Certaines gens nous reprocheraient à coup sûr le choix de cette approche, par trop cru à leur goût ! Mais la vulgarité écœurante de certaines attitudes et manœuvres ayant atteint un tel point de banalisation, qu'on a fini, à force de les côtoyer à tout bout de champs, de les « adopter », de ne plus s'en offusquer ! Est-ce à dire qu'on les cautionne ; notre silence et notre manque de réaction, de guerre lasse, à l'endroit des coupables sont-ils perçus comme un assentiment tacite ? Les encouragent-ils à persévérer dans la même voie d'irrespect manifeste et criard vis-à-vis de leur entourage ? Ne sommes-nous pas quelque part responsables et donc hautement blâmables de la prolifération de ces gestes nauséeux en public ? Malheureusement, les exemples ne manquent pas, et nous sollicitons l'indulgence des âmes sensibles à en citer quelques-uns dans le dessein avoué de réveiller les contrevenants de leur torpeur afin qu'ils prennent conscience des désagréments qu'ils causent à autrui, actes que personne n'ose directement réprouver par peur ou tout simplement par gêne et manque d'audace : -Vous êtes à table à prendre tranquillement votre déjeuner dans un restaurant et votre voisin de sortir un rot à réveiller un comateux stade 4 de son coma dépassé, par cette éructation tonitruante. Contre toute attente, la personne en question manifeste alors son bien-être, sa béatitude... « Il déguste » selon ses dires et n'en a cure des réactions réprobatrices et répétitives de son entourage ! -Dans un moyen de transport public, bus, train, métro, voiture de louage, les émanations et effluves nauséabondes de certains voyageurs ayant par trop honoré au préalable un imposant bol de « Lablabi » généreusement arrosé par une « Gazouza », vous donnent la folle envie de descendre en marche et de parcourir le restant du trajet à pied. -Un médecin jure ses grands dieux qu'il lui arrive plusieurs fois par jour de retenir sa respiration, de rester en apnée lors de l'examen de certains patients ; et de faire semblant de chercher une bricole dans le bureau à côté, histoire de respirer un bon coup avant de revenir auprès du malade terminer ses investigations et explorations médicales. -Un tic habituel que d'aucuns pratiquent sans retenue alors qu'ils sont en pleine discussion avec un interlocuteur qui reste sidéré, en voyant son vis-à-vis explorer consciencieusement ses oreilles avant d'examiner longuement et avec minutie les trésors ramenés pour finalement s'en débarrasser à grand regret, en secouant discrètement l'index au début, puis énergiquement la main, l'avant-bras à la fin de la manœuvre ! -Le nez est le second site de la sphère ORL à être visité avec une application et une délectation manifestement apparentes, palpables. Il est soumis à un curage en règle n'épargnant aucun recoin, allant aux fins fonds des cavités nasales ! Suivi du même rituel pour se défaire des détritus gluants et visqueux ayant collé aux doigts ! -Pour ne pas être en reste, la cavité buccale est, à son tour, sollicitée ; des bouches grandes ouvertes pour permettre le passage de plus d'un doigt à s'évertuer à ramener des débris alimentaires restés coincés entre les molaires. -En pleine canicule, vous êtes contraint au bureau ou ailleurs à supporter en plus de la chaleur suffocante, l'odeur rance et âcre se dégageant des aisselles de certains collègues qui vous cause des picotements aux yeux. Des fois, le mélange sueurs-déodorants est suffocant, car on a pris le soin de vaporiser le produit sans s'être au préalable lavé correctement. -Sans oublier ces scènes quotidiennes dans la rue, de piétons vacant à leurs besoins et s'arrêtant au beau milieu de la chaussée pour se frotter avec ténacité, recto verso leurs régions sensibles sans s'en formaliser outre mesure. -Le tabac étant en plein essor, il est normal que la toux soit là où vous allez ; une toux grasse que les toubibs qualifient d'émétisante car génératrice de continuelles excrétions bronchiques. Et le plus naturellement du monde, ces crachats sont évacués en grandes pompes et ornent ostensiblement nos rues, escaliers des administrations, voire salles de spectacles et autres. -En voiture, les occupants du véhicule qui vous précède ne cessent chemin faisant de déverser à travers les vitres abaissées des portières, papiers d'emballage de sandwichs, écorces de fruits pelés, canettes de bière, et les plus éméchés, des bouteilles qu'on a pris le soin de vider auparavant... Nous pouvons continuer sur notre lancée, et énumérer moult autres cas tout aussi désolants, mais le but de notre article est surtout d'attirer l'attention, de tirer le signal d'alarme, de dire stop aux fautifs pour qu'ils mettent fin à leurs dépassements répréhensibles, scandaleux et nuisibles. Serions-nous entendus ?