Voilà maintenant plus de quatre mois que le pays vit au rythme des grèves, sit-in et actions ‘'coup-de-poing''. On n'en finit pas paraît-il avec les bras de fer engagés entre employés, et directions générales. Et c'est le cas à la Société nationale de distribution des pétroles, (SNDP) dont le syndicat de base a annoncé une grève de trois jours depuis jeudi. Cela n'aurait pas été possible sans l'appui de la Fédération syndicale de pétrochimie et de l'Union régionale des travailleurs tunisiens (URTT). Les employés mécontents ont commencé par réclamer 150DT, une somme revue à la baisse suite à une réunion de dernière minute tenue mercredi en fin d'après-midi ayant mis autour de la table de discussion des représentants de la SNDP et du ministère de tutelle. La réunion n'a pas abouti à un compromis entre les deux parties puisque les syndicalistes ont tenu à avoir des augmentations salariales de 50 DT et le ministère a gardé sa position de refus, les négociations sociales étant en cours dans le secteur public. « C'est complètement aberrant. » nous confie un cadre qui préfère rester dans l'anonymat en continuant « Actuellement, il faut se faire une raison et accepter certaines situations, n'en déplaise à certains fauteurs de troubles. Car il s'agit d'un domaine stratégique celui de l'énergie qui a déjà été frappé par une vague de débrayages depuis la Révolution. » Rappelons, dans la foulée que les employés de la SERGAZ, la STIR, la SOTULUB et la SOTRAPIL ont obtenu des augmentations salariales depuis le 14 janvier suite à des manifestations de ce genre. « Sauf que cette fois-ci il est question de la situation précaire de notre économie qui va encore en pâtir. Le chiffre d'affaires journalier de ladite société étant estimé à 3,5millions de dinars. Sans oublier que la SNDP a procédé à des recrutements statutaires de 240 personnes alors que l'entreprise a déjà un surplus d'effectif au niveau des cadres.» fait remarquer notre interlocuteur. Les employés de la SNDP demandent en plus des augmentations salariales un audit interne de la part des cours des comptes qui lèvera le voile sur bien de dossiers de malversation. L'exemple le plus récent serait celui du vol de lubrifiants dont le coût serait de 500 mille dinars. Une enquête vite troussée vite faite oubliée a incriminé une seule personne, laquelle a été sujette à des sanctions disciplinaires. A noter, également, que les employés de la SNDP observent leur deuxième grève depuis l'avènement de la Révolution, sans compter la grève sauvage survenue suite à la nomination d'un PDG pendant la période postrévolutionnaire. Depuis jeudi, la SNDP n'a pas livré de gaz en bouteille, de carburants et de GPL.