Sur le site web du journal « Le Temps », http://www.letemps.com.tn vous pouvez lire à la fin de certains articles plusieurs commentaires rédigés par des internautes en réaction aux propos des journalistes. Evidemment, et comme les responsables du journal le précisent : « ces commentaires n'engagent que leurs auteurs », mais j'ai personnellement tenu à relever les nombreuses réactions à la série d'articles intitulés « Le couffin de la ménagère » publiés durant ce mois de Ramadhan 2011. C'est une sorte de reconnaissance de votre talent et de remerciement à votre intérêt pour cette rubrique qui tente de dénoncer les abus dans le domaine de la consommation… Cela commence par un jeu de mots signé par un internaute : « coup fin dans le couffin » et se poursuit en ces termes : « le circuit de distribution est une pieuvre à bras de requins et de piranhas grâce aux lois et au mutisme gouvernemental. Comment permet-on que les pommes de terre se vendent enveloppées dans de la boue ? Comment permet-on que des produits pourris ou ramassés avant saison puissent se vendre légalement ? Pourquoi n'impose-t-on pas un calibrage des légumes, fruits, œufs… Pourquoi vend-on des légumes avec leurs tiges que le marchand s'empresse d'enlever pour les revendre aux éleveurs de bétail ? Y a-t-il un institut qui surveille les produits et les publicités mensongères ? Nous sommes dans le même système depuis des siècles, rien n'a changé à part la manière de presser et d'oppresser le consommateur. » Autre réaction celle relative à un reportage réalisé à Tabarka : « vous n'avez pas à aller jusqu'à Tabarka. La situation que vous décrivez est exactement la même partout en Tunisie du Nord au Sud. Il suffit de faire un saut à Bab El Fella ou dans toutes les villes et villages. Les boutiques bien achalandées sont toujours réservées à une certaine classe…. Cet état des choses dure et perdure depuis des décennies. Il veut dire que les gouvernements d'hier et d'aujourd'hui n'ont jamais considéré la consommation et le quotidien du Tunisien comme relevant de leur préoccupation. » A propos d'un autre reportage réalisé à Hammamet, un internaute écrit : « si à Hammamet les prix grimpent pour atteindre de tels sommets, que dire d'autres régions aussi pauvres que la pauvreté, où les prix ont dépassé ceux de Hammamet, comme à Jbenyana, près de Sfax ? La cherté bat son plein et le gouvernement garde un silence de mort. » Une lectrice propose de « sanctionner ces individus démunis de principes moraux. Et dire que ce sont des musulmans qui arnaquent les clients, en plein mois de Ramadan ! Ils ne l'emporteront pas au Paradis j'espère. Il faut sanctionner sévèrement ces fraudeurs ! » A propos des contrôleurs, un autre écrit : « on nous annonce tambour battant quelques dizaines de contrôles n'ayant constaté que quelques augmentations illégales de prix. C'est prendre le tunisien pour un abruti ! Débarrassez-nous de ces pseudo-contrôleurs sanitaires, de prix ou de normes. Au moins on gagnera leurs salaires. » La hausse vertigineuse du prix du poisson, s'explique, selon un internaute par le fait qu'il y a « des pêcheurs étrangers qui raflent nos poissons, les magouilles des pêcheurs tunisiens de haute mer qui préfèrent vendre leur pêche aux italiens en devises. Et puis il y a les intermédiaires de la distribution, ces requins qui décident de la nature, de la quantité et du prix, quitte à jeter le reste à la mer. » Et on termine ces réactions avec ce proverbe inventé par une lectrice à propos de la qualité des produits entre hier et aujourd'hui : « montre-moi ton bien être à cinquante ans, je te dirais ce que t'as mangé étant enfant. »