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5000 dossiers… Et, encore, Abdelfattah Amor a du pain sur la planche
Commission nationale d'investigation sur les affaires de la corruption et de la malversation
Publié dans Le Temps le 12 - 11 - 2011

Etrange et cela frôle parfois le ridicule. Abdelfattah Amor tout comme ses compagnons de route de la Commission nationale d'investigation sur les Affaires de la corruption et de malversation (CICM) n'en reviennent pas : le rapport qu'ils soumettent aujourd'hui, à l'opinion publique retrace seulement 5000 dossiers sur lesquels la CICM a planché depuis maintenant neuf mois, dont 320 sont d'une importance significative.
Et ce n'est qu'une partie infime représentative de l'économie de rente qui a sévi dans notre pays pendant 23 ans de règne despotique sans vergogne. La conférence de presse tenue hier au siège de la CICM a permis de lever un coin du rideau sur une réalité invraisemblable dure à appréhender tant la dépravation et l'ignominie d'un dénommé Ben Ali et ses subalternes influents y étaient à leur comble. « Le but étant d'avilir un peuple faisant de ses citoyens des miséreux qui se rangent et se taisent » avance non sans amertume Abdelfattah Amor qui donne la parole au rapporteur de la commission pour détailler point par point le contenu du rapport.
Avant d'y arriver, il y a lieu de saluer la CICM et ses 46 membres, dispatchés entre commission générale, groupes de travail technique, auditeurs, et contrôleurs, …Tous des bénévoles et surtout tous des patriotes ayant travaillé, il faut dire, tout en adoptant la formule du motus bouche cousus, mais ont quand même œuvré dans le silence en encaissant les coups venus de tous bords, des critiques acerbes qui lui ont été adressées, mais aussi en se faisant à l'ambiance de suspicion dans laquelle ils ont mené leurs enquêtes.
Instance nationale indépendante et permanente
Pour Abdelfattah Amor le président de la CICM la signature d'un décret loi portant création d'une Instance nationale indépendante et permanente pour traiter de la corruption et de la malversation n'est autre qu'un pas en avant dans le chemin tortueux de l'éradication de ce fléau. Car toujours selon notre interlocuteur il est question de notre image dans la communauté internationale. « Le tunisien mérite mieux que cette politique abaissante et odieuse ayant fait de la corruption et de la malversation un vice qu'il faut combattre pour relancer les rouages de l'économie et partir du bon pied pour construire notre avenir de Tunisiens. »
Néji Baccouche, le rapporteur de la CICM a procédé à la l'élucidation des grands dossiers de corruption et de malversation en passant par le palais Sidi Dhrif, qui selon notre interlocuteur, regorge dans ses caves souterraines de produits dignes d'une grande surface. « Des réfrigérateurs emballée par centaines, des cuvettes de toilettes se dénombrent par centaines également, des postes de télévision…Sans parler des chaussures portant la griffe d'une grande marque française qui frôlent le millier. On ne trouve pas les termes pour décrire tant de cupidité et d'avidité ayant caractérisé les occupants du lieu » dit-il en évoquant le cas de documents écrits et signés par l'ancien président retrouvés et qui, par ailleurs, incriminent d'autres parties ayant profité des grandes donations se comptant par millions de dinars. « Le ministère de la Défense nationale a investi un argent fou atteignant les quatre millions de dinars pour réaménager le terrain qui a servi à la construction du palais Sidi Dhrif. Et ce sont les militaires qui se sont occupés du volet du génie civil. Les pratiques d'abus de pouvoir sont également monnaie courante dans l'économie de rente des Ben Ali et des Trabelsi. Notre interlocuteur invoque tout juste quelques exemples significatifs comme l'achat de lots de terrain à des prix futiles, ou encore les traitements de faveur pour l'octroi des marchés internationaux. L'exemple de la privatisation de la Société tunisienne des transports a été cité en insistant sur le fait que l'opération de vente a été faite à un prix loin de la valeur boursière de la société, pendant la coupe du monde pour détourner l'attention du peuple. Sans oublier les opérations d'abandon de créances par les banques étatiques au profit des proches de l'ancien président qui sont, selon notre interlocuteur, remboursées par les contribuables sous forme d'impôts. Les affaires de l'Agence tunisienne de communication extérieure, de la douane, et bien d'autres dossiers épineux ont été évoqués en précisant que d'autres attendent d'être étudiés.
L'ancien président un ‘'grossite'' des boissons alcoolisées
Mais qu'en dites-vous si l'ancien président octroyait lui-même les accords pour les opérations d'achat et de vente des boissons alcoolisées, ou encore s'il mettait sous écoute tous les membres de sa famille y compris sa femme et sa fille et qu'il ne laisse passer aucune information allant jusqu'à énumérer de ses propres mains les biens de son gendre Sakher Materi ? L'ancien président donnait également son aval pour permettre à des enfants de ministres et de proches d'étudier avec des bourses de l'Etat à l'étranger avec 10 et 12 de moyenne alors que des jeunes étudiants qui méritent cette faveur en sont privés.
Les membres de la commission se targuent par ailleurs d'avoir rétabli dans leurs droit des Tunisiens qui ont pu retrouver leur emplois ou encore récupérer leur argent volé. Qu'en est-il de l'argent du contribuable qui dort dans les coffrets suisses et dans les paradis fiscaux de par le monde. Sami Rémadi membre de la commission a parlé dans la foulée de sa dernière rencontre avec la présidente suisse qui lui a dit littéralement qu' « elle ne peut être plus loyaliste que le roi ». Bien avant le président de l'Association tunisienne de la transparence financière a parlé de la somme de 90 millions de dinars seulement déclarés par les banques suisses qui ne peuvent en aucun être représentatifs des sommes dérisoires qui ont fui la Tunisie au lendemain de la Révolution. Sami Rémadi a parlé de la liste des personnes présentées aux autorités suisses et à qui on devrait geler les biens. « Deux noms, celui de Sakhr Matéri et celui d'un ancien conseiller du président actuellement en prison ont été éliminées de la liste le 19 janvier » dit Sami Rémadi. Cela donne à penser notre interlocuteur quant à des pratiques qui reprennent de plus belle même après la Révolution. Cela laisse pantois l'assistance.


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