« Beît al Hikma entre Bagdad et Kairouan » est l'intitulé d'un ouvrage rassemblant les actes du colloque organisé à l'occasion de la célébration de Kairouan, capitale de la littérature islamique, avec la participation de "l'Association des parlementaires tunisiens ",le 20 janvier 2010. Y ont participé, 6 chercheurs qui se sont intéressés à deux axes de recherche inter-liés: L'institution kairouanaise de Beît al-Hikma et la médecine kairouanaise et Ibn-Jazzar. Avant d'étudier l'ensemble des communications figurant dans cette œuvre, il serait opportun de rappeler qu'elles ne manquent pas de mentionner le problème de l'existence de Beît al ‘Hikma (qui a suscité une grande polémique depuis l'affirmation de feu Hassen Hosni Abdelwahab) résolu en s'appuyant sur les différente sources qu'elles soient livresques ou autres. Seules demeurent les questions de la date, du lieu et l'étendue de l'institution encore indéterminées d'une manière précise. Quoique les interventions se sont concentrées, particulièrement, sur l'école médicale kairouanaise, les chercheurs ont insisté de même sur la variété des études menées à l'institution, englobant les diverses branches du savoir de l'époque et, notamment, la science du "Kalam" au Xème siècle illustré par une école spécifique en Ifriqiya et, plus précisément, à el Mansoura, à Kairouan. L'œuvre s'est focalisée sur l'âge d'or de l' histoire littéraire et scientifique arabe, l'interaction culturelle et le mouvement cognitif relatifs aux sciences humaines et sociales ainsi que les sciences exactes :la philosophie, la littérature, l'art, les mathématiques, l'architecture, les langues, etc. Affichant ainsi un esprit d'illumination et d'ouverture qu'a concrétisé la création de" Beît al-Hikma", institution scientifique fondée dans les grandes métropoles arabes: Bagdad, le Caire et Kairouan. Les interventions ont traité, par ailleurs, des influences et des échanges entre les deux institutions à Bagdad et Kairouan, notamment en médecine. Ahmed Touili, dans son article,"Beît al-Hikma de l'époque aghlabite à l'époque Ziride » fait le descriptif de l'institution ainsi que sa restitution à Kairouan après l'avoir délocalisée sous le règne du Moez liddine Allah al Fatimi en 361 de l' hégire au Caire. Alors que Mohamed Moktar Labidi s'est interrogé à propos de « l'existence de Beît al-Hikma à Kairouan au troisième siècle de l'Hégire » et Sihem Dabbabi Missaoui s'est intéressée à « la médecine entre Bagdad et Kairouan- les traités d'aliments et d'hygiène ». Il est donc indéniable que ce patrimoine a rayonné sur l'ensemble du Monde arabo-musulman et l'Europe à travers Beît al-Hikma kairouanaise qui avait joué -comme son illustre Baghdadi- un rôle important dans la modernisation des espaces métropolitains et le développement de leurs cultures caractérisées par la prépondérance accordée à la Raison et l'ouverture sur l'Autre, par le truchement d' un mouvement dynamique de la science et la littérature. Dorsaf keraâni *« Beît al-Hikma entre Baghdad et Kairouan, la communication culturelle arabo-musulmane », 104p , 2011, Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts.