De notre envoyé spécial Rafik BEN ARFA - Dans sa conférence de presse tenue la veille du départ de l'Espérance pour rencontrer Al Hilal, Nabil Maâloul a abordé succinctement mais assez clairement, les points qui vont déterminer le sort de cette rencontre qu'il estime être la plus difficile du parcours de son équipe. Psychologiquement tenue pour un match-piège, il est de la plus haute importance de disputer cette rencontre avec une « tête » vide de réminiscence du passé, des déclarations provocatrices sujettes à la déstabilisation, des paramètres théoriques qui veulent avantager l'Espérance mais qui peuvent être trompeurs. Maâloul assure que ses joueurs en sont conscients. Stratégiquement comprise comme clef pour la finale, cette rencontre exige aussi de tenir compte du contexte socio-géographique dans lequel elle va être jouée. Des supposées contraintes de l'adversaire que le fait de jouer chez lui pourrait le pousser à prendre des risques qu'il serait opportun d'exploiter. Ce sont là les principaux points où l'Espérance doit subir l'événement. Calme et sang froid, oubli de toute provocation, présence d'esprit à tout instant et détermination à négocier le moindre duel sont donc nécessaires pour faire face à l'avantage d'Al Hilal dans ce qui va être la première phase d'une demi-finale où celui qui reçoit a, en théorie, la main. Cela ne veut pas dire que l'Espérance va seulement contrer ces avantages de l'adversaire. Nabil Maâloul l'a, aussi, bien expliqué. Si les joueurs doivent oublier les préjugés favorables en valeur pure que les observateurs accordent à l'Espérance, c'est principalement pour jouer sur leur valeur réelle. Ne pas laisser l'adversaire imposer son style n i prendre en main le jeu en rythme et occupations de terrain. D'aucuns s'inquiètent de l'absence de Traoui et ils ont raison. La présence d'Afful tranquillise beaucoup. Mais le fait le plus important c'est l'audace, calculée, dont fera preuve Maâloul de se priver volontairement d'un des deux principaux meneurs traditionnels. La preuve que l'Espérance va ce soir négocier Al Hilal tel qu'il sera réellement et n on pas comme on l'a vu les autres fois. C'est-à-dire décidé à jouer totalement sa carte à l'aller. Donc, il va attaquer plus que de coutume et on aura besoin non plus de meneur en surnombre mais de joueurs capables de se reconvertir à chaque perte de ballon et de relancer le jeu à chaque récupération. Que peut-on ajouter à cette analyse succincte ? peut-être, émettre l'espoir de voir l'Espérance ne pas dépenser toute son énergie, comme les autres fois durant la première moitié de la rencontre et ne pas trouver durant la seconde avec quoi gérer la furie d'un adversaire acculé à tout tenter jusqu'à la fin. Mais comme dans toute confrontation, bien des préventions peuvent s'avérer fausses tant les conditions qu'imposent les circonstances peuvent varier. De match-piège, cette rencontre peut finalement être une simple formalité si l'équipe tunisienne réédite son exploit du Caire en marquant un but avant l'adversaire. Elle peut aussi trop durer pour les nôtres s'il s'avère qu'ils n'ont d'autres ressources que celles de se défendre. Dans sa conférence de presse, Nabil Maâloul a précisé une dernière chose que finalement elle sera à la base de la solution : que ses joueurs sont désormais, bien rodés pour ce genre de confrontations africaines. Donc, bien armés pour improviser en cours du jeu et selon un scénario que nous ne pouvons en fin de compte prévoir avec précision. M.ZOUBEIDI
En direct de Khartoum •La délégation tunisienne conduite par Hamdi Meddeb a été accueillie à l'aéroport de Khartoum par notre ambassadeur au Soudan Walid Doudech qui était accompagné du consul Mohamed Amine. Etaient également à l'accueil le vice-président d'Al Hilal et le chargé des relations extérieures. •L'avion spécial affrété par l'Espérance a décollé de Tunis à 11h30 exactement pour atterrir quatre heures 30 minutes plus tard à Khartoum. Un service impeccable sur le vol Nouvel Air et une disponibilité de tous les instants de la part de l'équipage. •Pas moins de 21 journalistes ont accompagné l'Espérance à Khartoum : toutes les Radios et les trois chaînes de TV : nationale, Hannibal et Nessma. Mais pas tous les quotidiens. -1. Cette fois-ci Khémais Dridi n'était pas accompagné de Walid Ben Abdallah. Cela ne l'a pas empêché de préparer avec toute la minutie requise le séjour de la délégation espérantiste : séjour de l'équipe, celui des quelques supporters comme celui des journalistes. •La capitale Khartoum n'est plus celle des années précédentes : une capitale propre avec des routes goudronnées et une autoroute s'étendant sur plusieurs kilomètres. Autre remarque importante : le comportement de ses habitants : disciplinés, corrects, serviables. Cela veut tout dire et suivez le guide. •Quelque cinquante Tunisiens exercent dans la capitale soudanaise : dans le pétrole, les banques et l'Informatique. Tous satisfaits de leurs conditions de séjour. -1. Le point de presse de Nabil Maâloul à l'hôtel a attiré plus de cinquante représentants des médias : tunisiens et soudanais. Presse écrite, parlée et télévisée. Et quel sang-froid de Nabil Maâloul de répondre à leurs questions pendant plus de soixante minutes. •42 degrés à l'arrivée à Khartoum, 41 degrés samedi et on annonce 42 pour dimanche. Heureusement que le coup d'envoi du match a été fixé à 21 heures. H.L. Un horaire où il fait légèrement moins chaud. Formation probable : Ben Chérifia – S. Derbali-Chemam- Hicheri- Banana- Korbi- Mouelhi- Afful- Msakni (Darragi)- Bouazzi- Njang.
Khartoum en ébullition Jamais, nous dit-on ici à Khartoum, un match n'a connu semblable engouement que celui qui va opposer ce soir Al Hilal à l'Espérance de Tunis. A tel point que les supporters du frère ennemi, Al Merrikh, se sont engagés à venir soutenir ce qu'ils qualifient, à raison, comme le représentant du football soudanais. Les raisons d'un engouement sans précédent Pourquoi tout cet engouement ? Les raisons sont multiples -L'Espérance que l'on qualifie la meilleure en Afrique à l'heure actuelle ne l'est pas écrit-on, Al Hilal démontrera qu'elle est encore meilleure. -Le souvenir du 5-1 concédé à Tunis en 2005 est à effacer dès ce soir. Le quotidien Dernière Minute le rappelle dans sa parution d'hier en écrivant : « Les Bleus sont appelés à tirer les leçons du passé entre les deux équipes et à rectifier le tir. -Le souvenir d'un certain CA-Al Hilal à Radès en éliminatoires de cette même ligue africaine et le sort qui a été réservé à l'équipe. Les journaux le rappellent et nous l'avons relevé dans nos discussions avec les Soudanais. -Enfin et surtout, tout le pays estime qu'il est temps qu'une équipe soudanaise aille en finale et remporte cette ligue africaine qui lui a toujours échappé contrairement aux équipes tunisiennes. Remettre les pendules à l'heure Aucun journal de la place n'a passé sous silence le rendez-vous de ce soir . « Avec Al Hilal pour une large victoire , passage obligé pour la finale » c'est le titre de l'éditorial du même journal Dernière minute. Le captain Ali Zoubeir un ancien d'Al Hilal a tenu à rassurer tout son monde : « Al Hilal n'a jamais été aussi fort techniquement, tactiquement et mentalement avant de poursuivre que l'Espérance dispose de joueurs de qualité avec pour point fort son milieu du terrain ». Le tabloïd « Le Sport » réserve quatre pages au match de ce soir avec des photos représentant l'arrivée de l'Espérance à Khartoum accompagnés d'une longue déclaration de Nabil Maaloul. Et beaucoup de commentaires : « L'organisation défensive sera la clé du match » ou encore : « L'EST a souvent pris le meilleur sur les équipes soudanaises : 2-1 ; 2-0 ; 5-1. Il est temps de remettre les pendules à l'heure ». Le quotidien « Le Témoin » titre « En route vers les rêves d'or : la finale et la victoire… et de poursuivre le moment est venu pour faire du football soudanais le meilleur en Afrique. Le départ se fait dès ce soir par le biais d'une large victoire sur l'Espérance. Nous appelons tous les supporters du pays d'oublier leurs rancunes réciproques et de s'unir autour d'Al Hilal ». EST : mentalement au point Voilà en gros ce qui se dit dans les journaux comme dans les cafés. Un seul thème dans les discussions : le match de ce soir avec un appel à préserver le calme sur les gradins et éviter la cohue à l'entrée et à la sortie du stade. Un appel également aux supporters les exhortant à faire preuve de fair play et de correction. Côté Espérance, les choses se déroulent dans les meilleures conditions sur les lieux de séjour comme aux entraînements avec une garde rapprochée devant l'hôtel et pendant tous les déplacements de l'équipe vers le stade évidemment . Hamdi Meddeb supervise de loin tout « qui se déroule autour des joueurs. Ces derniers sont confiants, mentalement au point. Nabil Maaloul également tout en gardant le black out quant à la composition de la formation rentrante.
Khaled Korbi : « Nous nous en sortirons » Le Temps : Nouveau défi avec un autre déplacement insidieux, à Khartoum cette fois-ci. As-tu une idée de la manière avec laquelle sera-t-il négocié ? K. Korbi : Très difficile ce match contre Al Hilal, je n'en doute pas. Car parvenue à ce stade de la compétition. Toute équipe n'a pour seul objectif que de viser la finale que dire quand Al Hilal va jouer à domicile. Comment négocier ce match ? Comme l'Espérance l'a toujours fait jusque-là : ramener un résultat positif à Tunis. •Nous savons pour résultat positif est synonyme de partage des points pour l'Espérance. Qu'en penses-tu ? -Rentrer à Tunis avec le point du nul est positif, l'essentiel est de ne pas perdre en déplacement. Il n'empêche, nous avons toujours joué pour gagner mais il faut reconnaître que nous avons eu à rencontrer de grandes équipes dans la phase des poules en étant les seuls à ne pas connaître de défaite Al Hilal du Soudan ne manque pas d'arguments et ça va être compliqué. •Quels sont ces arguments ? -C'est une équipe qui pratique un football direct, deux attaquants rapides, deux bons pivots. Al Hilal force le respect et je répète que ce sera très difficile pour nous mais nous nous en sortirons. •Haythem Mustapha sera l'attaquant à surveiller de très près. Ce rôle va-t-il incomber à Khaled Korbi ? -Je n'en sais rien pour le moment du moins. Jusqu'à l'heure où je vous parle, j'ignore quel rôle me sera attribué. Je suis, néanmoins, prêt pour toute tâche aussi compliquée sera-t-elle. •Nous connaissons tous la manière peu orthodoxe qui est réservée aux équipes visiteuses par le public d'Oum Dormen ? -L'Espérance est habituée à ce genre de provocations à l'image de ce qui s'est passé quand elle a rencontré le TPMazembe. Une fois sur le terrain, les joueurs n'ont qu'une seule et unique préoccupation : aller vers l'objectif visé en début de saison.
