Hier a eu lieu la première audience de la cour concernant l'affaire de l'aéroport où étaient impliqués, les membres de la famille du président déchu, ainsi l'ancien directeur de la sécurité présidentielle le général Ali Sériati. Rappelons que les proches de Ben Ali, dont plusieurs membres de sa belle famille, ont été interpellés in-extremis, à la salle d'embarquement de l'aéroport de TunisCarthage, alors qu'ils tentaient de fuir, pendant que la Révolution était à son paroxysme. Ils étaient en possession de bijoux de valeur. Ils ont été Inculpés de trafic de devises étrangères, contrebande d'or et de devises, alors qu'Ali Sériati a été inculpé de complicité, notamment par le fait de leur avoir facilité l'obtention de passeports. Devant le tribunal de première instance de Tunis, ils écopèrent de condamnations à différentes peines de prison, alors que Sériati, excipant du principe de la baïonnette obéissante, soutenant qu'il avait strictement appliqué les, ordres de son supérieur, a été acquitté. Le parquet ayant interjeté appel des jugements concernant tous les inculpés, la première audience a été fixée pour hier, 3 octobre. Il y avait déjà du mouvement depuis huit heures du matin, aussi bien à, la salle d'audience que devant la cour d'appel de Tunis. Dès l'arrivée du fourgon cellulaire qui amenait les détenus concernés au tribunal, les badauds se sont vite attroupés, et les vues étaient braquées notamment sur Imed Trabelsi. Celui-ci avait à un moment donné, manifesté son refus à assister à l'audience, attitude qu'il réitéra d'ailleurs à l'audience d'hier. La salle d'audience, exigüe pour ce genre d'affaire, était de toutes les façons comble. Comme d'habitude, il y avait des représentants de toute sorte de médias, en plus de certaines personnes qui sont venus pour se défouler en disant tout haut ce qu'ils pensent de cette affaire en particulier, et de la Justice en général. Alors que parmi les accusés, une dame (Rim Mahjoub) apparemment angoissée, a craqué au point de perdre connaissance. Les secours ont été appelés mais l'ambulance qui arriva d'urgence, n'a fait que stationner devant le bâtiment de la cour d'appel, pour retourner vide, la dame en question ayant vite repris ses esprits. Après que l'affaire a été appelée et que le président a fait un bref rappel des faits, la parole a été donnée à la défense. De ce côté de la barre, les avis sont partagés. Certains avocats pensent en effet, qu'il s'agit malgré tout d'un procès politique. D'autant plus que le secteur de la Justice n'a pas encore été totalement purifié. Ils ne sont pas pessimistes pour autant, puisqu'ils estiment que les choses s'amélioreront sûrement après le 23 octobre date des élections de la Constituante. Raison pour laquelle, ils ont demandé à la cour le renvoi de l'affaire après cette date, et afin qu'ils puissent réunir les éléments de leur défense. Cela dit d'autres avocats étaient, cependant prêts pour plaider de suite. La cour, après s'être retirée pour délibérer a décidé de renvoyer l'affaire au 17 octobre prochain.