• Le secteur était aux abois, et bien avant la Révolution. Pourquoi personne ne parle, par exemple, du départ du voyageur allemand Robinson qui nous a coûté 1 million de touristes ! Aujourd'hui inutile d'assombrir un panorama déjà morose : le tourisme en Tunisie traverse une crise mais l'expérience acquise avec les situations d'urgence a prouvé qu'à chaque difficulté le secteur a démontré une certaine capacité de redressement. Les hôteliers et les agents de voyages doivent mener encore une fois ensemble une réflexion plus approfondie qui aura principalement pour objectif des plans de relance en marketing et des stratégies qui permettent de rebondir et de retrouver la croissance malgré le poids de la dette. La crise est réelle et touche déjà certains secteurs et nous ne devons pas la sous-estimer mais les avis divergent sur la réalité et certains professionnels paniquent. Une chose est sûre c'est qu'une nouvelle stratégie doit être mise sur place pour accroître la commercialisation car le pessimisme n'est pas de mise. Le diagnostic du cabinet Roland Roger Peu avant la Révolution, l'heure était au diagnostic. Une consultation nationale et une stratégie pour le tourisme tunisien avaient été revues et corrigées par le cabinet Roland Roger pour dire que notre tourisme souffre de son positionnement axé principalement sur le balnéaire et la masse, la vétusté de ses installations, la qualité des prestations, l'absence de diversification du produit et des activités para-touristiques… Or les hôteliers malgré l'incertitude des perspectives savent depuis longtemps qu'ils doivent procéder à des réformes structurelles pour réduire l'impact de la crise et rehausser le produit d'autant plus que le chiffre de sept millions de touristes reçus durant l'année est le même chiffre enregistré en 2001 !!! D'où une réadaptation de l'offre touristique s'impose pour accéder davantage vers les nouvelles tendances mondiales. Ainsi des nouveaux modes opératoires doivent être mis pour accroître la commercialisation et impliquer encore plus nos représentations à l'étranger en leur fixant des objectifs et tout en souhaitant voir nos diplomates vendeurs de la destination. Relais Les gisements de croissance potentiels ne manquent pas avec les stations de Thalasso, les produits culturels de haute gamme, la mise à niveau des hôtels, une prise en compte des changements intervenus dans le marché par suite de l'accord Open Sky et de la vente en direct sur le net, un management plus affirmé et plus réactif, une recherche de dotation supplémentaire pour le marketing avec un groupement d'intérêt si nécessaire… En effet, une nouvelle feuille de route serait l'occasion pour un recadrage de la politique touristique pour donner plus de visibilité aux hôteliers, élargir l'offre pour plus de créativité, adopter une meilleure communication et continuer la révision et la règlementation des nouvelles exigences écologiques et énergétiques pour un tourisme durable suivi par des programmes de formation. Donc on ne peut plus se borner à la seule conjoncture des saisons mais essayer d'accentuer la réflexion opérationnelle pour cette nouvelle décennie et fixer des objectifs avec des conditions de réalisation dans la limite d'un système d'application rigoureux et d'un meilleur système d'application de gouvernance qui nous protègent des dérives car la « vague tant attendue nous a déjà emporté». Déphasage La scène commerciale continue toujours à alterner le chaud brûlant et le froid glacial et en déphasage avec les saisons en plus d'une alternance du mois saint au milieu. D'où le triste constat et les déboires que nous sommes en train de payer si cher en dépit des déchirements sanglants sombrant dans une autodestruction sans issue sous la pression des tours opérateurs lesquels seuls en tirent profit. Il s'agit de faire face aux chocs exogènes et de s'aligner en rangs serrés pour inverser la tendance déjà annoncée d'autant plus que 60% du marché tunisien est européen et le départ du voyageur allemand Robinson et dont personne n'en parle s'est fait beaucoup sentir avec un million de touristes en moins !!! Par ailleurs, il ne faut pas se tromper d'analyse le tourisme balnéaire traditionnel qui constitue l'ossature ne va pas disparaître ni même régresser. Simplement les diverses formes du tourisme actif, sportif et découverte, on encore de croisière et de congrès continues avec un taux de croissance proportionnellement plus élevé que le tourisme de soleil et plage. Certes il y a lieu de revoir les critères de la nomination des représentants à l'étranger ainsi que la répartition du budget du marketing à travers les pays émetteurs. De nouveaux programmes et d'initiative d'amélioration de la qualité des services ont été mis en place visuel la relance de l'activité de cette industrie fragilisée par les troubles sociaux mais reste toujours de s'informer sur les nouvelles stratégies de promotion du tourisme et des moyens pour mieux optimiser les participations aux manifestations professionnelles en Tunisie et à l'étranger. Le but recherché est d'emmener les professionnels à renforcer leurs capacités en s'appropriant les nouvelles techniques modernes de gestion et d'animation pour présenter l'offre touristique sous sa forme la plus attractive et pérenniser un événementiel avec un produit d'appel qui drainera de plus en plus de clients. Mais il est clair que pour arriver à atteindre ces objectifs, il faut au préalable dépasser les contraintes, affronter la diversité et affirmer sa personnalité. Foued BOUSLAMA (professionnel du secteur)