• une jeune avocate poursuivie pour outrage à magistrat et diffamation -Atteinte à la liberté de la défense, ou abus de droit ? Plusieurs avocats se sont rassemblés hier sur le perron du palais de Justice à la rue Bab Bénat, en brandissant plusieurs pancartes où on pouvait lire : « L'avocatie est libre, dehors les corrompus ! pas de banditisme au sein du corps judiciaire… » Après avoir scandé des slogans dans lesquels ils dénonçaient la corruption au sein du corps, judiciaire magistrats et avocats confondus, ils ont continué sur leur lancée, par une marche jusqu'au ministère de la Justice où, ils se sont rassemblés pour continuer à scander les mêmes slogans l Une jeune avocate, la toge à moitié déboutonnée, et la cravate mal mise, ne cessait de crier : « A bas les corrompus ; pas de Justice sans liberté…. » En fait cette manifestation, a été organisée par l'association des jeunes avocats par solidarité avec leur consoeur inculpée pour outrage au corps judiciaire, pour avoir tenu dans sa plaidoirie des propos jugés diffamatoires par le procureur de la République. Elle a en fait évoqué le problème de corruption au sein du corps judiciaire, où les mauvais éléments ayant appartenu à l'ancien régime, n'ont pas été limogés. Or les avocats estiment que la parole est libre et ce, dans l'intérêt du justiciable et c'est inhérent aux droits de la défense. « La parole est libre et la plume est serve », a été évoqué lorsqu'un substitut du procureur a jugé utile de ne pas suivre, les recommandations du parquet, dans le réquisitoire qu'il a prononcé à l'audience. Pourtant, le parquet est indivisible. Mais ayant constaté un nouvel élément au cours des débats à, l'audience,ce substitut a décidé, pour la bonne marche de la Justice d'intervenir dans le sens de cet élément nouveau, quitte à aller contre le texte d'accusations. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit du droit de la défense. Mais cela veut-il dire que cette liberté de la parole est sans limite ? A vrai dire, la question est simpliste, car il y a toujours des limites à tout. Toutefois, ce sont ces limites qui varient en fonction de la conjoncture du moment. Evidemment, l'avocat ne doit pas outrepasser les règles de la bienséance et de la correction. Là aussi c'est très relatif, car lorsqu'un avocat s'attaque directement au corps même de la Justice, en affirmant qu'il importe de le purifier en écartant les mauvais éléments, cela peut-il être considéré comme un outrage à magistrat ? C'est ce qui s'est passé dernièrement avec cette jeune avocate. Dans la conjoncture actuelle où ce problème de corruption au sein du corps judiciaire a été évoqué par les médias, les juristes, les partis politiques, les membres de la société civile et les magistrats eux-mêmes, il semble tout à fait légitime, et afin de mieux préserver les droits de la défense, qu'un avocat y fasse allusion à la barre. Ce n'était pas, l'avis du parquet qui a cru bon d'inculper la jeune avocate pour un certain nombre d'accusation. Elle sera entendue ce jour par le juge d'instruction et plusieurs avocats se sont constitués pour la défendre. • Au nom de la Révolution ! Plusieurs personnes parmi celles qui ont pillé la villa de l'un des membres de la famille du président déchu, ont été inculpées de vol et atteinte aux biens d'autrui, et trois d'entre elles ont comparu dernièrement en état de liberté devant le tribunal correctionnel. Elles ont déclaré qu'elles n'avaient fait que suivre le mouvement des manifestants qui ont tout saccagé au passage. Elles ont estimé qu'elles avaient agi dans une conjoncture particulière, au nom de la Révolution…. D'autant plus qu'il n'ya avait pas de constitution de partie civile. Elles se sont du reste, tirées à bon compte, avec une amende de 100 dinars, chacune.