Il est évident que le ministère de la Jeunesse et des Sports post-révolutionnaire ne porte pas trop dans son cœur les bureaux fédéraux des fédérations sportives « désignés-élus » sous une autre ère et qui « brillaient » par l'application stricto-sensu des instructions qui venaient d'en haut. Certes, il ne faut pas généraliser, mais, c'était un peu la règle générale. Vouloir leur offrir l'accession de se racheter une légitimité en organisant de nouvelles élections, le M.J.S s'est heurté à une fronde des Bureaux fédéraux, devenus subitement (miracle de la Révolution) soucieux de leur indépendance, de leur responsabilité, de leur honorabilité. Une attitude qui, semble-t-il, n'a pas plu à la tutelle obligée de « nourrir » les fédérations et acculée, en même temps, à ne pas y mettre son nez. Les texte actuels permettent, certes, au MJS, de procéder à la dissolution des B.F dans certains cas de figure, ce qu'il a fait avec certains (boxe, judo, échecs, cyclisme, etc), une décision tout à fait légale, même si sa légitimité peut être contestée (à chacun sa version des faits qu'on ne peut que respecter). Toutefois la tutelle ne s'est pas limitée à la sanction administrative : elle a eu une réaction encore plus vive en saisissant, semble-t-il, le Procureur de la République pour abus de biens et dilapidation de l'argent public ! Certes, juridiquement, s'agissant d'un délit ou d'un crime (à vérifier et à prouver), la justice peut être saisie malgré un texte formel qui, dans son esprit, laisse les questions sportives traitées dans le seul cadre sportif. On peut nous rétorquer qu'il ne s'agit plus d'un problème d'ordre simplement sportif, mais nous pensons que le bouchon ne peut être poussé aussi loin en traînant d'anciennes figures sportives devant la justice. Une inspection interne, un contrôle de la tutelle, la désignation d'experts ou des réunions cartes sur tables auraient pu suffire, avec, éventuellement, des sanctions administratives ou disciplinaires. Ouvrir les portes de la justice, c'est plongé dans l'enfer, c'est mettre l'honneur des gens en suspens, et nous ne pensons pas que notre sport en a besoin en ce moment…