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Le « discours de la méthode » et les insuffisances de la pratique
Création d'entreprises - Où en sommes-nous ?
Publié dans Le Temps le 14 - 06 - 2007

La création de 14.000 entreprises et projets par an est placée parmi les priorités de la prochaine étape permettant la réduction du taux de chômage pour atteindre 10%, dans dix ans.
Mais, force est de relever la divergence entre le rythme de prolifération des mécanismes d'appui et celui de création d'entreprises. L'état des lieux et les persectives de création d'entreprises en Tunisie ont fait, hier, l'objet d'une journée d'étude parlementaire organisée au siège de la Chambre des Conseillers. La journée d'étude a été l'occasion de débattre des problématiques et des obstacles qui entravent la dynamisation du rythme de création d'entreprises et d'avancer des recommandations pratiques censées stimuler les jeunes promoteurs et attirer davantage d'investissements Directs Etrangers.

Les participants à la journée d'étude présidée par M. Abdallah Kallel, président de la Chambre des Conseillers et M.Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME ont relevé l'importance des mécanismes de soutien et d'accompagnement mis à la disposition des promoteurs dans les différents secteurs d'activité dont l'agriculture, l'industrie et les services. Néanmoins, ils ont affirmé à l'unanimité que le rythme de création est en deça des espérances et qu'il retse beaucoup à faire.

Abadallah Kallel, président de la Chambre des Conseillers
« Les réalisations n'occultent pas les défis »

M. Abdallah El Kallel, a affirmé : « On n'a pas encore atteint la vitesse de croisière ». La journée d'étude est une occasion d'organiser un débat fructueux et constructif autour des obstacles à la création. Le Président de la Chambre des Conseillers, a souligné qu'en dépit des acquis, l'entreprise tunisienne en particulier et le tissu productif en général sont de plus en plus confrontés à une concurrence farouche et à une perpéuelle évolution du climat international des affaires. « Les réalisations ne cachent pas les défis à relever dont principalement l'évolution de la contribution du secteur privé pour atteindre 70% en 2016, l'accroissement de la moyenne annuelle des IDE à 2 milliards de dinars et la délimitation du taux de chômage à 10% ».

Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME
« Pas d'investissements productifs sans partenariat international »

M. Afif Chelbi, a passé en revue la palette des mécanismes mis en place en faveur des promoteurs et de l'investissement privé en général. Le ministre a salué la consolidation de l'avantage compétitif de l'industrie tunisienne et le maintien de sa capacité d'investissements, à la lumière de la concurrence asiatique.
« La survie ou la disparition de l'entreprise dépendent en premier lieu de l'idée du projet et de la volonté du promoteur à réussir son business », affirme le ministre. Et d'ajouter : « Il n'y a pas d'investissements productifs sans partenariat international ».
Il a par ailleurs mis l'accent sur les clés de succès permettant le passage de la phase de l'idée à la phase de création du projet et qui sont : disposer d'un terrain industriel, bénéficier des moyens financiers et assurer l'accompagnement nécessaire à la réalisation des projets. D'où les récentes décisions présidentielles en matière de mise en place de 23 zones industrielles, de 2000 hectares de réserves immobilières et le renforcement du rôle du secteur privé, notamment les banques dans la mise à niveau des zones industrielles et des technopoles.

Mabrouk El Bahri, président de l'UTAP : « L'assurance et le coût élevé des emprunts agricoles : talon d'Achille»

Le président de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), a mis le point sur l'évolution du rythme de création d'entreprises dans le secteur agricole tout en soulignant les difficultés qui freinent son impulsion. La difficulté de l'emprunt agricole et son coût élevé par rapport aux pays voisins découragent l'impulsion de nouveaux projets. « Le coût du crédit est 12,5% en Tunisie contre 5% dans les pays voisins », a-t-il affirmé. La faible affiliation des agricoles aux compagnies d'assurance a été évoquée par le président de l'UTAP comme une autre entrave à l'investissement agricole. 6%, seulement, des agriculteurs sont couverts...d'où l'importance de développer de nouveaux mécanismes d'assurance et de garantie pouvant couvrir les catastrophes et les risques naturels.
Il a par ailleurs affirmé la nécessaire impulsion des investissements agricoles compte tenu des pressions liées à l'ouverture du secteur et à la concurrence des pays de l'Europe de l'Est. « D'où l'indispensable concentration aussi bien des agriculteurs, que des producteurs et des distributeurs, la nécessaire création de sociétés d'exploitations agricoles communes de financement d'assurance et de distribution, sans omettre l'accélération du rythme d'adhésion des agriculteurs dans les structures professionnels (50% d'ici 2009) », a-t-il suggéré.

Marouane Abbassi, conseiller auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat :« Le sercteur des services squatté par l'hôtellerie ...il faut développer une stratégie de lobbing »

M. Marouane Abassi a mis en exergue le retard observé en matière de création d'entreprises dans le secteur des services. « En dépit d'une croissance importante, elle reste lente et inférieure à plusieurs pays voisins comme le Maroc et l'Egypte. En plus c'est un secteur qui demeure méconnu et dont les investissements sont limités à l'hôtellerie et voyages, qui représentent 80% de la structure du secteur ». Il n'a pas manqué de rappeler les avantages compétitifs de la Tunisie dans le secteur ainsi que son rôle capital dans la croissance et la création d'emplois. Mais, il a par ailleurs appelé à la nécessité de tertialiser les services, de mettre en place une plate-forme collaborationiste et de développer des stratégies de lobbing autour des services à fortes valeurs ajoutées comme l'ingénierie.


Les membres de la Chambre des Conseillers constatent:

* Incohérence du code des investissements avec les exigences
* Manque de formation, absence de volonté et de culture entrepreneuriale
* Carences de suivi, de coordination et donc évaporation des projets
* Un grand vide, pas d'innovations, les SICARS n'accomplissent leurs rôles ...

Jamel Eddine Khemakhem, membre de la Chambre des Coneillers a mis l'accent lors de son intervention sur la nécessité de mettre à jour le code des investissements. « Le cadre légal existe déjà, mais il n'est pas cohérent avec les exigences actuelles des investisseurs et les spécificités du climat international des affaires », a-t-il affirmé. « C'est la raison pour laquelle nous avons conclu des accords spécifiques avec des investisseurs étrangers comme Sama Dubaï afin de répondre à leurs besoins et à des conditions qui ne font pas partie du code des investissements dans sa version actuelle ».ajoute M.Khemakhem.
Il a par ailleurs mis l'accent sur la cherté des zones industrielles aussi bien pour les investisseurs tunisiens, qu'étrangers, sur le problème de la bureaucratie et sur l'importance de veiller à une application des règles et des lois par toutes les parties.
Rachid Sfar, membre de la Chambre des Conseillers a appelé à une remise en question des trois secteurs (industrie, services et agriculture) d'activité soulignant l'absence de la volonté et de la culture d'entrepreneuriat dans notre société. « Il y a des difficultés chroniques dues à l'insuffisance de former des jeunes promoteurs et d'ancer la culture entrepreneuriale dans leurs esprits ».
Abdelaziz Darghouth, président du Centre des jeunes dirigeants d'entreprises a pour sa part affirmé : « il y a un très grand vide, il n'y a pas d'idées, d'innovations...le processus de création d'entreprises n'est pas sur la bonne voie ». Et d'ajouter : « l'université n'a pas joué pleinement son rôle en matière de sensibilisation à l'initiative privée...sans oulier les SICAR, qui après plus de dix ans n'ont pas assumé leur rôle de financement des projets novateurs et à fortes technologies. Les SICAR se sont contentées d'éviter les impôts et ont donc échappé à leurs propres desseins ».
Mohamed Sahraoui, membre de la Chambre des Conseillers, a, à son tour déploré la multitude des entraves à la création d'entreprises en réitérant l'inadaptation du code des investissements avec les exigences. Il a suggéré l'importance de mettre en place un nouveau mécanisme de suivi au sein de l'API(par exemple) permettant la coordinnation entre le porteur de projet, et les organismes financiers et ce, pour éviter l'évaporation des projets. « Avec la longévité et la complexité des procédures, le jeune promoteur peut renoncer à son projet après même l'approbation initiale pour le financement », affirme Mohamed Sahraoui.

La création de 14000 entreprises par an et la réduction du taux de chômage sont tributaires de la résolution d'une équation à plusieurs variables. Les suggestions et les recommandations apportées au cours de la journée sont à approfondir et à mettre en oeuvre.


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