Il a raison Lotfus Ben Sassus, il vaut mieux en rire, plutôt qu'en pleurer. Et ses personnages, croqués en deux temps, trois mesures, comme il a le don de le faire, mine de rien, et soit dit en passant, avec toujours le mot qu'il faut qui pointe le bout de son nez, gentiment acéré, portant auréole mais ne ratant jamais sa cible, habitant sa bulle comme on rentre chez soi, les charentaises au pied, l'évidence comme seconde nature, il n'en fait pas des tonnes pour frapper là où ça fait mal. Et par les temps qui courent, justement, et la menace intégriste qui plane sur nos têtes, se taire, c'est abdiquer, ne rien faire, c'est courir au suicide, fermer les yeux, c'est mourir. Lui, il a choisi son camp, et devinez quoi ? Il est solidaire. « Touche pas à ma femme » vous dira d'emblée son joyeux luron de personnage, en enlaçant sa douce moitié. Moitié ? Euh… pas si sûr ! Tout frais sorti son nouvel album, qui rend hommage à la femme tunisienne. Car, à sa manière, avisée et truculente, Lotfi Ben Sassi titille, pique dans le vif, et annonce tout de suite la couleur. « La femme est l'avenir de l'homme », aujourd'hui plus qu'hier. Et tant pis pour les fanatiques ! Alors il oppose, en deux temps trois mesures, deux modèles de société, et c'est à vous de choisir. En une saynète, il vous reconfigure le quotidien, tel que vous avez appris à le connaître. Mais entre celui qui « adore les femmes en boîte » et celui qui « les préfère en vrac », il n'y a pas photo, n'est-ce pas ? « Je voterai pour l'homme, qui votera pour la femme, qui votera pour l'homme, qui votera pour la femme ». C'est simple comme bonjour mais il fallait y penser. Et puisque c'est le ton qui fait la musique, comme de bien entendu, mettons que sa partition à lui nous parle, l'intelligence, et l'humour en prime…