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Un parti pour les patrons
L'idée germe et sera soumise à l'UTICA
Publié dans Le Temps le 07 - 09 - 2011

Après la création du Parti du Travail de Tunisie par Abdejelil El Bédoui, universitaire et syndicaliste, la question se posait : et si les patrons créaient leur propre parti ?
Lors de la dernière réunion du Bureau Exécutif de l'UTICA, Hamadi Ben Sedrine, homme d'affaires connu opérant dans plusieurs secteurs, commerce, hôtellerie et services, a lancé l'idée de créer un parti pour les patrons. Il s'explique.
Pourquoi la création d'un tel parti aujourd'hui ?
En réponse à cette question, il a précisé « qu'avant d'annoncer l'idée devant les dirigeants de l'Utica, j'en avais discuté avec MM. Hachemi Elloumi, Hamadi Sahraoui et d'autres. C'était une réunion en présence des membres du bureau exécutif, des présidents des fédérations et des unions régionales. Dès le lendemain des dizaines d'hommes d'affaires et d'artisans m'ont contacté pour exprimer leur appui ».
Pourquoi, un parti pour les patrons ?
Il considère que « les patrons subissent une situation très difficile : sit-in, grèves anarchiques, recul des indicateurs économiques…. En plus avec le climat de liberté et de démocratie, s'abstenir ou rester indifférent à la chose publique est une défaillance et un manquement de la part des patrons. Avoir un parti qui défend les intérêts des patrons augmente leur légitimité.
C'est un complément à l'action de l'Utica. C'est aussi un facteur d'équilibre dans le paysage social national ».
A-t- il le soutien des structures de l'Utica ?
Il compte lors de la prochaine réunion du bureau exécutif de l'Utica, proposer que ce point soit à l'ordre du jour du Conseil national. Si l'idée trouve un écho favorable, il avancera vers sa concrétisation. Chaque patron est libre d'adhérer au parti de son choix. Avoir un parti qui rassemble chefs d'entreprises et artisans donne plus de poids à cette catégorie sociale.
Quand aux objectifs de son parti, il les résume en ces termes :
« Les Egyptiens nous ont devancés dans ce domaine avec la création du parti : « Al Masryoun al Ahrar » (Les Egyptiens libres). Si jamais ce parti voit le jour, il aura, à mon avis, comme objectifs, entre autres, d'encourager l'initiative privée, la création d'entreprises et l'investissement, la révision des lois qui lèsent les hommes d'affaires et les chefs d'entreprises, être présent dans le Parlement après la Constituante, participer au Gouvernement avec nos compétences dans les domaines du commerce, de l'industrie et du développement régional. De même les chargés des affaires commerciales dans les ambassades devraient être proposés par l'Utica. Nous tisserons des liens avec les partis étrangers qui partagent nos idéaux. »
S'il est vrai que la création d'un parti pour les patrons est une idée originale, des questions restent posées. Comment va-t-il gagner une assise populaire et une base électorale large ?
Peut-il aller très loin ?
L'avenir nous le dira.


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