C'est officiel : selon une source bien informée au ministère du Commerce et du Tourisme, cinq groupes de contrôle de qualité, chacun composé de 15 agents ont effectué durant la semaine passée près d'une centaine de visites de contrôle de la qualité des services et de l'hygiène dans le Grand Tunis, mais aussi à Sousse et dans d'autres villes. Résultat étonnant : près de cinquante tonnes de pâte alimentaire ont été saisies, ainsi que huit tonnes de couscous et près de 120 mille litres d'eau minérale ! En outre, plus d'une centaine de climatiseurs ont été confisqués, en plus d'une quarantaine de machines de refroidissement… Tous ces chiffres ne donnent qu'une petite idée sur la capacité de certains commerçants irresponsables à tricher sans scrupules, pour s'enrichir sans trop investir, mettant parfois en danger la santé de leurs clients. Mais le plus étonnant dans cette information officielle c'est que « l'on s'attendait à un contrôle des prix et non de la qualité », affirme un jeune marié, qui découvre les joies du marché à deux. Certes au bout de cette première semaine de Ramadhan les marchés ont été correctement approvisionnés, avec des produits issus de la production nationale, mais aussi des stocks régulateurs, habituels en cette période de l'année pour juguler la hausse des prix. Certes nous avons constaté une amélioration de l'approvisionnement de produits de première nécessité, comme le sucre, le lait et l'eau minérale. Reste le cas problématique de l'huile végétale dont le litre dépasse les trois Dinars, atteignant presque le niveau de l'huile d'olive, si prisée par les tunisiens pour assaisonner les salades. On a même pu constater de visu une légère baisse du prix de volailles, poulets et dindes, qui sont la principale consommation de la plupart des familles tunisiennes. « Mais les œufs ne baissent pas, alors qu'on les utilise tous les jours pour les bricks », assure notre jeune couple. Quant aux prix de la viande rouge, bœuf et mouton, ils restent élevés. Notre source annonce « l'arrivée imminente de plusieurs tonnes de viandes bovines ». Elles seront importées par la STV (Société Tunisienne des viandes) afin de faire baisser les prix de ces viandes rouges. Au niveau du marché de gros de Bir El kassâa, l'approvisionnement se normalise, avec une offre abondante et assez diversifiée en fruits et légumes. Durant la première semaine de Ramadan, plus de huit mille tonnes de produits ont été mises sur le marché avec plus de quatre mille tonnes de légumes et presque autant de tonnes de fruits. Les prix de ces fruits et légumes ont d'ailleurs connu une légère baisse en comparaison avec les premiers jours du mois de Ramadan où ils avaient flambé. « Je vous l'avais dit : les prix flambent les deux ou trois premiers jours de Ramadhan, puis tout rentre dans l'ordre », se souvient un commerçant du marché central que nous avions rencontré la semaine dernière. En moyenne, les tomates, les piments, le raisin, les poires ou les melons ont baissé de cent à trois cent Millimes. Seuls les citrons ont connu une hausse importante, dépassant les deux Dinars et le persil dont le poindre petit bouquet ne descend pas au dessous de 600 Millimes … Ce que nous avons globalement constaté, c'est qu'une certaine amélioration par petites touches est en train de s'opérer, même si un grand effort reste à faire pour baisser les prix de certains produits, notamment ceux des viandes rouges et des fruits. Les porte-monnaie commencent à se vider et les portefeuilles commencent à s'aplatir sérieusement, et personne ne peut vous prêter de l'argent, même pas votre banquier…