L'équipe nationale tunisienne de volley-ball a, encore une fois, échoué dans la reconquête du titre africain. Un sacre qui nous échappe depuis l'édition de 2003…en Egypte. Cette année là, les Tunisiens s'imposèrent devant les Pharaons sur leur terre. Depuis, ces derniers se sont remis au travail pour remporter les éditions suivantes, celles de 2005, 2007 et 2009. Du côté de la FTVB, on s'est installé dans un confort inquiétant avec pour conséquences, une 5ème place lors de l'édition de 2009. Un résultat qui en dit long sur la valeur du travail accompli par ceux qui veillent sur les destinées du volley-ball tunisien. Un sport qui ne fait que régresser d'année en année et qui, on peut le dire sans risque de nous tromper, a touché le fond. Qui en est responsable et pourquoi sommes-nous tombés aussi bas ? Il ne nous sera pas difficile de répondre à ces deux questions puisqu'il est clair que l'actuel bureau fédéral a affiché ses limites, mais il ne faudrait pas lui attribuer l'entière responsabilité de cette débâcle. Si on en est là, c'est tout simplement parce qu'on a tout misé sur l'équipe senior, en négligeant le travail de base, à savoir la formation des jeunes tant au niveau des équipes nationales qu'au niveau des clubs. Beaucoup de moyens à la disposition des seniors pour des broutilles. Le Club Sportif Sfaxien s'est fait étriller chez lui en coupe d'Afrique des clubs champions, alors que la Tunisie pourrait, au meilleur des cas, terminer ce championnat d'Afrique des Nations à la 3ème place en battant demain l'Algérie. Beaucoup d'argent dépensé pour rien. Ce que nous reprochons à l'actuel bureau fédéral, c'est le fait de ne pas avoir eu le courage de faire l'impasse sur cette édition et d'avoir négligé les jeunes. Les cadets et les juniors, dont la marge de progression est énorme, n'ont pratiquement pas fait de préparation avant de prendre part aux championnats du monde qui se déroulèrent en Argentine et au Brésil. L'improvisation a supplanté le travail méthodique et le palliatif a remplacé le moyen et long termes. En fait, ce sont deux notions qui n'ont jamais existé en Tunisie. Marge de progression limitée Face à l'Egypte, les Tunisiens ont affiché leurs difficultés actuelle. Les champions d'Afrique se sont, à la limite promenés pour l'emporter facilement. Le résultat final de cette demi-finale ne nous étonne guère mais il nous renvoie une réalité des plus amères que nous avons toujours voulu ignorer. Il s'agit de la valeur intrinsèque de l'actuelle génération qui est loin de valoir sa devancière. Les Garci, Kâabi, Ben Slimène, Ben Hassine et autres sont loin du niveau de leurs aînés que sont les Belaïd, Guidara, Fehri… et Hfaïedh. Ce dernier, rappelé pour encadrer ses « jeunes » coéquipiers, n'a rien pu faire. Il était censé améliorer la qualité de la réception, il n'en fut rien puisque les Egyptiens marquèrent plusieurs points sur des « Aces ». Il aurait fallu garder Lyès Karamosli, qui demeure une valeur sûre et l'encadrer encore plus pour lui donner la possibilité de réaliser que le sport d'élite n'est pas une mince affaire. Quoi qu'il en soit, le rappel de Hfaïedh ne doit pas être un prétexte pour tirer à boulets de canon sur l'entraîneur national et sur les responsables de la FTVB. Il faudrait instaurer un dialogue pour débattre du problème, arrêter en un premier temps la liste des maux de ce sport et proposer par la suite des solutions. Le tout doit se faire dans la transparence la plus totale pour le bien du volley-ball tunisien. Il va sans dire que le tout doit être entrepris par de nouvelles têtes car nous savons tous qu'il est impossible de faire du neuf avec du vieux…