociations dans ce secteur. Le ministère, sur ce plan, a même été pragmatique.

Sons de cloche

Les enseignants du primaire, du préparatoire et du secondaire :
« Nous voulons être traités en véritables partenaires »

- Le ministère affirme qu'il est toujours prêt à un dialogue constructif
Le malaise dans ces différentes sphères couve depuis des années. Les mouvements de grève sont devenus monnaies courantes. Ca se termine tout le temps par des « demi-solutions ». Une telle situation entraîne systématiquement une reconduction des réclamations durant l'année scolaire suivante. Il y a une absence d'un véritable contrat programme entre la tutelle et le corps enseignant qui délimite les objectifs d'une étape déterminée et attribue à chaque partenaire ses devoirs, ses droits et ses prérogatives. Les enseignants pensent : « Nous représentons l'un des principaux axes de la politique éducative. Nous voulons être traités en véritables partenaires. Nous sommes ouverts à une évaluation scientifique de l'état des lieux. Seulement, il y a des tentatives de réduire nos requêtes à de simples questions matérielles. Le ministère a toujours refusé de nous associer aux décisions qui concernent la politique éducative. Il évoque toujours l'accord triennal avec l'UGTT pour les questions financières. Il évoque aussi les consultations nationales avant chaque grande décision. Pourtant, nos propositions n'ont jamais été prises en compte. Regardez l'examen national de la 4ème . Le ministère a annoncé que c'est le résultat d'une consultation nationale. Or, juste après l'annonce du ministre de l'Education, le 6 février, portant création d'un tel examen, les réclamations ont fusé de toutes parts. Le ministère a alors reformulé sa proposition au début du mois de mars. Ceci prouve qu'il n'y a pas eu de concertation. Ce sont des décisions qui se prennent dans les bureaux, par des fonctionnaires qui sont très éloignés du monde réel de l'éducation. Il faut créer des structures qui permettent une véritable communication entre les diverses composantes de la vie éducative. Ce n'est que par le biais d'un tel dialogue qu'on pourra prétendre à l'optimisation des résultats scolaires loin du triomphalisme des chiffres. Notre enseignement a vraiment besoin de retrouver ses lettres de noblesse. Ceci n'est pas possible en dehors d'un environnement où règne une confiance mutuelle entre les divers partenaires. C'est cette harmonie qui encourage les enseignants à trouver les meilleurs programmes susceptibles de promouvoir l'éducation. Les élèves pourront alors mieux s'épanouir.».
Du côté du ministère de l'Education et de la Formation, on affirme que la tutelle n'a jamais fermé les portes au dialogue. Elle a déjà mis en application les termes du Procès Verbal passé en octobre avec le syndicat. L'installation des conseils d'écoles et de lycées constitue aussi une nouvelle variante de dialogue et de concertation entre tous les partenaires de la sphère éducative. Toutefois, le ministère rappelle de la conjoncture internationale traversée par l'économie nationale qui appelle à ce que toutes les forces vives rationalisent leurs doléances.

Les enseignants du supérieur
« Partout dans le monde développé, l'université est à l'ère de la gestion participative et même de l'autogestion»,

- Le ministère justifie la situation par le contentieux juridique sur la représentativité des enseignants qu'il ne peut ignorer

L'université tunisienne grandit, ses problèmes aussi. Actuellement, il y a près de 380.000 étudiants, plus de 180 établissements supérieurs, une réforme en gestation (LMD)...L'enseignement supérieur vit donc un véritable chantier. Seulement, les syndicats représentant les enseignants et les étudiants se disent écartés d'un tel processus. Pour les enseignants, le problème de représentativité traîne dans les coulisses des tribunaux depuis 1999. Et bien que le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie reconnaisse que la Fédération de l'enseignement supérieur relevant de l'UGTT a, et de très loin, le plus grand nombre d'adhérents, il n'en fait pas son partenaire dans les grands dossiers. La faute incombe, paraît-il, à cette problématique de la légalité et de la légitimité. C'est du moins ce que l'on affirme du côté du ministère. Pour ce qui est des enseignants de l'université, ils considèrent que : « Les arguments de la tutelle ne tiennent pas. Elle a négocié avec une délégation de la fédération. Il n'y a pas eu d'accord. C'est alors qu'est ressortie la question des litiges juridiques. Nous nous demandons quelle aurait été la réaction de la tutelle si la fédération avait accepté ses propositions ? Est-ce qu'elle aurait signé avec cette fédération illégitime avec laquelle elle était en pourparlers ?! Il est donc clair que l'on évite de traiter des véritables dossiers. Pourtant, l'enseignement supérieur vit une spirale de problèmes. La qualité, le chômage des diplômés, la synergie avec le marché de l'emploi ne sont que la face apparente de l'iceberg. Or, il n'y a pas eu une véritable réflexion sur les tenants et les aboutissants de la réforme LMD. Laquelle réforme sera une bonne chose si on lui garantit les moyens de sa réussite. Il ne suffit nullement de changer les appellations et les durées des études pour prétendre adhérer aux normes internationales de l'enseignement supérieur. Voyez un peu comment les universités du Nord sont gérées ! Partout dans le monde développé, l'université est à l'ère de la gestion participative et même de l'autogestion. Il faut vraiment mettre fin à cette carence et faire participer toutes les forces vives à un programme de mise à niveau de l'université qui peut se faire à travers une réforme LMD bien structurée et non imposée d'une façon arbitraire. »
Le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie affirme, de son côté, qu'il ne peut ignorer le contentieux juridique sur la représentativité des enseignants. Il a toutefois précisé qu'il a essayé de faire intégrer la fédération syndicale aux commissions LMD et elle a refusé. Elle veut accaparer seule la représentativité des enseignants du supérieur, chose que les instances judiciaires ne lui ont pas encore accordée, toujours selon le ministère qui se dit toujours prêt au dialogue dans le strict respect de la loi et des prérogatives de chaque partie.


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