Le mot vient de « Arch », c'est-à-dire tribu dans le sens sédentaire, ou alors clan dans le sens sectaire. Mais dans tous les sens, il renvoie à une perception morcelée, cassée même de la nation. Et plus grave encore, si la nation est une et peut être indivisible pour le peuple, ce ne serait pas le cas. A l'époque, Bourguiba avait cru avoir jugulé les racines du tribalisme en poussant la scolarité jusqu'aux confins du pays (il le croyait du moins) et en exerçant une forte répression contre les tribus. Mais il n'aura fait qu'écorcher encore davantage leurs frustrations. L'exode rural en fut la conséquence immédiate. Et, rétrospectivement, quand au Palmarium, Bourguiba tournait Kadhafi en bourrique pour ses tribus, il ne croyait pas que le problème était loin d'être éradiqué chez nous. Lors des années 90, il y avait un monsieur au ministère de l'Intérieur qui ne s'occupait que de cela. Il s'occupait de l'« Arouchia ». Mais c'est la Chambre des députés – avec ses représentations tribales, à défaut de partis – qui contrôlait le rapport des forces entre régions. Quant au développement régional, eh bien ce n'était qu'une rhétorique. Est-on néanmoins sûr qu'il y a résurgence de la guerre des tribus ? Pas évident. Guerre des gangs serait plus vraisemblable. Et face à la montée d'une forte criminalité, l'armée et les forces de l'ordre doivent accorder leurs violons, s'entendre en profondeur et transcender tous les clivages. Raouf KHALSI daassi [email protected] sihem [email protected] jebeniana libre [email protected] andalib [email protected] boussa [email protected] choukri [email protected]