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Au nom d'une certaine foi...
Publié dans Le Temps le 28 - 06 - 2011


Au nom d'une certaine foi...
Samia HARRAR- Le Collectif " Lam Echaml " a organisé ce dimanche 26 juin, au cinéma AfricArt, en partenariat avec l'Institut Arabe des Droits de l'Homme, une manifestation culturelle de protestation et de dénonciation contre toutes les pratiques, qui menacent la liberté de pensée sous nos cieux. Au programme : la projection de deux films-documentaires : " Ni Allah, ni Maître " de Nadia El Fani, et " En attendant Abou Zayd " de Mohamed Ali Attassi.
Sous l'intitulé – Touche pas à nos créateurs-, la manifestation devait surtout permettre de rappeler, si besoin est, que la Tunisie ne s'est pas libérée du joug d'une dictature pour retomber sous une autre. Et que, s'attaquer à des artistes, des enseignants, intellectuels ou autres, parce qu'ils n'auront pas eu l'heur de plaire à ces " objecteurs de conscience " qui n'ont de cesse de signer, via les réseaux sociaux notamment, des " Fatwa " à tout va, appelant au lynchage par-ci, au meurtre par-là…, persuadés qu'ils sont, d'être investis d'une mission sur ces terres " impies " qui n'attendaient qu'eux pour retrouver leur pureté originelle, c'est tout simplement inacceptable. Et qu'il n'est pas question de les laisser faire.
Il se trouve que ceux qui justement prêchent la " bonne parole " ne l'entendaient pas ainsi. Et c'est bien dans cette logique –infernale- que les choses ont failli virer au cauchemar avant-hier, du côté de l'AfricArt, avec l'intrusion de " barbus " en jellaba, probablement des Salafistes du parti Ettahrir, qui ont forcé la porte de la salle, se sont attaqué aux présents et en ont même blessé certains très grièvement, à l'instar de Habib Bel Hédi (mais il paraît qu'il y en a eu d'autres) et pris en otage le reste du public, tout cela dans le but d'empêcher la projection du documentaire : " Ni Allah, ni Maître ", dont l'affiche, placardée à l'extérieur aurait alerté ces messieurs, visiblement assez bien organisés puisqu'ils se sont donné le mot très vite et ont débarqué en force, comme en terrain conquis. Et n'était-ce l'intervention vraiment salutaire des forces de l'ordre, ils auraient eu gain de cause parce qu'eux reculent devant rien et n'hésitent pas à user de violence, puisque cela fait partie de leurs méthodes d'intimidation, après les agressions verbales et les appels au meurtre. Mais pourquoi tant de haine ?
D'abord parce que pour ces obscurantistes, Dieu n'est pas Amour mais haine, donc ils ne peuvent que détester tous ceux qui ne sont pas du même bord qu'eux, ensuite parce que la liberté de pensée, ou la liberté de conscience pour eux, constitue véritablement le pire des sacrilèges, un palier de trop ayant été franchi selon eux, lorsque la cinéaste Nadia El Fani a osé déclarer sur une chaîne de télé privée, qu'elle n'était pas obligée d'avoir la foi, et qu'elle contestait l'article1 de la Constitution.
On oublie bien souvent qu'en Tunisie, il y a certes une majorité de Musulmans, mais il y a aussi des Tunisiens qui ne sont pas pratiquants, comme il y a des Juifs, des Chrétiens, des Boudhistes…, peu importe en tout cas puisque l'essentiel c'est de respecter leurs différences, et de ne marginaliser personne, chacun étant libre, fondamentalement libre de ses convictions, de croire ou ne pas croire, et que cela ne doit en aucun cas en faire un " apostat ". Et c'est également le propos de son film. Ce qui a mis le feu aux poudres.
Ce qui vient de se passer est très grave… Mais ce n'est pas la première alerte. Nouri Bouzid avait été frappé à la tête, des enseignants ont été violentés, une animatrice a été sujette à une Fatwa la condamnant à mort, toujours pour les mêmes prétextes fallacieux, et la liste est longue…, à l'aune de laquelle on peut mesurer le degré d'intolérance, de ces Salafistes qui rêvent de transformer la Tunisie en un deuxième Afghanistan, mais qui oublient que la Tunisie, de par son Histoire, ne peut pas être un deuxième Afghanistan, et qu'ils se trompent d'adresse. Quant à Nadia El Fani, présentée pour l'occasion par la chaîne " El Jazira " qui n'en rate pas une, comme étant la cinéaste tunisienne " qui ne croit pas en Dieu ", eh bien elle continuera à faire des films, n'en déplaise à tous les fanatiques, ici ou ailleurs, parce qu'on ne touchera plus sous nos cieux, à la liberté de penser.


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