«L'intérêt du groupe a toujours primé» «Le niveau faible du Championnat entrave la progression de nos joueurs» Quand on sait que le discours d'un entraîneur à la veille de l'Afrobasket pèse lourdement sur le mental de ses joueurs, on comprend clairement cette belle performance réalisée par notre cinq national à Madagascar lors de l'Afrobasket sous la houlette du coach Adel Tlatli qui, en un laps de temps a fait des miracles en remportant le premier titre africain pour la Tunisie. Adel a pu redonner une âme et un style de jeu à cette équipe qui a détrôné l'Angola, le géant africain. Ce n'était pas facile car seul le travail compte pour ce technicien que le basket tunisien a besoin toujours de ses services Que représente pour vous ce premier titre africain ? C'est une récompense exceptionnelle. C'est un rêve qui se réalise pour le basket ball tunisien. Tous les Tunisiens sont fiers de cet exploit Quels ont été les principaux atouts de cette réussite ? La cohésion de l'équipe, l'esprit du groupe, l'humilité de la part des jours et un grand amour pour les couleurs du pays ont été les principaux atouts qui ont fait la force de notre équipe. Ceci sans oublier la mobilisation du staff technique et administratif de la FTBB Vous étiez au départ optimiste allant même déclarer que le titre est à la portée du cinq tunisien ? Quand on voit l'évolution de l'équipe depuis 2007, on voit que l'équipe tunisienne peut aller loin avec la même ossature. C'est un groupe qui a évolué ensemble et a travaillé avec tant de sérieux et de dévouement aux couleurs nationales. L'intérêt du groupe a ainsi primé. Il n' ya pas de vedettes et c'est ce qui explique ces bonnes performances. Pourtant vous étiez privés de pas moins de quatre titulaires ? C'est le groupe qui a primé. Il y a eu des défaillances pour des raisons multiples. Atef Maoua s'est marié. Braa et Hédidane voulaient faire le ramadan. Je pense que notre effectif est assez riche et que tout le monde présent à Madagascar a tiré son épingle du jeu Votre tâche n'a pas été facile contre l'Angola ? C'est un match exceptionnel. Ce n'était pas facile face à ce géant africain. Psychologiquement c'est une équipe qui est au dessus de tout le monde, qui a beaucoup de moyens humains et financiers. Figurez-vous son staff était composé de 25 personnes alors que nous étions trois de s'entourer de notre team national. C'est une équipe imbattable qui n'a pas perdu aucun match depuis 1999 avec une participation à trois olympiades. Les Angolais respirent le basket. Ils vivent avec. Le soir du match il y avait deux avions qui débarquaient avec deux supporters. C'est dire le poids de ce sport chez les Angolais. A 22 points, l'équipe nationale a chuté à 10, le match a failli basculer en faveur des Angolais ? C'est vrai en suivant de près ce match, chacun pensait que l'Angola va revenir. Mais on savait d'avance que la Tunisie va gagner l'Angola avec un écart de 20 points. Il fallait faire un match exceptionnel et sans faute. Le plus important c'était lors du retour aux vestiaires où nous avons bien géré le match Pensez-vous que Mejri a fait la différence ? Il a été le point fort de l'équipe. Son apport a été important notamment au niveau du rebond et de la défense. Vous avez trouvé des difficultés contre la Côte d'Ivoire ? Nous sommes partis à Madagascar pour faire mieux qu'en 2009. Il ne faudrait pas perdre contre la Côte d' Ivoire car on risque de se trouver en quatrième position. Chose inacceptable pour une équipe qui voulait avancer et non reculer par rapport à la dernière édition de l'Afrobasket. Il y avait une grande pression sur l'équipe. La Côte d'Ivoire n'était pas facile à manier. Elle a beaucoup évolué depuis le Mondial. Et là le match était très disputé et nous avons eu finalement le dernier mot Vous-attendiez –vous à ce que trois joueurs vous fassent figurer dans le top cinq africain ? C'était extraordinaire. On rêve de cet exploit. Personnellement, j'étais appelé à désigner les cinq meilleurs joueurs du tournoi, j'ai mis que deux joueurs en l'occurrence Salah Mejri et Marouène Kechrid. Je n'étais pas égoïste. Makram Ben Romdhane était le troisième car il a été la révélation de ce tournoi mais malheureusement, il était blessé. Il aurait dû faire sortir une grande finale Nous sommes à quelques mois des jeux olympiques de Londres. Comptez-vous aller loin avec cette équipe ? Je ne peux pas répondre car je dois discuter avec mes employeurs qui sont le ministère des sports et la FTBB. Je suis contractuel jusqu'au mois de décembre. Il y aura les élections. Aux nouveaux élus de choisir le staff technique. Je le dis je travaille pour le basket tunisien et non pour les personnes Vous avez parlé des gens qui vous mettent les bâtons dans les roues. Qui sont-ils ? Avant notre départ on nous critiquait et on nous accuse de tous les maux. Je ne réponds pas à ces gens car on est passé à un palier supérieur. Il faut être plus haut et surtout ne pas polémiquer avec eux. C'est vrai que je suis maintenant en position en force. Mais je le redis, seul le travail sur le terrain vous permet de se distinguer. Les malhonnêtes se reconnaitront et ne peuvent pas aller loin. Lorsque le Président de la FIBA vous félicite et vous dit que vous êtes la meilleure équipe africaine qui joue à l'européenne, ca c'est ma grande satisfaction. Ceci dit je remercie tous les tunisiens qui étaient derrière la réussite de cette équipe. Tout le monde a applaudi notre exploit. Tant pis pour cette minorité qui ne veut pas du bien pour son pays. Je pense que c'est le moment de la réconciliation. Cette réussite ouvrira-t- elle la voie au professionnalisme à nos joueurs ? Oui, plusieurs joueurs ont été sollicités par des grands clubs. Personnellement je les aide pour qu'ils sortent car il faut avouer que nos clubs ont bloqué le basket par manque de moyens. Le niveau faible du championnat handicape la progression de nos joueurs. On ne peut pas faire une grande équipe nationale sans un championnat compétitif et un staff technique compétent. La situation est difficile mais il faudrait restructurer de nouveau le basket tunisien sur des bases solides