Le Temps-Agences - Trois mosquées sunnites ont été attaquées et incendiées hier au sud de Bagdad, annonce la police irakienne, au lendemain d'un attentat imputé à des activistes d'Al Qaïda qui avait détruit les minarets du sanctuaire chiite de Samarra. Deux des mosquées incendiées se trouvent à Iskandaria, au sud de la capitale, et la troisième dans la localité voisine de Mahaouil. Les trois lieux de culte ont été très endommagés. La police a déclaré que les mosquées sunnites avaient été attaquées par des hommes armés non identifiés et qu'une femme et un enfant avaient été blessés. Des milliers de soldats américains et irakiens se trouvaient hier dans les rues de Bagdad et ailleurs dans le pays afin de faire respecter les couvre-feux imposés avant-hier par le gouvernement après l'attentat de Samarra. Un attentat similaire dirigé contre la même mosquée chiite de Samarra en février 2006 avait déclenché des vagues de violences inter-communautaires où des dizaines de milliers de personnes avaient trouvé la mort. Plusieurs obus de mortiers ont atterri aux abords et à l'intérieur de "la zone verte", quartier ultra-protégé de Bagdad qui abrite notamment le parlement irakien et l'ambassade des Etats-Unis. Des journalistes de Reuters ont aperçu des colonnes de fumée s'élever dans le ciel de la capitale irakienne, sans avoir accès pour l'instant à un premier bilan humain. L'attentat d'avant-hier, que George Bush a qualifié de "barbare", a immédiatement fait craindre une flambée des violences entre musulmans chiites et sunnites, mais les réactions ne sont pour le moment sans aucune mesure avec les affrontements de l'année dernière. Le Premier ministre irakien, Nouri Al Maliki, a décidé de dépêcher une brigade supplémentaire des forces de sécurité à Samarra, a indiqué l'armée américaine.