Si l'information vient d'être annoncée aux fonctionnaires de l'Etat concernant la période de déboursement des salaires et qui est prévue pour ce mois, les employés du secteur privé doivent attendre un petit moment. L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), se penche ces derniers jours sur la vérification des conventions signées dernièrement. En fait, la section du secteur privé au sein de l'UGTT est en train d'accomplir cette tâche avec la centrale patronale, l'Union Tunisienne de l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat (UTICA). Outre la vérification des conventions, les deux parties vérifient aussi les grilles des salaires ainsi que les primes spécifiques. Cette opération s'effectue juste avant la publication du contenu des conventions sur le Journal Officiel de la République Tunisienne. D'ailleurs, « le déboursement des salaires dans le secteur privé est prévu pour le mois d'octobre », confirme M. Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint chargé du secteur privé à l'UGTT. A rappeler dans ce cadre que 1,5 million d'employés dans le secteur bénéficieront de ces augmentations. Quant aux fonctionnaires de l'Etat concernés par ces augmentations, ils sont de l'ordre de presque 483 mille en plus des 150 mille agents des établissements publics. Les salaires leur seront déboursés avec effet rétroactif, soit les mois de mai, juin, juillet, août et septembre mais selon le secteur.
Consommateur en difficulté
Tant attendues certes, par les Tunisiens qui trouvent des difficultés à boucler le mois à cause de la hausse des prix, ces augmentations ont été décidées dans un contexte le moins que l'on puisse dire difficile. L'activité économique passe depuis le 14 janvier par une crise : régression des exportations, recul des IDE et surtout hausse des indices des prix. Chiffres à l'appui, les statistiques démontrent que l'indice des prix à la consommation familiale (IPC) pour le mois d'août ont enregistré une augmentation de 0,5 % par rapport au mois de juillet, déclare l'Institut National de la Statistique à l'agence Tap. Chedly El Béji, Directeur des indices des prix et de la production à l'INS déclare à la Tap que « les prix des produits alimentaires et des boissons ont augmenté de 1,4% contre 0,9 % au cours de la même période de l'année précédente et aussi une hausse des prix des viandes (2,9%) et des huiles et graisses (1,4%). Les prix du lait, fromage et œufs ont enregistré, également, une croissance de 2,4% contre 0,6% au cours de la même période de l'année dernière et l'indice des prix des légumes a atteint 1,1% », d'après la même source. Cela s'explique pour le responsable par deux facteurs, à savoir : le mois de Ramadan et la présence des Libyens chez nous. Mais s'agit-il vraiment de ces raisons uniquement ? Nul ne peut nier que le manque de contrôle économique dans presque toutes les régions a fait que les commerçants -toutes spécialités confondues- ont imposé leurs prix aux consommateurs. Les viandes rouges se pratiquaient lors du mois de Ramadan à 16 dinars le kilo. Le poisson, comme de coutume, n'est pas à la portée du consommateur à revenu limité. Les légumes et les fruits saisonniers se vendent également plus cher que l'année dernière. Une question se pose ainsi. Les augmentations salariales seront-elles vraiment efficaces et contribueront-elles réellement à l'amélioration du pouvoir d'achat du Tunisien si ce dernier continue de payer très cher les pratiques des commerçants ?
Impact
Les experts considèrent que ces augmentations étaient nécessaires pour dynamiser l'économie. Il faut miser sur le commerce intérieur d'après les économistes. Toutefois, l'économie tunisienne peut-t-elle compter réellement sur le consommateur local quand on sait que ce dernier reste le dindon de la farce. Les augmentations salariales peuvent elles être efficaces sachant que les efforts manquent pour moraliser le marché ? A rappeler enfin que vu les circonstances par lesquelles passe la Tunisie, les augmentations ont été effectuées sur la base salariale de l'an 2010. Sana FARHAT
Autres indices
L'indice des prix du groupe -logement- eau-gaz- électricité, a enregistré une hausse de 0,4%. Ainsi, le prix des loyers a connu une hausse de 0,3% et le coût d'entretien et de réparation des logements a progressé de 1,7%. Les prix du groupe -restaurants-hôtels-, ont enregistré une croissance de 0,4% alors que ceux du groupe -loisirs-culture ont augmenté de 0,2%.
Une réunion entre l'UGTT et l'UTICA, aujourd'hui
Dans le cadre des négociations sociales, une nouvelle réunion est prévue aujourd'hui vers 10 heures du matin au siège du ministère des Affaires sociales entre l'organisation syndicale (UGTT) et la centrale patronale (UTICA). Les deux partenaires se penchent sur la négociation de la Convention cadre du secteur privé. chita19 [email protected]