• Projet de Constitution…Youssef Esseddik établit 4 points cardinaux : identité, religion, parité homme/femme et mode de gouvernement. « Notre Constitution », un réseau qui a été créé à l'issue des assises nationales co-organisées à Mahdia, par les associations Manifeste pour le Développement et la Démocratie, l'Association Tunisienne pour l'Action Citoyenne (ATAC), l'Organisation Tunisienne pour la Citoyenneté (OTC), et RAID ATTAC CADTM Tunisie et qui ont été placées sous le thème « Pensons notre Constitution ». Durant trois jours, des acteurs de la société civile, toutes spécialités confondues, représentant plusieurs ONG et associations, ont débattu du rôle de la société civile dans la réalisation des objectifs de la Révolution, d'où la création de ce réseau. Les associations précitées ainsi que des indépendants y prendront part afin d'œuvrer en étroite collaboration et surtout en concertation. Finalité commune, établir une société participative. Baptisé « Notre Constitution », ce réseau aura pour mission de contrôler et d'évaluer les activités des différentes structures gouvernementales politiques élues et non élues. Il s'agit là de l'une des formes les plus évoluées de l'activité de la société civile laquelle tente d'ailleurs, de se tailler une nouvelle position dans notre pays. Longtemps manipulée, cette dernière aura son mot à dire, en contrôlant continuellement le gouvernement. Il s'agit d'ailleurs, de l'un des objectifs du réseau qui s'est fixé pour mission de « contribuer à la promotion de la culture de la direction des affaires publiques ». Pour ce faire, des réseaux de communication numérique et directe seront créés. Objectifs spécifiques En plus des objectifs généraux, le réseau « Notre Constitution », a arrêté d'autres finalités qualifiées de spécifiques à savoir : « déterminer et dynamiser tous les droits basiques de l'Homme, surtout ceux garantissant la liberté et la dignité humaine ». Des normes de travail et des mesures seront prises pour concrétiser ces objectifs. Les acteurs auront ainsi recours aux nouvelles technologies de l'information et de la communication pour vulgariser et faire connaître les objectifs du réseau. Ils ont décidé d'utiliser le dialecte arabe pour mieux s'adresser au peuple et surtout promouvoir le projet de Constitution élaboré lors de ces assises. Ce point d'importance majeure, figure dans le calendrier de travail du réseau ayant prévu toute une stratégie basée sur la formation des bénévoles qui envisagent de contribuer dans la promotion de ce projet de Constitution. Un débat général sera ainsi, lancé par le réseau toujours en se basant sur les supports médiatiques ainsi que sur Internet. Il a été décidé à cet effet, de lancer un site web ainsi qu'une revue hebdomadaire. Des rencontres seront par ailleurs, organisées pour faire connaître le projet de Constitution auprès du public. Mieux encore, les indépendants adoptant et défendant le projet de Constitution élaboré lors des assises auront le soutien du réseau pour qu'ils soient élus dans l'Assemblée de la Constituante. Il est clair que notre société est en train de bouger, de changer. Le citoyen, chacun à sa manière, essaye de jouer son rôle et surtout d'exercer son devoir envers la Patrie. Cela ne peut en fait que renforcer la position de la société civile, une des composantes de la société moderne à laquelle la Tunisie aspire. Sana FARHAT
Youssef Essedik, philosophe «L'identité doit être datée» Quatre points ont été soulevés par Youssef Essedik lors des assises nationales et qui doivent être d'après lui arrêtés clairement dans la Constitution tunisienne. Il s'agit de l'identité, de la religion, de la parité homme/femme et du mode du gouvernement. Youssef Essedik considère que « la question de l'identité est extrêmement importante, et ceux qui disent que c'est un faux problème, se trompent ». Il justifie cette opinion par le fait que « les pays les plus avancés dans leurs constitutions sont en plein problème de l'identité ». Pour ce qui est de l'identité tunisienne, « je pense qu'elle est dans le temps et doit être datée », déclare Youssef Essedik. « La question de l'identité pour la Tunisie est primordiale », estime-t-il tout en proposant qu'elle doit être déterminée dans « la Constitution, le préambule de la Constitution ». Le deuxième point qui doit figurer dans notre Constitution et que « la Tunisie vit avec beaucoup d'angoisse », c'est la religion. Le philosophe parle dans ce contexte du rapport avec le divin ainsi que du rapport avec l'autre qui est d'après lui « horizontal ». Quant à la parité homme/femme ou « la parité féminin/masculin pré-électorales, il considère que « c'est une illusion ». D'ailleurs, le problème ne sera « résolu » d'après lui, qu'avec la résolution de la question d'héritage. Le quatrième point proposé par Youssef Essedik et qui doit figurer dans le préambule, c'est le régime que la Tunisie va adopter pour diriger le pays. Sera-t-il question d'un régime parlementaire ou présidentiel ou un autre régime ? C'est dans les mois à venir que les Tunisiens auront une idée sur le régime de gouvernement.