La rentrée scolaire risque d'être retardée ! Cette rumeur « saisonnière » ne surprend plus personne chez nous ; même avant la Révolution, elle commençait à circuler dès le 25 août 2011. En cette fin de vacances d'été, les Tunisiens n'ont pas dérogé à leur «bonne» habitude et cela fait déjà quelques jours qu'on les entend parler d'un possible report de la reprise des cours. Décidément, depuis que la date des élections de la Constituante a été différée de trois mois par rapport à son échéance initiale, et après que la haute instance chargée de ces élections eut repoussé de deux semaines le dernier délai pour l'inscription sur les listes électorales, nous voyons des reports partout ! Mais cette année, il semble que certains éléments objectifs justifient la rumeur sur la rentrée scolaire : d'abord, le mécontentement provoqué, notamment parmi les anciens proviseurs, par les nouveaux critères de nomination des directeurs de lycées. D'après de bonnes sources, la liste des nouveaux directeurs des établissements du secondaire sera incessamment publiée, si ce n'est déjà fait sur Internet. Mais qui sait ? Certains candidats promus à ce poste risquent de déplaire à leurs futurs administrés, et il leur arrivera ce qui s'est produit avec quelques uns des directeurs régionaux de l'enseignement secondaire nommés récemment. On nous apprend, par exemple, qu'à Bizerte, à Sidi Bouzid et au Bardo, on n'a pas voulu des directeurs régionaux désignés et que les postes de ces derniers sont encore vacants. Est-ce suffisant pour bloquer la marche du travail dans leurs administrations respectives ? Il semble que oui, malheureusement. Et c'est ce qui fait craindre à certains l'obligation de retarder la rentrée des classes, du moins dans les zones citées. Imaginez une rentrée programmée par régions ! En fait ce n'est pas une originalité : en France, les élèves ne rentrent pas tous en même temps, et la reprise est organisée selon des calendriers différents. Une idée à creuser, surtout qu'au niveau de l'horaire administratif, nous avons déjà adopté une répartition semblable qui distingue la capitale des autres villes du pays. Le premier «examen» de l'année ! En tout cas, on sera forcément amené à retarder la rentrée dans les villes tunisiennes où le climat sécuritaire demeurera, pour une raison ou une autre, très instable. Nous savons tous que cela ferait l'affaire de certains « perturbateurs » qui ne veulent pas voir la Tunisie postrévolutionnaire retrouver le calme. D'ailleurs, on est en droit de se demander si ce ne sont pas ces mêmes perturbateurs qui répandent la nouvelle sur un possible report de la rentrée des classes. Ils seraient également derrière les appréhensions émises un peu partout quant à la tenue et à la réussite des élections du 23 octobre prochain. A ce sujet, nous avons entendu certains soutenir que l'on sera obligé d'interrompre les cours à cette occasion, vu que beaucoup d'étudiants originaires des villes de l'intérieur mais inscrits dans des établissements de la capitale ou de la côte auront du mal à accomplir leur devoir citoyen dans le bureau de vote dont ils relèvent. Un tel obstacle ponctuel pourrait à leurs yeux justifier le report de la rentrée. On voit bien, cher lecteur, que même le plus faible des arguments est invoqué par les pêcheurs en eau trouble, pourvu qu'il sème le trouble (justement) dans les esprits. Le Ministère de l'Education et celui de l'Enseignement supérieur doivent réagir de concert à la diffusion de ces rumeurs parfois ridicules. Le premier, surtout, doit nous dire si, dans les lycées des différentes villes tunisiennes, tout est fin prêt pour une reprise normale des cours. Nous savons que M. Taieb Baccouche et ses collaborateurs sont depuis des mois débordés et sollicités de toutes parts. Mais la première rentrée scolaire de l'après-Révolution est un nouveau rendez-vous à ne pas manquer, ou plutôt une nouvelle épreuve à franchir. Comme pour les examens nationaux de juin dernier, il faut relever tous les défis à propos de la prochaine rentrée. Elèves, responsables et parents doivent, les premiers, contribuer à sa réussite. Ce sera la première bonne note de l'année scolaire 2011-2012 ! Badreddine BEN HENDA
Officiel : Pas de report de la rentrée scolaire Suite à la rumeur qui circule depuis quelques jours sur le réseau social Facebook concernant le report de la rentrée scolaire jusqu'à l'après vote, Khaled Chebbi chargé de communication au sein du ministère de l'Education, a démenti officiellement la rumeur insistant que la reprise des cours s'effectuera le 15 septembre 2011.