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Trois axes mobilisateurs : l'énergie solaire, l'industrie électrotechnique et le marché libyen Business - Les Allemands sont les premiers à débarquer après la Constituante
• Après avoir été réticente, c'est l'Allemagne qui pousse maintenant vers le statut avancé de la Tunisie en Union Européenne • L'insoluble question du visa Ayant à sa tête le Dr. Martin Wansleben, le directeur général de l'Association des Chambres de Commerce Allemandes (AHK), une délégation d'une trentaine d'hommes d'affaires allemands est actuellement en visite en Tunisie. Une visite qui vient, selon les organisateurs, la Chambre de Commerce Tuniso- Allemande et la FIPA (Agence Tunisienne de la Promotion des Investissements Extérieurs), « dans le cadre de la promotion des échanges et du développement des relations économiques tuniso-allemandes «. Il faut dire que cette visite, et de part son timing, revêt d'une assez grande importance. Les Allemands ont été parmi ceux qui ont observé, sans trop de bavardage, ce qui se passait en Tunisie, et les voilà aujourd'hui les tout premiers à entreprendre une telle action après les résultats des élections de l'Assemblée Constituante. Les membres de cette délégation sont essentiellement des représentants d'entreprises allemandes opérant dans les secteurs de l'énergie (renouvelable notamment), l'industrie électronique et mécanique, l'industrie chimique ainsi que les bâtiments. Ils ont pris part, lundi matin, au forum économique organisé dans l'un des hôtels de la banlieue nord de Tunis, un forum qui a servi, entre autres, à présenter le nouveau contexte de la Tunisie post révolution, les avantages de l'environnement d'investissement pour les entreprises allemandes ainsi que les nouvelles mesures mises en œuvre afin de soutenir et encourager les expansions des investissements directs étrangers. On compte aussi sur ce Forum, qui est suivi de rencontres B to B entre hommes d'affaires tunisiens et leurs homologues de la délégation, histoire d'explorer encore d'avantages les opportunités d'affaires, mais aussi de focaliser l'attention sur deux autres thèmes, non moins intéressants selon les organisateurs, à savoir le secteur de l'offshoring et celui des projets de l'infrastructure et de l'environnement. Le Forum doit prendre fin avec des témoignages de chefs ou de représentants d'entreprises allemandes sur leur expérience en Tunisie. L'industrie, la technologie verte et la Libye. Trois piliers de la nouvelle coopération Pour les responsables de la FIPA «les relations économiques avec l'Allemagne ont été assez intéressante avant la Révolution. Actuellement, et à la lumière du dialogue que nous menons avec nos partenaires allemands, nous sommes certains du fait que ces relations vont connaître un nouvel élan dans les périodes à venir «. Et c'est d'autant plus vrai que l'Allemagne est le troisième partenaire de la Tunisie, avec un volume d'échanges de près de 3 milliards d'euros. Les exportations allemandes en Tunisie ont été, en 2010, de 1.6 Milliard d'Euros, alors que les exportations tunisiennes vers ce pays sont de 1.5 Milliard d'Euros. 280 entreprises allemandes sont installées en Tunisie et elles alimentent ce flux des échanges, outre le fait qu'elles assurent 50 mille postes d'emploi. Des chiffres desquels on ne cache pas la satisfaction, étant réalisés avec la locomotive de l'économie de la Zone Euro, et le deuxième exportateur mondial, en termes de valeur, après la Chine. L'Allemagne, faudrait-il aussi mentionner, a enregistré un taux de croissance de 3.4% en 2010, un taux qui devra évoluer, malgré les difficultés de 2011, à 5.6%, de quoi faire rêver plus d'une nation. Ce qui pourrait être considérés comme encourageant, c'est cet engagement ferme de la part des responsables allemands. Un engagement consistant essentiellement à rehausser le niveau des échanges entre les deux pays à un réel partenariat. Pour l'ambassadeur d'Allemagne en Tunisie, Horst-Wolfram Kerll « auparavant, l'Allemagne était parmi les quelques pays au sein de l'Union Européenne à s'opposer à l'octroi par la Tunisie du statut avancé, à cause de ses démêlés en matière de droits de l'Homme. Aujourd'hui, nous sommes les premiers à pousser dans ce sens. Pour nous c'est similaire, qu'il s'agisse d'un statut avancé ou d'un partenariat privilégié, le plus important serait d'accroitre les échanges ave la Tunisie, l'aider à parfaire sa transition vers la démocratie, et surtout remédier à cette problématique du chômage «. Et cet élan, on compte le concrétiser en rabattant trois chemins bien particuliers. Tout d'abord, assurent les responsables allemands, et compte tenu de sa valeur dans la balance commerciale entre les deux pays, le secteur des industries électro- techniques bénéficiera d'une attention particulière dans les périodes à venir. Il s'agit bien d'un secteur qui a réalisé au cours de 10 années, une croissance 2 fois plus importante et les exportations allemandes dans ce secteur ont atteint 420 millions d'euros en 2010. On ne divulgue tout de même pas encore beaucoup de détails concernant ce volet, mais on compte quand même commencer par le volet linguistique. Selon Dagmar Ossenbrink, Directrice de l'AHK Tunis, « la chambre de commerce tuniso-allemande s'engage, en partenariat avec l'Institut Goethe de Tunis à former une quarantaine de jeunes tunisiens en matière de langue allemande, ce qui leur permettra par la suite d'intégrer des entreprises allemandes installées en Tunisie. D'autres programmes sont aussi en cours. 10 jeunes tunisiens sont sélectionnés pour effectuer un pareil stage en Allemagne «. Ils seront en capacité de décrocher des postes d'emploi dans le cadre du deuxième plus important volet, celui qui entre dans le cadre du projet Desertec. Les énergies renouvelables, notamment la production de l'énergie électrique par recours à l'énergie solaire sont un domaine où l'Allemagne est au top mondial, bien qu'il ne s'agisse pas vraiment d'un pays cotisé pour son soleil levant. Un domaine qui est à la pointe de la technologie et qui peut vraiment être l'un des plus importants piliers de la coopération tuniso-allemande dans les années à venir, s'agissant d'un secteur fort rentable, ami de l'environnement, et par le biais duquel un certain transfert technologique est assuré. Le troisième grand volet de cette nouvelle forme de coopération entre la Tunisie et l'Allemagne serait celui de l'intention qui ne tardera pas à se manifester d'une façon encore plus concrète dans les occasions à venir, qui est d'imaginer et de concrétiser une coopération tripartie entre les hommes d'affaires tunisiens, leurs homologues allemands et les hommes d'affaires libyens. Selon les responsables allemands « tout semble être en place « pour que les entreprises allemandes comptent sur les entreprises tunisiennes pour s'atteler sur des projets en Libye. Les périodes à venir pourraient dire encore plus concernant ce point précisément. « Le gouvernement élu devra pallier les difficultés des investissements» Et le Visa ? Interrogés par ‘Le Temps' sur les significations de tenir ce Forum à ce moment même, et quels effets aurait l'ascension du parti Ennahdha au pouvoir, les responsables allemands affirment vouloir « montrer ce que les entreprises allemandes sont capables de faire en Tunisie. Quelles sont les questions à soulever afin de savoir concrètement quels sont les empêchements devant le bon déroulement de l'investissement en Tunisie. La mission de l'Assemblée Constituante ne se limitera certainement pas seulement à la ratification de la constitution, mais surtout l'instauration d'un climat favorable à l'investissement « a souligné Dr Martin Wansleben. Pour sa part, la présidente de l'AHK est revenue sur les résultats de l'enquête de satisfaction menée auprès des entreprises allemandes installées en Tunisie, au début de l'année en cours, « nous avons interrogé ces entreprises à propos de ce qui les gênait le plus au cours de cette période. La crainte concernait essentiellement l'état de la sécurité dans le pays, sinon on n'avait aucun signal de mécontentement quant aux résultats des élections, surtout que nous avons posé cette question précise. Pour nos engagements en Tunisie, ceci ne change rien, ont affirmé les chefs d'entreprises «. Quant à l'ambassadeur allemand en Tunisie « nous avons un grand programme pour la région (Afrique du Nord), on parle de 34 millions d'Euros cette année, 50 millions l'année prochaine et de 50 millions d'euros pour 2013. Je dis bien qu'il s'agit d'un programme régional, mais je précise que la Tunisie serait le pays prioritaire». Mais « à travers ce qui a été dit lors de la conférence de presse des partis ayant remporté les meilleurs résultats des élections, nous sommes persuadés du fait que l'activité dans plusieurs secteurs doit continuer d'une bonne manière. Je pense que les représentants de ces partis au pouvoir savent très bien que s'ils disent à une femme allemande qu'elle devrait porter le « burkini «, ou s'ils disent à un Allemand qu'il ne pourra pas prendre une bière, le soir dans un hôtel, ceci pourra poser des problèmes. On ne fera pas avancer le pays de cette manière «. La question du visa, qui a été soulevée aussi bien par les journalistes que par les hommes d'affaires tunisiens participants, représente cependant un handicap pour le renforcement de cette coopération entre les deux pays. Les responsables allemands, notamment l'ambassadeur, a affirmé que le taux d'acceptation des visas en Tunisie est l'un des plus élevés, et que la question pourra connaître des améliorations dans les périodes à venir notamment dans le cadre des négociations entre la Tunisie et l'Union Européenne. Mais les cas racontés par certains hommes d'affaires ayant rencontré des problèmes à ce niveau, démontre que même si on adore parler d'une « nouvelle Tunisie «, beaucoup de pratiques sont toujours les mêmes.