Au moment où l'économie nationale sombre dans la récession, la préservation du pouvoir d'achat du consommateur devient de plus en plus cruciale aussi bien pour les salariés que pour les couches les plus démunies et où durant cette période post-Révolution les prix ne cessent de grimper quelle ironie ? La demande nationale serait entre autres la dynamo de la croissance économique du pays. Comment parviendra-t-on à stimuler la consommation au moment où les pertes d'emplois sèches ne font que s'accumuler et aggravées par un climat d'insécurité terrorisant les citoyens? Peut-on présager un risque de déflation à l'horizon ? De toutes les manières et pour stimuler un tant soit peu la demande, le gouvernement provisoire appelle au démarrage des négociations sociales de manière mesurée prenant compte du pouvoir concurrentiel de l'entreprise. L'inflation a atteint, au terme du premier trimestre 2011, le seuil de 3,1%, soit une variation de 2,9% par glissement annuel. Une baisse de 0,5% a été enregistrée par rapport au mois de janvier 2011 qui s'est soldé par un niveau général de prix à la consommation familiale en hausse de 3,5%. Comment peut-on expliquer le ralentissement du niveau de l'inflation au terme du mois de mars 2011, surtout qu'il n'y a pas eu de révision à la baisse des prix, notamment pour les produits alimentaires et les boissons ? Peut-on parler d'une baisse de la consommation ? En effet, la morosité de l'économie nationale se confirme d'un jour à l'autre. On parle même d'une récession économique et d'une chute nette du rythme de la croissance économique. La production nationale est paralysée par l'amplification des sit-in et des mouvements de protestations devenant exacerbants. « Tant va la Cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse ». Plusieurs entreprises exportatrices ont fermé leurs portes. D'autres souffrent de barrières logistiques entravant leur fonctionnement. Les recettes touristiques fléchissent. 700.000 de chômeurs et un taux de chômage de 19%. Une situation économiquement désastreuse, à laquelle s'ajoute un climat d'insécurité débouchant sur des horizons sombres qui n'incitent guère à l'optimisme. Tous ces facteurs, n'encouragent guère la consommation nationale, surtout avec la réticence effarouchée des institutions bancaires après la Révolution. Prudence exige, notamment avec le repli de la liquidité bancaire. Une situation où quasiment tous les ménages pataugent et s'embourbent dans un quotidien taraudant éreintant de plus en plus difficile à vivre et où les nerfs sont à fleur de peau et où les gens n'arrivent même pas à subvenir à leurs besoins élémentaires et à payer leurs charges fixes : (électricité, eau, gaz, loyers). Nombreux sont ceux qui se sont trouvés victimes de situations de chômage technique, de chômage forcé, de licenciements abusifs, de faillite de l'employeur…et avec la baisse de la production, le repli d'investissement, le recul des exportations, la perte de marchés cibles (la Libye), la baisse des recettes touristiques et le tarissement de la demande nationale, peut-on redouter la désinflation ou au pire des cas la déflation ?