«Au onzième jour de la campagne électorale, celle-ci se passe dans de bonnes conditions, à l'exception de quelques problèmes qui seront dépassés. C'est en ces termes que Maya Jéribi, secrétaire générale du Parti Démocrate Progressiste (PDP), a entamé, hier, la conférence de presse organisée pour parler de la situation dans le pays et présenter le programme santé du parti. A la question du Temps sur la dernière tentative d'agression de la chaîne Nessma par des Salafistes, après la projection du film Persépolis et le risque de déplacer les débats du champ temporel et concret à celui du sacré, servant ainsi les extrémistes, la réponse de Maya Jéribi était claire : « Il faut dépassionner le débat. S'il y a des parties qui veulent l'utiliser pour briser le processus électoral, la position du PDP est bien opposée à la violence et à la perturbation de l'opération électorale. Nous sommes pour l'Etat de Droit et le respect du sacré. Le Tunisien sait défendre le sacré sans verser dans la violence ». Dernièrement le PDP a organisé des meetings à la Cité El Mourouj, Mnihla, La Marsa, la Cité Ettadhamen, l'Ariana… L'objectif est de réaliser une réunion ou une manifestation dans toutes les délégations du pays, d'ici la fin de la campagne électorale. Les militants du PDP ont opté pour une communication constante avec les citoyens et non pour la distribution de prospectus dans les boîtes à lettres. En faisant du porte à porte et à la suite des discussions avec les citoyens, trois conclusions ont été dégagées. Primo, la prédisposition du citoyen et son intention de participer aux élections pour compléter ce qu'il a commencé le 14 janvier. « Je m'attends à un taux de participation élevé le 23 octobre déclare Maya Jéridi. Secundo, une grande conscience politique avec une préférence pour la modération et la revendication de la sécurité. Tertio, le citoyen refuse ceux qui le prennent à la légère et se payent sa tête en faisant des promesses fantaisistes, comme la gratuité de l'eau et de l'électricité. Par ailleurs, le PDP a présente ses candidats dans toutes les circonscriptions. Des contacts ont été entrepris avec des partis centristes, comme Ettakatol, le Pôle,… pour coordonner la présence des observateurs dans les bureaux de vote. Les citoyens attendent l'amélioration de leurs conditions de vie. Les prix sont élevés. Un sujet au cœur de la dignité du citoyen, la santé. Maya Jéridi précisera que « La santé est un droit qui doit être inclus dans la constitution ». Elle ne doit pas être un facteur de différenciation. Il faut la rapprocher du citoyen. Dr Abdelmajid Mselmi, membre du bureau politique du parti, rappelle que « ni les citoyens, ni les professionnels de la santé ne sont satisfaits de la situation de ce secteur ». La qualité des services hospitaliers se détériore de jour en jour. De même dans le secteur privé, les services sont satisfaisants mais la facture est très élevée ». Le citoyen supporte de 60 à 70% des dépenses de santé, à travers l'impôt, la retenue CNAM et le ticket modérateur. Après l'alimentation, la santé est le deuxième poste de dépense. Le budget du ministère de la santé est de l'ordre de 1500 millions de dinars. Le contribuable supporte à 3 à 4 milliards de dépenses pour la santé par jour, soit 2% du PIB. L'effort est grand… mais les résultats sont faibles. Le PDP fait des propositions urgentes. Le manque de spécialistes dans les régions intérieures doit être comblé. Il n'est pas normal qu'il n'y ait pas de gynécologues à Kébili. On peut recourir au service civil facultatif, après les études. Les hôpitaux régionaux, maillon faible du système, doivent être réformées et transformés progressivement en hôpitaux à caractère universitaire. Les services d'urgence sont à réformer en les renforçant par des spécialistes. Il n'est pas normal de n'avoir que des stagiaires dans les services d'urgence. En cas d'urgence, pourquoi ne pas s'adresser à une clinique, avec prise en charge de la CNAM ? La CNAM qui est un bon projet, doit améliorer ses services. D'autres maladies et opérations chirurgicales doivent être prises en charge par la CNAM Le plafond de 500 dinars par an, doit être révisé. La part du citoyen dans les dépenses de santé doit passer de 60%, à 40% sinon 30% Pour les 800.000 Tunisiens bénéficiant de la gratuité des soins, une actualisation est nécessaire. On doit tendre vers la couverture médicale universelle. Pour financer la gratuité des soins, une TVA solidaire de 19% sur les produits dont la TVA est de 18%, sera créée. Une haute autorité pour le contrôle des services médicaux, formée de personnalités indépendante, veillera à la qualité des soins. De même, une autorité pour la déontologie médicale est nécessaire. Maya Jéribi, conclura la rencontre de presse en affirmant que « la campagne électorale doit se poursuivre dans le respect mutuel entre les forces politiques et le respect du citoyen, sans passionner les débats ». Le Tunisien est modéré de nature