Projeté dans le cadre des Journées du cinéma européen, « La source des femmes » du réalisateur français d'origine roumaine Radu Mihaileanu, à son actif déjà « Train de vie », « Va, vis, deviens », « Le Concert » entre autres, s'intéresse dans ce nouveau film à la cause des femmes arabes et leur relation intime avec leurs maris. Traité sous l'angle de la comédie, l'intrigue est aussi vieille que le monde. C'est celle de Lysistrata d'Aristophane : une femme appelle à la grève du sexe pour faire cesser la guerre entre Athènes et Sparte. Il s'agit donc de l'opposition des femmes d'un village aux hommes qui leur imposent d'aller puiser, chaque jour, de l'eau à une source située sur une montagne environnante. Un jour, l'une d'entre elles Leïla, appelle à la rébellion et propose aux femmes du village de faire la grève de l'amour. Elle est soutenue par une vieille à la langue fourchue à qui on ne la fait pas. Très rapidement, la guerre est déclarée entre les deux sexes, à l'exception du mari de Leïla, un instituteur, et d'un ex-amoureux, journaliste, par le biais duquel la délivrance reviendra aux femmes sous la forme d'une dénonciation publique qui conduira les autorités à installer l'eau courante au village. Entre les deux rivaux, une succession d'événements aussi cocasses les uns que les autres comme l'éternelle séance de bains des femmes à travers lesquelles on découvre leur sensualité, la liberté de parole, le courage et la détermination de ces femmes pour l'acquisition de leur liberté, les danses orientales tout en sensualité sans oublier l'égoïsme et le narcissisme des hommes habitués à être traités comme des sultans des mille et une nuits. Cependant que le récit reste d'une faiblesse déroutante servi par des jeunes actrices françaises d'origine maghrébine dont Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Sabrina Ouazani…qui ont des difficultés à maitriser la langue arabe. D'autre part, l'époque et l'espace indéterminés dans lesquels se déroule cette histoire tendent à montrer le caractère universel du film, mais qui, en réalité, renvoient une image dégradante voire péjorative des conditions non seulement des femmes mais aussi des hommes. S'içl s'agissait d'un conte métaphorique, la question ne se poserait pas alors que là, le réalisateur tient à s'inscrire dans une réalité qu'il croit connaitre mais à laquelle il est à dix mille années lumière. Complètement dépassé par son sujet, Radu Mihaileanu se résout à faire un film versé dans un folklorisme désolant. Et pour faire rire, il fait rire tant il est stupide.