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Les enjeux du passé et du présent
La fête du travail :
Publié dans Le Temps le 01 - 05 - 2008

Mohamed Trabelsi, S.G-adjoint de l'UGTT : Sauvegarder l'esprit de partenariat social
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Principales figures ayant marqué le mouvement syndical tunisien
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Mohamed Ali El Hammi : Le pionnier
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Tahar El Haddad : La liberté de la femme
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Belgacem El Gnaoui : L'initiateur de la 2ème CGTT
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Farhat Hached : Le fondateur de l'UGTT
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Ahmed Tlili : L'homme de la résistance
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Habib Achour : L'autonomie de l'UGTT
Le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200.000 travailleurs américains d'obtenir la journée de huit heures. Le souvenir de cette journée amène les Européens, quelques années plus tard à instaurer la Fête du Travail.
Au cours du IVe congrès de l'American Federation Of Labor, en 1884 les principaux syndicats ouvriers des Etats-Unis s'étaient donné deux ans pour imposer aux patrons une limitation de la journée de travail à huit heures. Ils avaient choisi de débuter leur action un 1er mai parce que beaucoup d'entreprises américaines entamaient ce jour-là leur année comptable.
Arrive le 1er mai 1886. Beaucoup de travailleurs obtiennent immédiatement satisfaction de leur employeur. Mais d'autres, moins chanceux, au nombre d'environ 340.000, doivent faire grève pour forcer leur employeur à céder.
Le 3 mai, une manifestation fait trois morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester, à Chicago. Une marche de protestation a lieu le lendemain et dans la soirée, tandis que la manifestation se disperse à Haymarket Square, il ne reste plus que 200 manifestants à autant de policiers. C'est alors qu'une bombe explose devant les forces de l'ordre. Elle fait une quinzaine de morts dans les rangs de la police.
Trois syndicalistes " anarchistes " sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité. Cinq autres sont pendus, le 11 novembre 1886, malgré des preuves incertaines.
Sur une stèle du cimetière de Waldheim, sont inscrites les dernières paroles de l'un des condamnés, Augustin Spies : " Le jour viendra où notre silence plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd'hui ".
Manifester pour la journée de 8 heures :
Trois ans après le drame de Chicago, la 2ème Internationale socialiste réunit à Paris son deuxième congrès. Celui-ci se tient pendant l'Exposition universelle qui commémore le centenaire de la Révolution française.
Les congressistes se donnent pour objectif la journée de huit heures 48 heures hebdomadaires, le dimanche seul étant chômé. Jusque-là il est habituel de travailler dix ou douze heures par jour (en 1848, en France, un décret réduisant à 10 heures la journée de travail n'a pas résisté plus de quelques mois à la pression patronale).
Le 20 juin 1889, sur une proposition de Raymond Lavigne, il a été décidé qu'il sera " organisé une manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d'appliquer les autres résolutions du congrès.
L'horizon paraît s'éclaircir après la première guerre mondiale. Le traité de paix signé à Versailles, le 28 juin 1919, fixe dans son article 247 " l'adoption de la journée de huit heures de la semaine de quarante-huit heures comme but à atteindre partout où elle n'a pas encore été obtenue ".
La Russie soviétique, sous l'autorité de Lénine, décide en 1920, de faire du 1er mai une journée chômée. Cette initiative est peu à peu imitée par d'autres pays.
Source : www. Herodote.net
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Mohamed Trabelsi, S.G-adjoint de l'UGTT : Sauvegarder l'esprit de partenariat social
La célébration de la fête du travail coïncide, cette année, avec le démarrage, il y a quelques semaines des négociations sociales. C'est une occasion pour faire le point au cours du meeting habituel du 1er mai, et au cours de la réunion de la Commission administrative de la Centrale syndicale prévue pour le 2 mai. C'est ce que nous a confié M. Mohamed Trabelsi, secrétaire général-adjoint de l'UGTT. « Nous nous attendons à ce que le 1er mai soit comme à l'accoutumée, marqué par l'annonce de nouvelles mesures gouvernementales en faveur des salariés », ajoute notre invité.
• Piétinement des négociations :
M. Trabelsi évoque à ce propos « le piétinement des négociations sociales », à cause, affirme-t-il, du « blocage concernant le droit syndical garanti, pourtant par la Constitution, mais pas toujours respecté. L'UGTT exige qu'il y ait des textes d'application et des mécanismes qui garantissent effectivement le libre exercice du droit syndical ».
M. Trabelsi estime qu'il s'agit là d'une « revendication fondamentale et que le respect du droit syndical profite non seulement aux salariés, mais également aux entreprises et employeurs qui ont tout intérêt à traiter avec des partenaires sociaux représentatifs ».
• L'esprit de partenariat :
Notre invité souligne à ce sujet que « l'UGTT tient à préserver et sauvegarder l'esprit de partenariat social, socle de la paix sociale », ajoutant que « la Tunisie a toujours puisé son équilibre de sa cohésion sociale » et qu'en débloquant la question du droit syndical « on pourra parvenir à un compromis global sur toutes les questions, y compris le volet salarial ».
• Augmentations salariales :
A propos des augmentations salariales en vue, M. Trabelsi précise que « l'UGTT aspire à ce qu'elles soient proportionnelles à l'inflation qui a dépassé le taux de 5% et de l'évolution du PIB qui avoisine 6% ».
Pourrait-on, alors, déduire que les augmentations seraient de l'ordre de 8% ?
M. Trabelsi, nous répond qu'il ne peut pas être affirmatif sur le taux précis des augmentations salariales puisque les négociations n'ont encore rien révélé, mais il affirme, néanmoins, que « la Centrale syndicale tient à ce que les augmentations soient en mesure de compenser la détérioration du pouvoir d'achat suite à la flambée des prix, sans oublier les retenues sur les salaires lors de l'entrée en vigueur du nouveau régime d'assurance-maladie », ajoutant que l'UGTT « se soucie également à propos de l'article 6/4 du Code du travail, qui n'est pas toujours appliqué et respecté ce qui fait qu'un bon nombre d'employés sont privés de leur droit d'être titularisé après 4 ans de travail continu. Il est inconcevable que le taux des titularisés dans le secteur privé ne dépasse pas 20%. L'UGTT revendique dans le cadre des négociations sociales, la mise en place de mécanismes sociaux au sein des entreprises pour veiller au respect du droit à la titularisation ».
M.A.H
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Principales figures ayant marqué le mouvement syndical tunisien
Mohamed Ali El Hammi : Le pionnier
Tahar El Haddad : La liberté de la femme
Belgacem El Gnaoui : L'initiateur de la 2ème CGTT
Farhat Hached : Le fondateur de l'UGTT
Ahmed Tlili : L'homme de la résistance
Habib Achour : L'autonomie de l'UGTT

Père du mouvement syndical tunisien, Mohamed Ali Hammi est né en 1890 à El Hammi. Il avait entrepris ses études supérieures en Allemagne où il avait obtenu un diplôme en sciences politiques et économiques.
De retour en Tunisie en 1923, il fonda la première organisation syndicale tunisienne en 1924, sous l'appellation de « Confédération Générale des Travailleurs Tunisiens » (C.G.T.T).
Lui étant hostiles dès le départ, les autorités coloniales s'empressèrent de le juger en 1925 et lui infliger une peine de 20 ans de réclusion. Quelques mois après, les autorités coloniales lui permirent de s'exiler en Arabie Saoudite où il mourut en 1928 dans un accident de voiture.
Tahar El Haddad : La liberté de la femme
Tahar El Haddad, né le 4 décembre 1899, prend dès son jeune âge une part active dans la lutte contre le colonialisme.
Il s'est joint à son ami Mohamed Ali El Hammi pour constituer des mutuelles appelées à venir en aide aux travailleurs, avant de fonder, avec lui, la première Confédération Générale des Travailleurs Tunisiens. En 1927, il publie son premier livre au titre évocateur « Les travailleurs tunisiens et l'apparition du mouvement syndical ». Trois ans plus tard, il publie un livre qui eut l'effet d'une bombe dans un environnement conservateur et hostile, où il a pris la défense de la liberté de la femme.
Belgacem El Gnaoui : L'initiateur de la 2ème CGTT
Belgacem El Gnaoui, est né en 1907, à El Métouia Il adhéra au parti du Destour en 1924, alors qu'il n'avait que 17 ans, et se distingua par un courage remarquable le prédisposant à rallier les éléments radicaux du mouvement national qui appelaient à la lutte armée contre le colonialisme, fut éloigné à l'extrême sud du pays.
Regagnant la capitale, il devint pour quelque temps charretier et adhéra à la lutte syndicale dans le cadre de la CGTT de Mohamed Ali El Hammi, dissoute en 1925.
En 1936 il entreprit de relancer le mouvement syndical et réussit en 1937 à prendre la tête de la CGTT, qui finira par disparaître de nouveau en 1938.
Belgacem El Gnaoui est décédé le 28 février 1987.
Farhat Hached : Le fondateur de l'UGTT
Farhat Hached est né le 2 février 1914 à Kerkena. En 1936, il fut recruté comme employé dans une société de transport (STAS) à Sousse, puis au service des travaux publics à Sfax, en 1940. Il découvrit avec ses camarades adhérents à la CGT, que ce syndicat français ne pouvait en aucun cas servir les intérêts des travailleurs tunisiens dont leur pays est colonisé. C'est ainsi qu'il décida de quitter la CGT et de fonder un syndicat tunisien.
En 1944, il fonda les syndicats autonomes du sud, participa activement à fonder en 1945, les syndicats autonomes du nord et parvint en janvier 1946 à réunir le congrès constitutif de l' UGTT où il a été élu secrétaire général.
En janvier 1952, on lui confia la direction du mouvement national et le 5 décembre de la même année il a été assassiné.
Ahmed Tlili : L'homme de la résistance
Ahmed Tlili, né le 16 octobre 1916, à Gafsa, commença sa carrière professionnelle dans l'enseignement, puis il a été postier. Il s'intéressa surtout aux conditions des miniers dans sa région natale et prit une part active dans la fondation des syndicats autonomes du sud en 1944, et celle de l'UGTT dont il devint membre de la commission administrative. Il a été emprisonné à plusieurs reprises par les autorités coloniales. Il était chargé de l'organisation de la lutte armée dans la région de Gafsa.
Il a été secrétaire général de l'UGTT de 1957 à 1963 et membre du Bureau politique du parti destourien avant de s'exiler en Europe, jusqu'à son décès en juin 1967.
Habib Achour : L'autonomie de l'UGTT
Compagnon de Farhat Hached, originaire comme lui de Kerkena, Habib Achour est né le 25 février 1913.
Il s'est engagé tôt dans la vie active.
Il a été à la tête des grévistes,qui, le 5 août 1947, donnèrent la réplique aux forces armées de l'occupation, qui répondirent par balles tirées à bout portant faisant 18 morts et une centaine de blessés dont Habib Achour.
Il a fait partie de l'équipe qui, autour de Hached, a fondé les syndicats autonomes du sud, du nord puis de l'UGTT. Il avait participé activement à la lutte nationale. Il a été secrétaire général de l'UGTT à plusieurs reprises. 1963/1965 - 1970/1978 - 1980/1986 et avait eu des rapports tumultueux avec le régime de Bourguiba et emprisonné plusieurs fois. Il était un défenseur farouche de l'autonomie de la centrale syndicale. Il est décédé en 1999.
Dossier réalisé par Mohamed Ali Habbachi


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