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La pire des dérives...
Mauvais traitement infligé à ses propres parents
Publié dans Le Temps le 27 - 02 - 2010

Tous les jours sur les colonnes des pages « faits divers », on peut lire ce qui ressemble à un mauvais film, à un cauchemar insensé : des mères et des pères qui se font agresser par leurs propres enfants qu'ils ont élevés avec amour et pour qui ils se sont sacrifiés durant de longues années. Mais ces grands enfants ont subi l'influence négative des mauvaises fréquentations et ils se retournent alors contre leurs propres parents avec une ingratitude démesurée. Nous ne disposons pas de statistiques précises, mais rien qu'en lisant les journaux, ces agressions sont fréquentes…
Dans la tradition tunisienne, l'amour et la dévotion envers les parents, et en particulier la mère, sont placés au dessus de tout. Or depuis quelques années cette situation a beaucoup changé, notamment dans certains quartiers .
Désobéir à toute autorité
Dans l'un de ces quartiers nous avons rencontré Sofiène, un chômeur de 36 ans, que tout le monde craint dans le quartier. Sur la main, il porte trois tatouages en forme de V, et ces «V» signifient désobéissance à toutes formes d'autorité.
Des codes qui sont établis depuis de longues années dans le milieu des grands délinquants. Concernant ses rapports avec ses parents, il confie « ils se bagarraient tout le temps car ils avaient tous deux un sale caractère, puis ils se défoulaient sur moi et mes frères. J'ai grandi sans aucun sentiment de pitié dans le cœur… »
Salem, un autre délinquant de 34 ans, a reconnu que pendant des années, il a martyrisé sa vieille mère, afin qu'elle lui donne de l'argent. Un témoignage poignant : « moi, à l'âge de 16 ans, j'étais alcoolique, je fumais et je faisais partie d'une bande. Alors ça s'est très mal terminé pour moi… Après plusieurs années de prison, j'ai décidé de changer, car lorsque ma mère est morte, je n'ai pas pu assister à son enterrement et lui demander pardon. Depuis, je visite sa tombe tous les vendredis et je lui ai juré de revenir sur le droit chemin, en espérant qu'elle me pardonnera tout ce que je lui ai fait. »
« Il tient de son père »
Mais d'autres facteurs peuvent provoquer la même situation, notamment le divorce. C'est le cas de Alia, une dame de 47 ans qui habite à cité Ezzouhour : « j'ai deux garçons de 18 et 21 ans. Le plus jeune passe son bac cette année et ne me cause pas de problèmes, mais l'aîné est complètement raté… comme son père », ajoute-t-elle avec une pointe de méchanceté. Et comme son père, il a de violentes crises de colère lorsqu'il est contrarié. Il tape alors sur tout le monde, même sa mère, qui explique : « c'est lorsque je refuse de lui donner de l'argent qu'il devient réellement fou ! »
« Le pire c'est qu'il ne veut pas travailler, car il estime que les petits boulots qu'on lui propose sont indignes de lui. Il veut être PDG. » Cela a commencé très tôt : « il avait la désobéissance dans les gènes, je ne pouvais rien lui demander. Il refusait de ranger sa chambre, il râlait et répondait sur un ton agressif. L'absence du père n'a rien arrangé, car j'avais beau essayer de le remplacer, mon fils ne me prenait pas au sérieux… Pourtant j'ai du caractère ! »
Pour un psychologue spécialisé dans les problèmes des adolescents, « il faut éviter, très tôt, de céder à ce type de caractère. Il faut parler aux enfants, dialoguer avec les adolescents, sans fuir la confrontation lorsqu'elle est nécessaire. Car c'est par le dialogue que leur sociabilité se développera et par la confrontation que leur personnalité se confirmera. »
La désobéissance au féminin
La désobéissance et les conflits peuvent aussi se conjuguer au féminin. Souad est mariée à un homme qui n'a pas de caractère et qui est souvent absent du foyer, alors elle élève pratiquement seule sa grande fille de 17 ans. « Je ne sais plus comment gérer ma fille : je lui demande du respect, elle me parle mal. On vit sous le même toit et chacun doit mettre la main à la pâte, mais c'est comme si je parlais dans le vide. Ce sont les mauvaises fréquentations qui l'attirent vers le bas et elle est en train de bouffer ma santé. »
Pourtant cette dame appartient à la classe moyenne et habite un quartier relativement aisé : « cette guerre entre nous dure depuis deux ans : elle s'est fait de nouveaux amis depuis ce moment-là, tout a changé. L'argent disparait, les mensonges sont quotidiens. Elle rentre au collège, puis en ressort sous un quelconque prétexte, elle veille très tard, ses notes sont devenues catastrophiques… J'ai essayé de discuter avec elle mais elle ne m'écoute même pas. Je l'ai punie en la privant d'argent, mais elle s'en fiche. Elle s'habille comme une fille des rues et lorsque je lui fais la remarque, elle me dit que ses copines s'habillent comme ça… Je n'en peux plus ! »
D'autres familles ont été décomposées à cause de l'ingratitude de leurs enfants. Une assistante sociale qui en a vu des vertes et des pas mûres témoigne : « à partir d'un certain stade, les insultes dépassent ce qu'un parent est capable de supporter. Malheureusement, il n'y a pas de structures pour ces jeunes délinquants et les maisons de correction et ou redressement pour ados ne sont pas bien adaptées à ce type de déviance. »
Elle nous a tout de même raconté l'histoire de son plus beau succès : une famille où il y avait des problèmes d'alcool et de violence et où son intervention a été positive. « J'ai commencé par dire à la mère d'arrêter la dérive de sa fille, qui faisait des fugues, en instaurant un dialogue basé sur l'amour maternel et la fermeté. J'ai convaincu la fille de travailler dans une usine de la région et cela lui a donné confiance en elle, et elle a réussi à se faire des amies « normales », loin de ses fréquentations douteuses d'avant. »
Mais, le plus souvent, les parents finissent sous antidépresseur. Ils culpabilisent, donnant l'impression que l'enfant a gagné. Une victoire illusoire, car il va tout perdre à long terme, puisqu'il ne saura pas se comporter en société. Or le rôle premier des parents consiste à apprendre à ces jeunes les vraies valeurs de la vie et du respect d'autrui.
Yasser Maârouf
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Quelques conseils pour faire face à la désobéissance
Notre psy a bien voulu nous donner quelques pistes pour éviter les éléments déclencheurs des colères chez les jeunes. Des conseils bien précieux pour éviter les conflits avant même qu'ils n'apparaissent…
« La colère du jeune est naturelle, il faut le savoir avant toute chose. Cela commence très tôt, vers un an et demi, lorsque l'enfant découvre l'interdit parental, ce qui va le tirailler entre l'envie de braver cet interdit et la peur de la punition. Cela provoque en lui une émotion intense et brutale qui se traduit par la colère : cris, coups de pieds, roulades à terre… A partir de trois ans, l'enfant parle et la colère devient un outil pour faire pression sur les parents. Vers 5 à 6 ans, l'enfant contrôle sa colère et il va exprimer son sentiment d'impuissance et ses limites par la révolte contre ses parents ou contre lui-même.
Pour les parents, rien ne sert de crier, car plus le ton monte et plus l'enfant cherche à crier plus fort, c'est l'escalade. La bonne vieille fessée possède une qualité, elle va produire un petit choc qui ramène l'enfant à la réalité. Mais elle reste un geste de violence et l'aveu qu'on a perdu le contrôle.
Quand l'enfant se met à hurler, il faut s'accroupir près de lui et chuchoter quelque chose à l'oreille. Il va finir par tendre l'oreille pour écouter ce que vous lui racontez. Parfois, il suffit de se mettre au niveau de l'enfant, de faire semblant de ne pas comprendre la raison de sa colère et de le laisser dire son chagrin avec ses mots à lui pour que sa colère s'estompe.
Si vous sentez que vous êtes à bout, isolez-vous deux minutes et pratiquez de profondes et lentes respirations. Retournez voir votre enfant quand vous sentez que vous avez repris le contrôle de vous-même. Plus l'enfant progresse dans l'apprentissage du langage, plus les colères perdent en durée et en intensité. Les parents peuvent encourager l'enfant à passer du cri à la parole. Lui faire dire d'abord ce qui ne va pas et ensuite lui dire que ce qu'il demande est impossible à satisfaire.
Quand le trouble-fête hurleur gâche la paix familiale avec ses cris, il y a un autre recours : celui de l'isolement. Parfois, mieux vaut laisser l'enfant se calmer dans sa chambre. L'humour peut être très efficace s'il n'est pas blessant pour l'enfant. Vous pouvez vous amuser à l'imiter gentiment, avec tendresse et taquinerie. Mieux vaut parfois négocier que de se raidir. On peut céder un peu, mais pas sur toute la ligne. Autoriser certaines choses permet de redéfinir clairement ce qui est vraiment interdit. »


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