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Made in Tunisia
Tribune
Publié dans Le Temps le 26 - 12 - 2008


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Chassez « le Tunisien », il revient au galop !
Je voudrais vous raconter l'histoire de l'un de mes amis, un quinquagénaire tunisien. Il exerce un métier libéral et gagne assez bien sa vie. Il est bien sûr marié et a des enfants qui sont maintenant de jeunes gens. Il est plutôt jovial et sympathique.
C'est un parfait bon vivant, qui ne boude presque aucun des plaisirs de ce monde. A quelques choses près, on peut affirmer que la vie l'a relativement gâté. Comme pas mal de Tunisiens, il porte en lui beaucoup de contradictions. Par exemple, il prétend être simple et modeste alors qu'en fait il est assez prétentieux et l'importance qu'il accorde aux apparences cache mal son snobisme. Il prétend être un modèle de civisme et de droiture, dénonçant les moyens détournés devenus monnaie courante dans notre société, alors que lui-même y a souvent recours. Il se dit pour l'émancipation de la femme, mais quand il rentre à la maison il devient un parfait macho. Par ailleurs et sur un plan plus philosophique, il sublime la civilisation occidentale et les occidentaux et méprise ses congénères les « zarabes » comme il se plait à les appeler, mais cela ne l'a pas empêché d'être, pendant la guerre d'Irak, l'un des plus fervents supporters de Saddam Hussein ! Vous voyez donc que c'est un personnage difficile à cerner et à comprendre. Mais si je vous parle de lui aujourd'hui, c'est parce qu'il va mal et son malaise est tout aussi difficile à comprendre que sa personnalité. Car malgré tout ce que lui a donné la vie, mon ami s'ennuie. En effet, depuis quelques années qu'il ne subit plus de façon très importante la pression de la phase de construction, aussi bien sur le plan familial que sur le plan professionnel, eh bien, il s'ennuie à mort ! Il en vient même à regretter ces années où il courait tout le temps et dans tous les sens sans répit ou presque, au moins il n'avait pas le temps ni le loisir de s'ennuyer comme maintenant.
Alors il s'est mis à réfléchir à ce qu'il pourrait faire pour repousser cet ennui, une occupation supplémentaire, un hobby, une activité quelconque... il a tout d'abord pensé au sport. En ce qui concerne la pratique, évidemment il n'en a plus l'âge. Il fait déjà régulièrement de la marche et c'est largement suffisant. Il a plutôt envisagé d'être supporter, encouragé par l'engouement au football de plusieurs personnes de son entourage. Il a fait de son mieux pour entrer dans cette ambiance. Ce qu'il avait apprécié par-dessus tout ce sont les voyages pour accompagner les équipes lors des compétitions internationales. Mais pour le reste, franchement il a beau essayer, il n'est pas arrivé à y trouver une quelconque satisfaction. D'ailleurs il n'arrive toujours pas à comprendre l'extraordinaire engouement des tunisiens pour ce tas de médiocrités qu'est le foot tunisien, aussi bien sur le plan strictement sportif qu'en ce qui concerne tous les à côtés. Plus sérieusement il a pensé à une activité politique, pas à l'échelle nationale bien sûr, mais régionale voire locale. Mais il s'agit là d'un terrain glissant et miné où il faut être un fin manœuvrier pour pouvoir s'en sortir, et franchement il préfère ne pas prendre de risque. Puis il a envisagé une activité associative, comme par exemple dans l'association de défense du consommateur, l'association de sauvegarde de l'environnement ou l'association de sauvegarde de la médina etc. Mais il s'est vite rendu compte que ces associations couvraient souvent des enjeux politiques et il s'est retrouvé comme dans le cas précédent, il a donc abandonné. Ensuite il a pensé aux associations caritatives où, assez souvent, l'ambiance est plutôt festive et s'accorde plus avec son tempérament. Mais il a rapidement déchanté, d'abord parce que le travail ordinaire de l'association ne sied pas à son statut et puis ça le gênait que leurs fêtes au motif de collecter l'argent pour les pauvres, servent d'excuses pour les gloutonneries et les extravagances des riches. A part ça que reste-t-il ? Les associations culturelles, il n'y en a que très peu et en plus ce n'est vraiment pas son truc.
Entre temps, et en attendant de trouver mieux, tous les soirs ou presque après le travail, il va noyer son ennui au cours de beuveries entre copains, en s'adonnant au sport national numéro un ; le commérage. Seulement voilà, tout ça ce n'est pas bon pour la santé. Et son corps, bien qu'assez bien conservé, commençait à mal tolérer l'alcool, entre le reflux gastrique de la nuit et la gueule de bois du matin.
Mais un beau jour, mon ami aux convictions habituellement laïques, était devenu un bon musulman pratiquant. Il s'efforçait de faire ses prières à l'heure et si possible à la mosquée. Evidemment, il ne raterait pour rien au monde la prière du vendredi à la mosquée. Pendant ramadan il passait toute la soirée aux « traouihs », ce qui a fini par lui faire mal aux genoux.
Il a, bien sûr, abandonné certaines des ses mauvaises habitudes, dont essentiellement l'alcool, mais pas tellement le commérage. Pendant nos discussions il s'arrangeait toujours pour évoquer la religion, d'en faire l'éloge et de rappeler à quel point ça a changé sa vie. En ce qui me concerne, je n'ai franchement pas vu de grands bouleversements dans le fond, à part le fait qu'il ait troqué l'alcool pour la « sajjeda », le bar pour la mosquée et Paris pour Jeddah. Et je me dis finalement, que mon ami soit au bar ou à la mosquée, notre société n'y a rien gagné !


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