L'économie tunisienne commence peu à peu à sortir de sa torpeur et ainsi quitter les sables mouvants où elle s'enlisait, annonce-t-on de source officielle. Toutefois la situation risque d'empirer d'un jour au lendemain pour atteindre le point mort. En effet, les mouvements de sit-in et de protestations se poursuivent ne dont que paralyser d'un jour à l'autre l'activité économique tout en portant atteinte à la paix économique du pays. Les sit-in : un vrai poison qui envenime aujourd'hui l'économie nationale : la suppression d'emplois, la fuite de capitaux étrangers et la chute de la production nationale. Des pertes innombrables sur le plan économique et social. Revendiquer ses droits au travail et aspirer à une amélioration de sa situation sociale est légitime, mais ne faut-il pas dans ces temps qui courent faire prévaloir l'intérêt national sur l'intérêt personnel ? Nombreux groupes étrangers de renommée lancent aujourd'hui des messages de détresse et menacent de quitter la Tunisie. Des entreprises tunisiennes risquent de jeter bientôt l'éponge au cas où les mouvements de protestations se poursuivront. Des milliers et des milliers d'emplois seront perdus sans parler des pertes sèches à subir par l'économie nationale dont la richesse déjà en nette récession par rapport à l'année dernière et la croissance économique risque de clignoter vers le rouge cette année. Après Petrofac et British Gaz, Yazaki, le groupe japonais spécialisé dans la fabrication de faisceaux de câbles menace de transférer ses activités au Maroc sur fond de revendications. Par ailleurs, le Groupe Chimique tunisien a suspendu vendredi et samedi l'activité de ses ateliers et ce suite à la réduction substantielle d'approvisionnement en phosphate en provenance du Bassin minier de Gafsa et à l'épuisement du stock chez le Groupement. Selon l'agence TAP, l'interruption de l'activité de l'unité de production de M'Dhila, a entraîné des pertes financières d'au moins 300 mille dinars par jour d'arrêt de travail et une baisse de 62% de la production. A qui profitent donc ces mouvements de protestations qui entraîneront inéluctablement le pays vers le désastre et le plongeront dans le chaos ? Les Tunisiens risquent de perdre trop tôt la partie dont ils ne se relèveront jamais. La démocratie nécessite un apprentissage et une initiation de longue haleine et une assise sécuritaire et économique pouvant assurer au pays la stabilité et la concorde tant souhaitées. Malheureusement nous sommes encore à des décennies, lumière à l'heure où nous en sommes.