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«Le gouvernement de Caïd Essebsi doit honorer ses engagements. La date des élections de la Constituante ne doit en aucun cas être reportée !» Moncef Marzouki tire la sonnette d'alarme
Moncef Marzouki ne fait pas dans la dentelle. Il ne choisit pas non plus les mots qui caressent au sens du poil une partie ou une autre. L'homme, est assez consciencieux pour donner le ton juste à ses propos. Cet opposant historique au régime de Ben Ali n'en sera pas moins pour le gouvernement de transition qui selon lui affiche une certaine « nonchalance vis-à-vis des engagements qu'il a annoncés au peuple tunisien quant à l'organisation des élections de l'assemblée constituante, le 24 juillet. C'est une date irrévocable. Ce gouvernement devait assurer la transition démocratique, rôle qu'il ne remplit pas comme il se doit. ». Toujours selon le leader du parti, Le Congrès pour la République (RPR) « Si Caïd Essebsi n'est pas en mesure de faire avancer les choses, il n'a qu'à partir. Je condamne l'irresponsabilité du gouvernement de transition qui n'a pas jusque-là, décrété la loi des élections en s'attardant sur la teneur des articles 15 ou 8 de ce projet.»fait-il remarquer.
On est au bord du gouffre
C'était lors de la conférence de presse, tenue hier, en fin de matinée, au siège du parti. Sans fioritures, sans paroles superflues, Moncef Marzouki a rappelé que les débats auxquels se livrent certains partis ne mènent à rien sinon à nous détourner des véritables problèmes sociaux, économiques et sécuritaires. « Maintenant on nous sort les vieux démons du passé pour lancer un débat stérile identique à celui de l'année 1989 ayant divisé les Tunisiens entre adeptes de la laïcité et ceux qui appellent à un Islam idéologique obscurantiste des extrémistes. Les partis politiques se livrent à des querelles idéologiques futiles. On est pour la diversité mais pas pour la division. Les dépassements pratiqués par des groupuscules qui viennent agresser des présidents de partis politiques lors de leurs meetings sont inadmissibles. On a bataillé pour la liberté d'expression du temps de Ben Ali. Ce n'est pas maintenant qu'on va permettre à des personnes de barrer la route à Mohamed Friaa, Mohamed Jgham, ou encore à Rached Ghannouchi. » dit-il en ajoutant « La dictature de l'Etat a cédé la place à la dictature d'une frange du peuple. Nous avons 500 mille chômeurs, un nombre qui va encore se multiplier dans quelques mois si des solutions urgentes ne seraient pas envisagées. Sans oublier les réformes complexes et douloureuses de l'enseignement, de la magistrature et du système sécuritaire dans notre pays. » Sans un gouvernement stable qui tiendra les reines du pays au plus tard à l'horizon 2012, la Tunisie ne saurait assainir la magistrature, et apporter les réformes complexes et douloureuses vitales à l'enseignement et au système sécuritaire dans notre pays. Quant à la question du – Temps- quant au positionnement du CPR dans le paysage politique, Marzouki s'est dit confiant pour l'avenir du Congrès pour la République qui avance à petits pas quoique mesurés. Jusque-là le parti de Marzouki a installé des présentations dans quasiment 50% du territoire tunisien. « Le CPR est assez structuré pour faire face à d'autres partis. » Le parti de Marzouki a déjà posé la pierre du chantier depuis bien des années, lorsque son leader historique et ses compagnons de route furent oppressés et opprimés à souhait. Quant à la construction de l'avenir du pays ? Le chantier reste ouvert. Mona BEN GAMRA